Le diabète mellitus est une cause majeure de décès et d’infirmité dans le
monde, et représente un facteur de risque important d’AVC. A savoir dans quelle
mesure, et jusqu’à quel point le risque augmenté d’AVC dû au diabète diffère
selon le sexe des sujets reste une question inconnue à ce jour. Nous avons
effectué un bilan systématique de la littérature publiée et une méta-analyse
afin d’estimer l’effet relatif du diabète sur le risque d’AVC chez les femmes
en comparaison des hommes.
Nous avons recherché de manière systématique dans la base de données
biomédicale PubMed les comptes rendus d’études prospectives de cohorte basés
sur une population publiés entre le 1er janvier 1996 et le 16
décembre 2013. Les études étaient sélectionnées s’il s’agissait de rapports d’estimations
spécifiques par sexe du risque relatif (RR) d’AVC associé au diabète, et de sa
variabilité associée. Nous avons mutualisé tous les RRs spécifiques par sexe et
leurs taux, comparant hommes et femmes à l’aide d’une méta-analyse à effet
aléatoire avec pondération par l’inverse de la variance.
Les données extraites de 64 études de cohortes, réunissant 775 385 sujets
et 12 539 AVCs avec ou sans issue fatale ont été incluses dans cette
analyse. Le RR maximum ajusté obtenu par mise en commun des données était de 2.28 (Intervalle de Confiance -IC-95%
1.93-2.69) chez les femmes et de 1.83 (1.60-2.08) chez les hommes. En
comparaison des hommes diabétiques, les femmes diabétiques ont donc montré un
risque d’AVC plus élevé – le ratio obtenu par mutualisation des RRs était de
1.27 (1.10-1.46 ; I2=0%),
sans qu’aucun biais dû aux publications n’ait été détecté. Le différentiel dû
au sexe était consistant pour la majorité des cas d’AVC prédéfini, des participants, et des
sous-types d’études.
Le risque augmenté d’AVC associé au diabète était significativement plus
élevé chez les femmes en comparaison des hommes, indépendamment des différences
hommes – femmes concernant les autres facteurs de risques cardiovasculaires
majeurs. Ces données représentent un élément de plus aux données déjà
existantes montrant que hommes et femmes diffèrent en matière de pathologies
liées au diabète et suggèrent donc la poursuite de travaux permettant de
clarifier les mécanismes biologiques, comportementaux et sociaux impliqués.
Sanne A E Peters PhD et al, dans The Lancet, publication en ligne en avant –
première, 7 mars 2014
Financement : aucun
Source : The
Lancet Online / Traduction et adaptation : NZ
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