Le traitement à base d’aspirine et d'un inhibiteur P2Y12 est communément
utilisé chez les patients atteints de troubles cardiovasculaires. L’effet
global d’un tel traitement sur la mortalité toutes causes confondues reste
inconnue. Dans l’étude Double Thérapie Antiplaquettaire (étude DAPT), la
poursuite d’une double thérapie antiplaquettaire au-delà de 12 mois suivant la
pose d’un stent coronaire était associée à une augmentation inattendue de décès
pour causes cardiovasculaires. Au vu de l’importance potentielle de ces
résultats en matière de santé publique, notre but était d’évaluer l’effet d’une
durée prolongée d’une double thérapie antiplaquettaire sur la mortalité, en
effectuant une méta-analyse mutualisée de tous les essais randomisés contrôlés
ayant pour objectif l’étude de l’effet de la durée de traitement dans les
troubles cardiovasculaires.
Nous avons recherché dans les bases de données Medline, Embase, Cochrane
Central Register of Controlled Trials (CENTRAL) afin d’identifier les essais randomisés
contrôlés mesurant l’effet d’une double thérapie antiplaquettaire à durée prolongée
versus non prolongée ou celui d’une double thérapie antiplaquettaire de courte
durée, publiée avant le 1er octobre 2014. Nous avons effectué une
méta-analyse mutualisée des résultats extraits, à l’aide d’un modèle
hiérarchique bayésien à effets aléatoires. Les critères principaux d’évaluation
étaient les valeurs de hazard ratio de comparaison des décès toutes causes
confondues, des décès dus à des troubles cardiovasculaires et des décès dus à
des causes non cardiovasculaires.
Nous avons identifié 14 essais cliniques éligibles - étude DAPT incluse
- rassemblant les 69 644 participants
assignés de manière aléatoire à diverses durées de double thérapie antiplaquettaire.
En comparaison avec l’aspirine seule ou une double thérapie antiplaquettaire
courte (≤6 mois), un traitement continu n’était pas associé à une différence en
termes de mortalité due à toutes causes confondues (hazard ratio [HR] 1.05,
Intervalle de Confiance [IC] 95% 0.96-1.19 ; p=0.33). De la même façon, la
mortalité pour cause cardiovasculaire (1.01, 0.93-1.12 ; p=0.81) n’étaient
pas différents entre thérapie à durée prolongée versus thérapie de courte durée
ou aspirine seule.
La durée prolongée d’une double thérapie antiplaquettaire n’était pas
associée à une différence de risque de décès dû à toutes causes confondues, de
décès dû aux risques cardiovasculaires, ou de décès dû à des risques
non-cardiovasculaires, en comparaison de l’aspirine seule ou d’une double
thérapie antiplaquettaire de courte durée. Sammy Elmariah MD et al, dans The
Lancet, publication en ligne en avant – première, 16 novembre 2014
Financement : aucun
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