Les directives actuelles mettent l’accent sur l’importance de faibles concentrations
en LDL cholesterol (LDL-C) chez les patients atteints d’hypercholestérolémie
familiale. Cependant, chez la plupart des patients atteints de cette maladie,
ces concentrations ne sont pas atteintes à l’aide des traitements actuellement
disponibles ; ainsi, l’administration d’un traitement additionnel s’avère
donc nécessaire.
Il a été montré que l’inhibition de
la protéine de transfert des esters de cholestérol (CETP) produit une baisse des
concentrations en LDL-C en complément d’un traitement régulier aux statines,
chez des patients atteints d’hypercholestérolémie ou à haut risque de maladie
cardiovasculaire. Notre but était l’innocuité et l’efficacité d’anacetrapib, un
inhibiteur de la protéine de transfert des esters de cholestérol, chez des
patients avec hypercholestérolémie familiale hétérozygote.
Dans cette étude multicentrique de phase 3, randomisée, en double –
aveugle, et contrôlée par placebo, des patients âgés de 18 ans à 80 ans
atteints d’hypercholestérolémie familiale hétérozygote confirmée par génotypage
ou diagnostiquée cliniquement et avec critères d’éligibilité suivants : 1.
sous traitement hypolipémiant optimal depuis au moins 6 semaines, 2. concentration
en LDL-C de 2.59 mmol/L ou plus sans maladie cardiovasculaire ou 1.81 mmol/L ou
plus avec maladie cardiovasculaire, ont été recrutés dans 26 cliniques des
troubles lipidiques situées dans 9 pays. Nous avons réparti les participants
par blocs selon le protocole prévu à l’aide d’une séquence générée par
ordinateur (2:1 ; blocs de six ; sans stratification) pour recevoir
anacetrapib 100 mg per os ou le placebo pendant 52 semaines, avec une période
de suivi post traitement de 12 semaines. Ni les patients, ni les soignants, ni
les investigateurs suivant les sujets de bout en bout de l’étude n’avaient
accès au tableau de randomisation. Le critère principal était le pourcentage de
changement en concentration de LCL-C à partir de la ligne de base. L’analyse
des données a été effectuée à l’aide d’un modèle d’étude longitudinale à
mesures répétées avec contrainte. (…).
Entre le 10 février 2012 et le 12 février 2014, nous avons réparti 204
patients de manière aléatoire pour recevoir anacetrapib et 102 patients pour
recevoir le placebo. Un patient du groupe anacetrapib n’a pas reçu le
médicament à l’étude. À la semaine 52, l’anacetrapib a produit une baisse
de la concentration moyenne en LDL-C de 3.3 mmol/L (Déviation Standard [DS]
0.8) à 2.1 mmol/L (0.8 ; pourcentage de changement : 36% [Intervalle
de Confiance -IC- 95% de -39.5 à -32.5] en comparaison de l’augmentation
observée chez les sujets placebo de 3.4 mmol/L (1.2) à 3.5 mmol/L (1.6 ;
pourcentage de changement : 3.7% [de -1.2 à 8.6], avec une différence en
pourcentage de changement entre anacetrapib et placebo de -39.7% (IC 95% -45.7
à -33.7 ; p<0.0001). Le
nombre d’événements cardiovasculaires était augmenté chez les patients recevant
anacetrapib en comparaison de ceux recevant le placebo (4 [2%] sur 203 versus aucun [0%] sur 102 ; p=0.1544), mais la proportion de
patients présentant des événements indésirables menant à une sortie d’étude
était similaire (12 [6%] sur 203 versus
cinq [5%] sur 102) dans les deux groupes.
Chez les patients atteints d’hypercholestérolémie familiale, le traitement
avec anacetrapib pendant 1 an était bien toléré et a eu pour résultat une
réduction significative de la concentration en LDL-C. La réponse à la question
de savoir si cette baisse conduit à une réduction des événements
cardiovasculaires sera donnée par une étude d’évaluation de bénéfice
thérapeutique subséquente. Prof JP Kastelein, MD et al, dans The Lancet,
publication en ligne en avant – première, 2 mars 2015
Financement : Merck & Co, Inc
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