Coupe histologique de poumons fibrotiques. Source iconographique et légendaire: http://www2.cnrs.fr/presse/communique/1221.htm |
La fibrose pulmonaire idiopathique est une maladie pulmonaire fibrogène
déformant l’architecture pulmonaire, menant à l’hypoxie, l’insuffisance
respiratoire, et la mort. Le diagnostic en est difficile du fait que d’autres
maladies pulmonaires interstitielles présentent les mêmes caractéristiques
radiologiques et histopathologiques. Un tableau de pneumonie interstitielle patente
est une caractéristique de fibrose pulmonaire idiopathique et est essentielle à
son diagnostic. Notre but était de développer un test moléculaire permettant de
distinguer la pneumonie interstitielle habituelle d’autres maladies pulmonaires
interstitielles dans les échantillons de biopsies pulmonaires. Le but final
étant de cette recherche étant de développer une méthode de diagnostic de la
fibrose idiopathique pulmonaire sans nécessité d’intervention chirurgicale.
Nous avons recueilli des échantillons de biopsies pulmonaires chez des
patients atteints de diverses maladies pulmonaires interstitielles dans 11
hôpitaux en Amérique du Nord. Les diagnostics des diverses pathologies
rencontrées ont été confirmés par un groupe de spécialistes. Nous avons mesuré
les niveaux d’expression d’ARN pour 33 297 transcrits par micro-essai sur
tous les échantillons. Un algorithme de classification a été testé sur un
groupe d’échantillons et testé sur un autre groupe. Nous avons testé un
sous-groupe d’échantillons à un séquençage ARN de nouvelle génération (RNAseq)
mesurant également les niveaux d’expression sur 55 097 transcrits, étudié
et analysé les données par validation croisée des classifications de
séquençages de micro-échantillons.
Nous avons prélevé 125 biopsies pulmonaires chez 86 patients. 58
échantillons ont été identifiés par le groupe de spécialistes comme pneumonie
interstitielle commune, 23 comme pneumonie interstitielle non-spécifique, 16
comme pneumonie d’hypersensibilité, quatre comme sarcoïdose, quatre comme
bronchiolite respiratoire, et deux comme pneumonie en voie d’organisation, et
18 comme sous-types autres que pneumonie interstitielle commune. La classification des séquençages de
micro-échantillons a été testée et éprouvée sur 77 échantillons ;
appliquée par la suite sur un groupe de 48 échantillons, sur lesquels ont été
notées une spécificité de 92% (Intervalle de Confiance [IC] 95% 81-100) et une
sensibilité de 82% (64-95). Sur la base d’un sous-groupe de 36 échantillons, la
classification par RNAseq a présenté une spécificité de 95% (84-100) et une
sensibilité de 59% (35-82).
Nos résultats montrent que le développement d’une signature génomique
prédisant une pneumonie interstitielle commune est envisageable. Ces résultats
représentent une première étape vers le développement d’un test moléculaire
pouvant être appliqué à tous les échantillons prélevés par bronchoscopie, permettant
ainsi d’éviter la chirurgie pour le diagnostic de la fibrose pulmonaire idiopathique.
Su Yeon Kim, PhD et al, dans The Lancet Respiratory Medicine, publication en
ligne en avant-première, 20 mai 2015
Financement : Veracyte
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