Les problèmes communément associés à toute thérapie antirétrovirale devant
être poursuivie pendant toute la vie, comme par exemple le besoin d’une stricte
observance, les effets toxiques reliés, les difficultés liées au calendrier de prise
des traitements, le coût ; signifient qu’une simplification des stratégies
devrait être recherchée. Notre but était d’explorer l’efficacité et la sécurité
d’un traitement double avec atazanavir – ritonavir plus lamivudine comme option
de changement de traitement - à la place d’une triple thérapie antirétrovirale
standard - chez des patients atteints d’infection VIH-1 virologiquement
supprimés.
Pour cet essai de non-infériorité randomisé, ouvert, nous avons recruté des
patients âgés de 18 ans et plus dans 30 hôpitaux situés en Espagne, atteints d’infection
VIH-1 chronique et n’ayant montré ni résistance ou ni échec préalables aux
traitements, présentant un titre de d’ARN du VIH-1 inférieur à 50 copies par mL
depuis au moins 6 mois, négatifs pour ce qui est des antigènes de surface du
virus de l’hépatite B, et affichant par ailleurs une bonne santé générale. Les
critères d’exclusion étaient les suivants : changement de thérapie
antirétrovirale au cours des 4 derniers mois, échec virologique préalable, grossesse
ou allaitement, syndrome de Gilbert, absorption de médicaments contrindiqués,
anomalies de laboratoire de grade 4, et intolérance préalable aux médicaments à
l’étude.
Nous avons réparti les patients de manière aléatoire (1:1 ; stratifiés
selon le statut d’infection au virus de l’hépatite C et traitement préalable, à
l’aide d’une séquence de nombres aléatoires générée par ordinateur) à un traitement
double avec atazanavir per os (300 mg une fois par jour) et ritonavir (300 mg
une fois par jour) plus lamivudine (300 mg par jour) ou traitement triple avec atazanavir per os (300 mg une fois par
jour) et ritonavir (100 mg par jour) plus deux inhibiteurs nucléosidiques et
nucléotidiques de la transcriptase inverse, au choix des investigateurs.
Le critère principal était la réponse virologique, définie par un titre d’ARN
de VIH-1 inférieur à 50 copies par mL à la semaine 48 dans la population
per-protocole, avec une marge de non-infériorité de 12%. Nous avons inclus les
patients qui recevaient au moins une dose du médicament à l’étude dans l’analyse
de sécurité. (…).
Entre le 29 septembre 2011 et le 2 mai 2013, nous avons réparti 286
patients (143 [50%] dans chaque groupe). À la semaine 48 dans la population per
protocole, 112 (84%) des 133 patients ont montré une réponse virologique dans
le groupe traitement double versus
105 (78%) sur 135 dans le groupe traitement triple (différence 6% Intervalle de
Confiance [IC] 95% de -5 à 16%), montrant
ainsi une non-infériorité au niveau précisé au départ. 14 (5%) patients ont
présenté des événements indésirables (traitement double : six [4%] ;
traitement triple huit [6%]) ; aucun de ces événements n’a été imputé aux
médicaments à l’étude. Les événements indésirables de grade 3-4 étaient
similaires entre les groupes (traitement double : 77 [55%] sur 140 ;
triple traitement 78 [55%] sur 141). Les interruptions de traitement (sortie d’étude)
étaient moins nombreuses dans le groupe traitement double (trois [2%]) que dans
le groupe traitement triple (dix [7%] ; p=0.047).
Dans notre essai, le traitement double s’est révélé efficace, sûr, et non –
inférieur au traitement triple chez les patients atteints d’infection VIH-1
virologiquement supprimés qui changent de thérapie antirétrovirale du fait d’effets
toxiques, d’intolérance, ou de simplification. Cette combinaison a le potentiel
de supprimer certains des effets toxiques à long terme associés aux inhibiteurs
nucléosidiques et/ou nucléotidiques de la transcriptase inverse, de préserver
du futures options de traitement, et de réduire les coûts de la thérapie
antirétrovirale. José A Perez-Molina, PhD et al, dans The Lancet Infectious
Diseases, publication en ligne en avant-première, 7 juin 2015
Financement : Bristol Myers-Squibb et Fundación
SEIMC-GESIDA.
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