Source iconographique: http://www.has-sante.fr/portail/jcms/c_1339371/fr/leucemies-aigues-de-l-adulte-les-points-cles-du-suivi |
Le traitement initial de la leucémie aiguë promyélocytaire implique
classiquement la tretinoïne (acide rétinoïde all-trans) combinée avec une
chimiothérapie avec gestion adaptée des risques à base d’anthracycline, avec le
trioxyde d’arsenic comme thérapie de choix en cas de rechute. Afin de réduire
le taux de rechute, nous avons combiné le trioxyde d’arsenic avec la trétinoïne
et l’idarubicine en thérapie d’induction, et avons utilisé le trioxyde d’arsenic
avec la tretinoïne comme thérapie de consolidation.
Des patients atteints de leucémie aiguë promyélocytaire non préalablement
traitée étaient éligibles pour cette étude. L’égibilité était conditionnée par
un statut de rendement ECOG* de 0-3, un âge chronologique supérieur à 1 an, une
fraction d’éjection ventriculaire gauche normale, un Intervalle Q-T corrigé (QTc)
inférieur à 500 ms, absence de comorbidité grave, ainsi que par la signature d’un
consentement éclairé. Les patients présentant des variantes génétiques de la
leucémie aiguë promyélocytaire (fusion de gènes autres que PML avec RARA) étaient
inéligibles. La thérapie d’induction était constituée de 45 mg / m2 de
tretinoïne administrée per os en quatre doses quotidiennes du jour 1 au jour 36,
de 6-12 mg / m2 d’idarubicine par voie intraveineuse aux jours 2, 4,
6, et 8, ajustée selon l’âge, et de 0.15 mg / kg de trioxyde d’arsenic une fois
par jour, du jour 9 au jour 36. La thérapie de support incluait des produits
sanguins pour la prise en charge du risque hémostatique, et de 1 mg / kg / jour
de prednisone comme prophylaxie contre le syndrome de différenciation. Deux
cycles de consolidation comprenant tretinoïne et trioxyde d’arsenic étaient
suivis d’une thérapie de maintien comprenant tretinoïne par voie orale,
6-mercaptopurine, et méthotrexate pendant 2 ans. Les critères d’évaluation primaires
de l’étude était l’absence de rechute et le décès précoce (dans les 36 jours
suivant le début du traitement) ; nous avons aussi évalué l’amélioration
en comparaison des résultats intermédiaires à 2 ans. Afin d’évaluer la durée de
la rémission, nous avons comparé les critères primaires d’évaluation, la survie
sans progression de la maladie et la suivie globale à 5 ans dans la population
APML4 incluant le bilan intermédiaire à deux ans, ainsi que le protocole de
traitement appliqué sur la population APML3 excluant le trioxyde d’arsenic. (…).
124 patients ont été recrutés entre le 10 novembre 2004 et le 23 septembre
2009, avec pour date de tombée des données le 15 mars 2012. Quatre patients
(3%) sont prématurément décédés. Après un suivi médian de 4.2 ans, (Intervalle
Interquartile [IQR], 3.2 – 5.2), l’absence de rechute à 5 ans était de 95%
(Intervalle de Confiance [IC] 89-98), la suivie sans récidive de 95%
(89-98), la survie sans événement de 90% (83-94), et la survie globale de
94% (89-97). La comparaison avec les données APML3 a montré des hazard ratios
de 0.23 (IC 95% 0.08-0.64, p=0.002)
pour ce qui est de l’absence de rechute, 0.21 (0.07-0.59, p=0.001) pour la survie sans récidive, 0.34 (0.16-0.69, p=0.002) pour la survie sans événement,
et 0.35 (0.14-0.91, p=0.02) pour la
survie globale.
L’incorporation de trioxyde d’arsenic comme thérapie d’induction initiale
et de consolidation pour la leucémie aiguë promyélocytaire a réduit le risque
de rechute, en comparaison avec les contrôles historiques. Cette amélioration,
combinée à une réduction non-significative des décès précoces et l’absence de
décès pendant la rémission, traduit une meilleure survie sans événement et une
meilleure survie globale. Prof Harry J Iland, FRACP, et al, dans The Lancet
Haematology, publication en ligne en avant-première, 20 août 2015
Financement : Phebra
Source : The
Lancet Online / Traduction et
adaptation : NZ
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