Dermatite atopique. Source iconographique: https://fr.wikipedia.org/wiki/Dermatite_atopique |
Des données extraites d’étude de phase précoce ont suggéré que l'interleukine
(IL)-4 et IL-13 jouent un rôle moteur dans la
dermatite atopique ; cela est mis en évidence par l’amélioration marquée
après traitement avec le dupilumab, un anticorps monoclonal humain qui bloque
les voies de signalisation impliquées. Notre but était d’évaluer l’efficacité
et la sécurité de plusieurs doses différentes de médicament administrées chez
des adultes atteints de dermatite atopique modérée à sévère, insuffisamment
contrôlée par des traitements topiques.
Dans cette étude randomisée, en double-aveugle et contrôlée par placebo,
nous avons recruté des patients âgés de 18 ans ou plus, qui présentaient un
index d’étendue et de gravité de l’eczéma (EASI) de 12 ou plus au dépistage (≥16 à
la ligne de base) et une réponse insuffisante aux traitements topiques dans 91
centres d’études ; incluant hôpitaux, cliniques, et institutions académiques
au Canada, République Tchèque, Allemagne, Hongrie, Japon, Pologne et États-Unis
d’Amérique. Les patients ont été répartis de manière aléatoire (1:1:1:1:1:1),
stratifiés par gravité d’atteinte (modérée ou sévère, d’après évaluation
globale de l’investigateur) et région (Japon versus reste du monde) pour recevoir le dupilumab par voie
sous-cutanée : 300 mg une fois par semaine, 300 mg une fois toutes les 2
semaines, 200 mg une fois toutes les 2 semaines, 300 mg toutes les 4 semaines,
100 mg toutes les 4 semaines, ou le placebo une fois par semaine pendant 16
semaines. Nous avons appliqué un plan de randomisation centralisé, fourni par
un système de réponse vocale interactive. Les trousses de médicaments étaient
codées, permettant de masquer la nature et l’attribution des traitements aux
participants. Les patients recevant le traitement toutes les 2 semaines et
toutes les 4 semaines recevaient le même volume de véhicule sans principe actif
(placebo) chaque semaine lorsque le dupilumab n’était pas administré, afin d’assurer
le double – insu. Le critère principal d’évaluation était l’efficacité des
différentes doses de médicament administrées, basée sur le pourcentage moyen du
changement des moindres carrés (SE) du score EASI, de la ligne de base à la
semaine 16. Les analyses ont inclus tous les patients randomisés qui avaient
reçu une ou plusieurs doses du médicament à l’étude. (…).
Entre le 15 mai 2013 et le 27 janvier 2014, 452 patients ont été évalués
pour éligibilité, et 380 patients ont été randomisés. 379 patients ont reçu une
ou plusieurs doses de médicament à l’étude (300 mg une fois par semaine [n=63],
300 mg toutes les deux semaines [n=64], 200 mg toutes les deux semaines [n=61],
300 mg toutes les 4 semaines [n=65], 100 mg toutes les 4 semaines [n=65] ;
placebo [n=61]).
Des améliorations du score EASI ont été observées à toutes les doses de
dupilumab adminstrées contre le placebo (p<0.0001) :
300 mg une fois par semaine (-74% [Erreur Standard -ES- 5.16]), 300 mg toutes
les 2 semaines (-68% [5.12]), 200 mg toutes les 2 semaines (-65% [5.19]), 300
mg toutes les 4 semaines (-64% [4.94]), 100 mg toutes les 4 semaines(-45%
[4.99]) ; placebo (-18% [5.20]). 258 (81%) des 318 patients recevant le dupilumab et 49 (80%) des 61 patients recevant le placebo
ont rapporté des évènements indésirables dus au traitement ; nasopharyngite représentant l' évènement le plus fréquemment enregistré.
Le dupilumab a amélioré les réponses cliniques chez des adultes atteints de
dermatite modérée à sévère d’une manière dose-dépendante, sans problèmes de
sécurité significatifs. Nos résultats montrent que IL-4 et IL-13 sont des éléments clés dans la dermatite atopique. Prof Diamant Thaçi, MD, et al, dans
The Lancet, publication en ligne en avant-première, 7 octobre 2015
Financement : Sanofi et Regeneron
Pharmaceuticals
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire