La réduction du fardeau de la malaria* est une priorité globale, toutefois,
les contraintes budgétaires font que les ressources disponibles doivent être allouées
de manière rationnelle, afin de maximiser leur effet. Notre but était de
développer un modèle permettant d’estimer l’agencement le plus efficace des
interventions (c’est-à-dire au plus faible coût) afin de réduire au mieux le fardeau et
la transmission de la malaria. Notre but était aussi d’estimer l’efficacité des
divers aspects des interventions contre la malaria, notamment sur le plan spatio-temporel.
Nous avons combiné un modèle dynamique de capture de l’hétérogénéité de la
transmission de la malaria en Afrique, avec les coûts financiers nets associés
à la réalisation des interventions clés contre la malaria. Nous avons combiné
les schémas estimés d’endémicité de la malaria, liés à la saisonnalité des
pluies et à la présence des moustiques, pour cartographier le bouquet optimal
des interventions à entreprendre contre la malaria dans toute l’Afrique. À l’aide
de méthodes d’optimisation non-linéaires, nous avons examiné comment ces
actions optimales peuvent varier, lorsque des mesures de contrôle sont
déployées et évaluées au niveau d’un état, d’une région administrative d’un
état, ou à plus petite échelle (pixel de 5 km2) sur le plan spatial.
Le bouquet d’interventions le plus efficace dans un contexte donné varie,
dépendant de la manière dont la diminution de la prévalence d’une maladie
donnée est ciblée. Les moustiquaires traités aux insecticides à action de
longue durée représentent généralement des primo-interventions d’un meilleur
rapport coût/efficacité pour ce qui est des objectifs à réaliser, s'agissant d'une chimioprévention comme protection saisonnière principale contre la
malaria ou d'une chimioprévention ajoutée par vaporisation comme protection secondaire selon la saison
et les espèces vectrices.
Du fait de ces interventions, la transmission de la malaria est ramenée à un point tel qu’elle en est réduite à un cas pour mille personnes par an pour
43.4% (Intervalle de Confiance [IC] 95% 40.0-49.0) de la population à risque en
Afrique. Ajouter trois séries d’administration en masse du produit par an est
propre à être efficace dans une proportion de 90.9% (IC 95% 86.9-94.6) de cette même population à risque. Une
optimisation encore meilleure de ces démarches peut être obtenue en ciblant les
actions au niveau provincial, permettant une économie de 32.1% (IC 95%
29.6-34.5) par rapport au coût engendré par une politique effectuée au niveau
national. Toutefois, nous prédisons que seuls 26 pays (IC 95% 22-29) sur les 41 pays concernés pourraient réduire les transmissions de la malaria à ces niveaux, avec ces approches.
Ces résultats soulignent l’impact sur le rapport coût/bénéfice des
interventions contre la malaria taillées sur mesure, en fonction du paysage écologique des
différentes zones géographiques concernées. Cependant, des nouvelles interventions
sont nécessaires pour parvenir à une éradication de la malaria. Patrick GT
Walker, et al, dans The Lancet Global Health, publication en ligne en
avant-première, 3 juin 2016
*malaria = paludisme
Financement : Fondation Bill & Melinda Gates, Conseil à la
Recherche Médicale du Royaume – Uni
Source : The Lancet Online /
Traduction et adaptation : NZ
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