Les patients atteints de lymphome non-Hodkinien qui ne parviennent pas à contrôler leur maladie
de manière adéquate à l’aide du rituximab ont peu d’autres options de
traitement à disposition et présentent un mauvais pronostic. Notre but était d’évaluer
la combinaison de obinutuzumab (GA101), un nouvel anticorps monoclonal anti
cd-20 de type II (…) + bendamustine, chez cette population de patients.
Dans cet étude ouverte de phase 3 randomisée (GADOLIN), des patients âgés
de 18 ans ou plus, possédant des données histologiques confirmées, atteints
de lymphome non-Hodgkinien indolent CD20-positif réfractaire au rituximab, ont
été recrutés dans 83 hôpitaux et sites communautaires situés en Europe, Asie, Amérique
du Nord et Amérique Centrale. Les patients ont été répartis de manière
aléatoire (1:1) à l’aide d’un schéma de randomisation hiérarchique dynamique,
et stratifiés par sous-type de lymphome non-Hodgkinien indolent, type de
résistance au rituximab, nombre de traitements précédents, et région
géographique, pour recevoir un traitement d’induction (six cycles de 28 jours) par
voie intraveineuse [obinutuzumab + bendamustine ou bendamustine en monothérapie]. Le dosage de [obintuzumab +
bendamustine] était : obintuzumab 1 000 mg (jours 1, 8, et 15, cycle
1 ; jour 1, cycles de 2 à 6) + bendamustine 90 mg/m2 par jour (jours
1 et 2, cycles 1 à 6) ; le dosage de [bendamustine en monothérapie] était de 120
mg / m2 par jour (jour 1 et jour 2 pour tous les cycles d’administration
de médicament). Les patients du groupe obintuzumab + bendamustine ne présentant
pas de progression de la maladie ont reçu un traitement obintuzumab de maintien
(1 000 mg tous les 2 mois) sur une période allant jusqu’à 2 ans. Le
résultat principal de l’étude était la survie sans progression de la maladie,
évaluée par un comité d’experts indépendant. La sécurité de l’essai était
évaluée chez tous les patients qui avaient reçu obinutuzumab ou bendamustine, quelle
que soit la dose administrée. (…).
Entre le 15 avril 2010 et le 1er septembre 2014 (…), 396
patients ont été répartis de manière aléatoire (194 pour recevoir obintuzumab +
bendamustine et 202 pour recevoir bendamustine en monothérapie). Après une
période médiane de suivi de 21.9 mois (Intervalle Interquartile [IQR]
12.1-31.0] dans le groupe obintuzumab + bendamustine et de 20.3 mois (9.5-29.7)
dans le groupe bendamustine en monothérapie, la survie sans progression de la
maladie était significativement plus longue avec obintuzumab + bendamustine
(médiane non-atteinte [Intervalle de Confiance -IC- 95% 22.5 mois - non estimable])
qu’avec bendamustine en monothérapie (14.9 mois [12.8-18.6] ; hazard ratio
0.55 [IC 95% 0.40-0.74] ; p=0.0001).
Des évènements indésirables de grade 3-5 sont survenus chez 132 (68%) patients
sur 194 du groupe obintuzumab + bendamustine et chez 123 (62%) patients sur 198
du groupe bendamustine en monothérapie. Les évènements indésirables de grade 3 les plus fréquents étaient
neutropénie (64 [33%] dans le groupe obintuzumab + bendamustine versus 52 [26%] dans le groupe
bendamustine en monothérapie), thrombocytopénie (21 [11%] versus 11 [6%]), anémie (15 [8%] versus 20 [10%]) et réactions reliées à la perfusion (21 [11%]
versus 11 [6%]).
Des évènements indésirables graves sont survenus chez 74
patients (38%) dans le groupe obinutuzumab + bendamustine et chez 65 patients
(33%) du groupe bendamustine en monothérapie, et des décès dus à des évènements
indésirables chez 12 patients (6%) et 12 patients respectivement. Trois (25%)
décès dus à des évènements indésirables sur 12 dans le groupe obinutuzumab +
bendamustine et cinq (42%) sur 12 dans le groupe bendamustine en monothérapie
étaient liés aux traitements.
Obinutuzumab + bendamustine suivi par un maintien sous obinutuzumab est un
protocole qui a montré une efficacité meilleure que le protocole bendamustine
en monothérapie, chez des patients atteints de lymphome non-Hdgkinien indolent
réfractaires au rituximab, avec une toxicité gérable. Il s’agit d’une
option de traitement nouvelle chez des patients présentant une récidive de leur
maladie ou chez les patients ne répondant plus à une thérapie rituximab. Dr
Laurie H Sehn, MD, et al, dans The Lancet Oncology, publication en ligne en
avant-première, 23 juin 2016
Financement : F Hoffmann-La Roche Ltd
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