Carcinome urothélial (...). Source iconographique et légendaire: https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Nested_variant_of_urothelial_carcinoma_-_very_high_mag.jpg |
Le
traitement d’entretien améliore les résultats dans divers types de tumeurs,
mais les effets toxiques cumulés sont limitants pour ce qui est du choix des
médicaments. Nous avons poursuivi des investigations afin de définir si un
traitement d’entretien avec la vinflunine pouvait retarder la progression de la
maladie chez des patients souffrant de carcinome urothélial avancé qui avaient
déjà obtenu un contrôle de leur maladie à l’aide d’une chimiothérapie de
première ligne.
Nous
avons effectué un essai de phase 2 randomisé, contrôlé, en ouvert, dans 21
hôpitaux situés en Espagne. Les patients éligibles souffraient d’un carcinome
urothélial des cellules transitionnelles non résecable ou métastatique,
présentaient une fonction adéquate des organes et un contrôle de leur maladie
après quatre à six cycles de cisplatine et de gemcitabine (carboplatine permise
après le cycle quatre). Les patients étaient répartis de manière aléatoire (1:1)
pour recevoir de la vinflunine ou les meilleurs soins de soutien jusqu’à
progression de la maladie. Nous avons initialement utilisé la randomisation par
blocs de six. Quatre listes ont été créées pour les deux facteurs de
stratification, à savoir la dose initiale de vinflunine et la présence de
métastases hépatiques. À la suite d’un amendement au protocole, le nombre de cycles
de cisplatine et de gemcitabine a été ajouté comme facteur de stratification; puis huit listes ont été créées en utilisant à nouveau des blocs de six. Finalement,
nous sommes passés à processus de minimisation pour la pondération des risques
de déséquilibre entre les groupes.
La vinflunine était administrée à raison d’une
perfusion intraveineuse de 320 mg/m2 ou 280 mg/m2
sur une durée de 20 minutes tous les 21 jours chez les patients présentant un
score de performance ECOG de 1, âgés de 75 ans ou plus, qui avaient précédemment
subi une radiothérapie pelvienne, ou qui présentaient une clairance de la
créatinine inférieure à 60 mL/min. Le critère principal de l’étude était une
période médiane de survie sans progression de la maladie plus élevée que 5.3
mois dans le groupe vinflunine, évaluée sur la population en intention de
traiter modifiée. La comparaison de la survie sans progression entre les
groupes de traitement était un critère secondaire.
Entre le
12 avril 2012 et le 29 janvier 2015, nous avons recruté 88 patients, dont 45
étaient assignés pour administration du traitement à la vinflunine et 43 pour
recevoir les meilleurs soins de soutien. Un patient du groupe vinflunine a été
perdu de vue au suivi immédiatement après la randomisation, et a été exclu des
analyses. Un patient du groupe meilleurs soins de soutien s’est
retrouvé inéligible et n’a donc pas reçu de traitement du fait d’un retard de
recrutement ; il a toutefois été inclus dans l’analyse d’efficacité sur la
population en intention de traiter. Après une durée médiane de suivi de 15.6
mois (Intervalle Interquartile [IQR] 8.5-26.0), 29 (66%) patients sur 44 du
groupe vinflunine présentaient une progression de leur maladie et 24 (55%)
étaient décédés, en comparaison des 36 (84%) patients sur 43 présentant une
progression de leur maladie et des 32 (74%) décès dans le groupe meilleurs soins de soutien.
La
médiane de survie sans progression était de 6.5 mois (Intervalle de Confiance
[IC] 95% 2.0-11.1) dans le groupe vinflunine et de 4.2 mois (2.1-6.3) dans le
groupe meilleurs soins de soutien (hazard ratio 0.59, IC 95% 0.37-0.96,
p=0.031). Les événements indésirables de grade 3 ou 4 les plus communément
rencontrés étaient neutropénie (huit [18%] patients sur 44 dans le groupe
vinflunine versus aucun dans le
groupe meilleur soins de soutien), asthénie ou fatigue (huit [16%] versus un
[2%]), et constipation (six [14%] versus
aucun). 18 événements indésirables graves ont été rapportés dans le groupe
vinflunine et 14 dans le groupe meilleur soins de soutien. Un patient du groupe
vinflunine est décédé d’une pneumonie jugée liée au traitement.
Chez les
patients ayant obtenu un contrôle de leur maladie après une chimiothérapie de
première intention, la survie sans progression a dépassé le seuil acceptable
avec la thérapie vinflunine de maintien. De plus, la survie sans progression
était plus longue avec la thérapie vinflunine de maintien qu’avec les meilleurs
soins de soutien. La thérapie vinflunine de maintien a présenté un profil d’innocuité
acceptable. De futures études sur le rôle de la vinflunine se justifient. Jesus
Garcia-Donas, MD, et al, dans The Lancet Oncology, publication en ligne en
avant-première, 4 avril 2017
Financement :
Pierre-Fabre Médicament
1 commentaire:
L'année dernière j'ai lu qu'une molécule était capable de réduire la tumeur.
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