Le
mepolizumab, un anticorps monoclonal anti-interleukine-5 homologué comme
thérapie d’appoint aux soins selon les normes en vigueur prodigués aux patients
souffrant d’asthme éosinophilique sévère, a produit une diminution des
exacerbations et la dépendance aux corticostéroïdes administrés per os en
comparaison du placebo, ainsi que l’ont montré de précédentes études. Notre but
était de d’étudier plus avant le mepolizumab chez des patients souffrant d’asthme
éosinophilique sévère en examinant ses effets sur la qualité de vie liée à la
santé (QVLS).
Nous
avons réalisé un essai de phase 3b multicentrique
randomisé, en double-aveugle, à groupes parallèles et contrôlé par placebo
(MUSCA) dans 146 hôpitaux ou centres de recherche situés dans 19 pays dans le
monde. Les participants éligibles étaient âgés de 12 ans ou plus, souffraient d’asthme
éosinophilique et présentaient un historique de deux exacerbations au minimum
nécessitant un traitement au cours des 12 mois précédent le dépistage, malgré l’utilisation
régulière de corticostéroïdes inhalés à haute dose ajoutés à d’autres
médicaments de contrôle (prévention). Les critères d’exclusion comprenaient le
tabagisme contemporain à la présente étude ou un tabagisme ancien avec un
historique d’au moins 10 paquets – années. Nous avons réparti les participants
de manière aléatoire (1:1) par pays pour recevoir une injection sous-cutanée de
mepolizumab 100 mg ou [le placebo plus
les soins selon les normes en vigueur], toutes les 4 semaines pendant 24
semaines (la dose finale étant administrée au cours de la semaine 20). La
randomisation a été effectuée à l’aide d’un système vocal interactif ;
avec permutation de blocs de six à séquence générée par ordinateur. Les deux
traitements étaient d’apparence identique et administrés à l’aveugle ; ni
les patients, ni les investigateurs, ni le personnel des sites de l’étude, ni l’équipe
de l’étude en général (…) n’avaient accès au tableau de randomisation. Le critère principal d’évaluation de l’étude
était le changement moyen à partir de la ligne de base du score total obtenu au
Questionnaire Respiratoire de Saint Georges (QRSG) à la semaine 24 dans la
population en intention de traiter modifiée (ITT modifiée) (…). L’innocuité du
médicament à l’étude était évaluée chez tous les patients qui en avaient reçu
au moins une dose (analysée en fonction du traitement contemporain reçu). (…).
Nous
avons recruté les patients entre le 11 décembre 2014 et le 20 novembre 2015, et
l’étude a été réalisée entre le 11 décembre 2014 et le 10 juin 2016. La
population ITT modifiée comprenait 274 patients recevant le mepolizumab 100 mg
et 277 patients recevant le placebo. Le groupe mepolizumab a montré de
significatives améliorations à la semaine 24 versus placebo du score QRSG (estimation moyenne des moindres
carrés [Erreur Type -ET-] du
changement à partir de la ligne de base -15.6 (1.0) versus -7.9 (1.0), une différence entre les traitements de -7.7
(Intervalle de Confiance [IC] 95% de -10 à -4.9 ; p<0.0001). Aucun décès n’est survenu au cours de l’étude. 192
(70%) patients sur les 273 qui recevaient le mepolizumab et 207 (74%) patients
sur les 278 qui recevaient le placebo ont rapporté au moins événement
indésirable au cours du traitement, le plus commun d’entre eux étant céphalée
(chez 45 [16%] patients recevant le mepolizumab versus 59 [21%] recevant le placebo) et nasopharyngite (chez 31
[11%] patients recevant le mepolizumab versus
46 [17%] recevant le placebo). 15 (5%) patients et 22 (8%) patients ont
rapporté un événement indésirable grave pendant le traitement dans les groupes
mepolizumab et placebo, respectivement ; le plus fréquent étant asthme
dans les deux groupes (chez trois [1%] patients recevant le mepolizumab versus neuf [3%] recevant le placebo).
Le mepolizumab était associé à de significatives
améliorations de la QVLS chez les patients souffrant d’asthme éosinophilique
sévère, et ont présenté un profil d’innocuité similaire à celui du placebo. Ces
résultats soutiennent l’utilisation du mepolizumab comme traitement d’appoint
aux soins prodigués selon les normes en vigueur chez les patients atteints d’asthme
éosinophilique sévère. Prof Geoffrey L
Chupp, MD, publication en ligne en avant-première, 5 avril 2017
Financement : Glaxosmithkline
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