Seringue d'injection de produits à visée thérapeutique Source iconographique: https://pixabay.com/fr/seringue-injection-drogue-m%C3%A9decine-435809/ |
Des
preuves grandissantes suggèrent que les lois et les politiques interdisant l’usage
illégal des drogues pourraient avoir un rôle central à jouer dans les résultats
obtenus lors d’études sanitaires effectuées chez des personnes des personnes
qui s’injectent des drogues. Il n’existe, à ce jour, aucune revue systématique de
littérature publiée, ayant caractérisé l’impact des lois et des cadres
juridiques interdisant la consommation de drogues sur la prévention du VIH et
son traitement.
En
cohérence avec les lignes directrices PRISMA, nous avons effectué une revue
systématique de littérature à comité de lecture pourvue de preuves décrivant l’association
entre criminalisation de l’usage de drogues et prévention du VIH et résultats
obtenus suite à l’administration de traitements parmi les personnes qui s’injectent
des drogues. Nous avons recherché dans les bases de données MEDLINE, Embase,
SCOPUS, PsycINFO, Sociological Abstracts, CINAHL, Web of Science, et d’autres
sources. Pour qu’une référence soit incluse dans notre revue de littérature,
une étude devait satisfaire aux critères d’éligibilité suivants : être
publiée dans un journal à comité de lecture ou présentée comme abstract
sélectionné par un comité de lecture, présenté lors d’une conférence
scientifique ; examiner, par le truchement d’un plan systématique d’étude,
l’association entre une série d’indicateurs à priori liés à une criminalisation
de la consommation de drogues et à une prévention du VIH ou à une forme de
traitement chez les personnes qui s’injectent des drogues ; fournir
suffisamment de détails sur les méthodes suivies pour permettre une évaluation
critique de la qualité ; avoir été publiée ou présentée entre le 1er
janvier 2006 et le 31 décembre 2014 ; et être publiée en Anglais.
Nous
avons identifié 103 études éligibles
comprenant 49 études longitudinales, 29 études transversales, 22 études
qualitatives, deux études mixtes, quatre études de modélisation mathématiques,
et aucune étude randomisée et contrôlée. 120 indicateurs de criminalisation ont
été identifiés (de 1 à 3 par étude), de même que 150 indicateurs d’infection
VIH (de 1 à 5 par étude). Les indicateurs de criminalisation les plus
communément relevés étaient incarcération (n=38) et maintien de l’ordre au
niveau de la rue (n=39), alors que les indicateurs de prévention et traitement
du VIH les plus communément rencontrés étaient échanges de seringues (n=35) et
prévalence d’une infection au VIH parmi les personnes qui s’injectent des
drogues (n=28). Parmi les 106 études incluses dans cette revue de littérature,
85 (80%) suggéraient que la criminalisation de la drogue produisait un effet
négatif sur la prévention du VIH et son traitement, 10 (9%) ne suggéraient
aucune association, cinq (5%) suggéraient à la fois des effets nuls et négatifs.
Ces
données confirment que la criminalisation de la consommation de drogues produit
un effet négatif sur la prévention du VIH et son traitement. Nos résultats fournissent
des preuves de base objectives permettant le soutien à de nombreuses
initiatives de réforme de la législation et des cadres politiques de
criminalisation de la consommation de drogues. Kora DeBeck, PhD, et al, dans
The Lancet HIV, publication en ligne en avant-première, 14 mai 2017
Financement: Canadian Institutes of Health Research and US National
Institutes of Health
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