Le dacomitinib est un inhibiteur irréversible de
deuxième génération de la tyrosine kinase (ITK) du REGF. Nous avons comparé son
efficacité et son innocuité avec celles de l’inhibiteur réversible de la
tyrosine kinase du REGF gefitinib pour le traitement de première intention chez
les patients atteints de cancer du poumon non à petites cellules (CBNPC)
avancé, positif pour les mutations du REGF.
Dans cet essai ouvert de phase 3, multicentrique,
international (ARCHER 1050), nous avons recruté des adultes (d’âge ≥ 18 ans ou
d’âge ≥ 20 ans au Japon et en Corée du Sud) atteints d’un CBNPC avancé
nouvellement diagnostiqué présentant une mutation du REGF (délétion de l’exon
19 ou Leu858Arg) dans 71 centres médicaux académiques et hôpitaux
universitaires situés dans sept pays ou régions administratives spécifiques. Nous
avons réparti les participants de manière aléatoire (1:1) pour recevoir 45
mg/jour de dacomitinib (cycles de 28 jours) par voie orale ou 250 mg/jour de gefitinib
(cycles de 28 jours) jusqu’à progression de la maladie ou satisfaction aux
critères de sortie d’étude. La randomisation, stratifiée par ethnie et type de
mutation EGFR, était réalisée à l’aide d’une séquence aléatoire de codes de
randomisation générée par un système informatique de réponse internet
interactive. Le critère principal d’évaluation
était la survie sans progression de la maladie évaluée en l’aveugle par un
comité d’examen indépendant dans la population en intention de traiter. L’innocuité
a été évaluée chez tous les patients qui avaient reçu au moins une dose de
médicament à l’étude. Cette étude, pour laquelle le recrutement des patients
est clos (…) est toujours en cours.
Entre le 9 mai 2013 et le 20 mars 2015, 452
patients éligibles ont été tirés au sort pour recevoir le dacomitinib (n=227)
ou le gefitinib (n=225). La durée médiane de suivi pour évaluation de la survie
sans progression était de 22.1 mois (Intervalle de Confiance [IC] 95%
20.3-23.9). La médiane de survie sans progression était de 14.7 mois (IC 95%
11.1-16.6) dans le groupe dacomitinib et de 9.2 mois (9.1-11.0) dans le groupe
gefitinib (hazard ratio 0.59, IC 95% 0.47-0.74 ; p<0.0001), selon l’évaluation en aveugle effectuée par le comité
d’examen indépendant.
Les événements indésirables de grade 3-4 les plus
communément rencontrés étaient dermatite acnéiforme (31 [14%] patients sur les
227 recevant le dacomitinib versus aucun patient sur les 224 patients recevant
le gefitinib), diarrhée (19 [8%] versus deux [1%]) et élévation des niveaux d’alanine
aminotransférase (deux [1%] versus 19 [8%]). Les événements indésirables graves
liés aux traitements ont été rapportés chez 21 (9%) patients sous dacomitinib
et chez dix (4%) patients sous gefitinib. Deux décès reliés aux traitements sont
survenus dans le groupe dacomitinib (un décès relié à une diarrhée non traitée
et un décès relié à une cholélithiase du foie) et un dans le groupe gefitinib
(lié à une diverticulite / rupture du colon sigmoïde compliquée d’une
pneumonie).
Le dacomitinib administré comme traitement de
première ligne a amélioré la survie sans progression chez les patients atteints
de CBNPC positif pour les mutations de l’EGFR en comparaison du gefitinib ; le dacomitinib devrait donc être pris en considération comme une nouvelle option de traitement
chez ces patients. Prof Yi-Long Wu, MD,
et al, dans The Lancet Oncology, publication en ligne en avant-première, 25
septembre 2017
Financement : SFJ Pharmaceuticals Group et Pfizer