Imagerie endoscopique d'un cancer gastrique à un stade précoce (...) Source iconographique: https://en.wikipedia.org/wiki/Stomach_cancer#/media/File:Por-sig.jpg |
Les patients atteints de cancer gastrique ou de la
jonction oesogastrique réfractaire ou intolérant à deux lignes de
chimiothérapie ou plus présentent un mauvais pronostic, et les directives
actuelles ne recommandent aucun traitement spécifique à ces patients. Nous
avons évalué l’efficacité et l’innocuité du nivolumab, un anticorps IgG4 inhibiteur
de la mort cellulaire programmée-1 (PD-1) entièrement humanisé, chez des
patients atteints d’un cancer gastrique ou de la jonction oesogastrique avancé,
qui avaient précédemment reçu deux lignes ou plus de chimiothérapie.
Dans cet essai de phase 3 randomisé, en double
aveugle, contrôlé par placebo, effectué dans 49 sites de recherche clinique
situés au Japon, Corée du Sud et Taïwan, les patients éligibles (âge ≥ 20 ans
atteints d’un cancer gastrique ou de la jonction oesogastrique non résécable,
avancé ou récidivant, ou intolérants aux traitements standard [incluant deux
lignes de chimiothérapie ou plus], avec un statut de performance ECOG [Eastern
Cooperative Oncology Group dans le texte]
de 0-1, et n’ayant jamais reçu de
traitement anti-PD-1 ou d’autres anticorps à visée thérapeutique et de
pharmacothérapies agissant sur la régulation des lymphocytes T) ont été
recrutés. Les patients ont été répartis de manière aléatoire (2:1) à l’aide d’un
système internet de réponse interactive pour recevoir 3 mg/kg de nivolumab ou
le placebo par voie intraveineuse toutes les 2 semaines, stratifiés par pays,
statut de performance ECOG, et nombre d’organes porteurs de métastases. L’administration
du traitement a été poursuivie jusqu’à progression de la maladie selon l’évaluation
de l’investigateur ou déclenchement de réactions toxiques induisant une sortie
d’étude définitive. Ni les patients ni les investigateurs n’avaient accès au
tableau de randomisation. Le critère principal d’évaluation de l’étude était la
survie globale sur la population en intention de traiter. L’innocuité était
analysée chez tous les patients qui avaient reçu au moins une dose du
traitement à l’étude. Cette étude est toujours en cours ; le recrutement
de patients en est toutefois clos. (…).
Entre le 4 novembre 2014 et le 26 février 2016,
nous avons tiré au sort 493 patients pour recevoir le nivolumab (n=330) ou le placebo (n=163). À la date de clôture
des données (13 août 2016), la durée médiane de suivi chez les patients
survivants était de 8.87 mois (Intervalle Interquartile [IQR] 6.57-12.37) dans
le groupe nivolumab et de 8.59 mois (5.65-11.37) dans le groupe placebo. La
médiane de survie globale était de 5. 26 mois (Intervalle de Confiance [IC] 95
% 4.60-6.37) dans le groupe nivolumab et de 4.14 mois dans le groupe placebo
(hazard ratio 0.63, IC 95% 0.51-0.78 ; p<0.0001). Les taux de survie globale à 12 mois étaient de 26.2%
(IC 95% 20.7-32.0) sous nivolumab et de 10.9% (6.2-17.0) sous placebo. Les
événements indésirables de grade 3 ou de grade 4 sont survenus chez 24 (10%)
des 330 patients sous nivolumab et de sept (4%) des 161 patients sous placebo ;
les événements indésirables liés au traitement ont conduit au décès cinq (2%)
des 330 patients dans le groupe nivolumab et deux (1%) des 161 patients du
groupe placebo. (…).
Dans cette étude de phase 3, les bénéfices de
survie indiquent que le nivolumab pourrait représenter une option nouvelle de
traitement chez les patients atteints de cancer gastrique ou de la jonction
oesogastrique avancé ayant reçu des traitement lourds au préalable. Des essais
en cours, incluant des patients non – asiatiques ont pour objet l’investigation
du bénéfice de l’administration de nivolumab pour le traitement du cancer
gastrique ou de la jonction gastro-oesophagienne avancés dans des contextes
variés, incluant les cas où des lignes de traitement ont déjà été administrées
au préalable. Prof Yoon-Koo Kang, MD, et al, dans The Lancet, publication en
ligne en avant-première, 6 octobre 2017
Financement :
Ono Pharmaceutical et Bristol-Myers Squibb