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mercredi 4 octobre 2017

#thelancetoncology #hôpitaux #concurrence #cancerdelaprostate Effet du choix du patient et de la concurrence entre les hôpitaux sur la configuration des services et l’adoption des technologies dans le cadre de la chirurgie du cancer : étude nationale de population

Prostatectomie radicale. Une fois l'ablation chirurgicale de la prostate effectuée, on rétablit l'excrétion urinaire en reliant la vessie et l'urètre par un cathéter.
Source iconographique: https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Prostate_Removal.png
Il n'existe que peu de données disponibles à propos du rôle du choix du patient et des politiques de concurrence entre les hôpitaux sur le fonctionnement des services de chirurgie du cancer. De précédentes études ont montré que les patients sont prêts à négliger la prise en considération du centre de chirurgie du cancer le plus proche de leur domicile pour recourir à un centre de chirurgie du cancer plus éloigné, dans le but de satisfaire à leurs besoins. Dans cette étude nationale de population, nous avons poursuivi des investigations sur l’effet de la mobilité du patient et de la concurrence entre les hôpitaux sur la configuration du service et de l’adoption de technologies au sein du National Health Service en Angleterre, utilisant la chirurgie du cancer de la prostate comme modèle.

Nous avons cartographié tous les patients basés en Angleterre ayant subi une prostatectomie radicale entre le 1er janvier 2010 et le 31 décembre 2014, selon leur domicile et le lieu du traitement. Pour chaque centre de prostatectomie totale, nous avons analysé l’effet de la concurrence entre les hôpitaux (mesurée à l’aide de l’Indice de Pression Spatiale Concurrentielle [SCI] ; un score égal à 0 indiquant la concurrence la plus faible et un score égal à 1 indiquant la plus forte concurrence) et l’effet de satisfaire à la définition de centre de prostatectomie radicale robotisée au début de l’année 2010 sur le gain ou la perte en patients admis pour chirurgie (différence entre nombre de patients traités dans un centre et effectif attendu sur la base de leur résidence), et la probabilité de fermeture de leur service de prostatectomie radicale.

Entre le 1er janvier 2010 et le 31 décembre 2014, 19 256 patients ont subi une prostatectomie radicale dans un centre relevant du NHS en Angleterre. Sur les 65 centres de prostatectomie radicale ouverts au début de la période d’étude, 23 (35%) centres ont présenté un gain net en patients significatif au cours des années 2010-2014. Dix (40%) centres sur les 23 précédemment évoqués étaient des centres robotisés établis. 37 (57%) centres sur les 65 ont présenté une perte nette en patients significative, dont deux (5%) d’entre eux étaient des centres robotisés établis et dix (27%) ont fermé leur service de prostatectomie radicale au cours de la période de l’étude. Les centres de prostatectomie radicale ayant fermé étaient localisés plus souvent dans les zones de plus forte concurrence (quartile de SCI le plus élevé [0.87-0.92] ; p=0.0081) que dans les zones de plus faible concurrence. Aucun centre de chirurgie robotisé n’a fermé indépendamment de la perte nette de patients. Le nombre de centres de chirurgie robotisée a augmenté au cours de cette période, passant de 12 (18%) centres robotisés sur un total de 65 centres recensés au début de 2010 à 39 (71%) centres robotisés sur 55 centres recensés à la fin de 2014.

Les facteurs de concurrence - outre les politiques de soutien à la centralisation et à l’exigence d’un minimum d’actes chirurgicaux - ont contribué à l’investissement à grande échelle en équipements de chirurgie robotisée sans preuve de meilleurs résultats, et à la fermeture d’unités de chirurgie du cancer. Si la performance en termes de qualité des soins et autres indicateurs ne sont pas accessibles aux patients pour guider leurs choix, ces politiques pourraient menacer la capacité des services de santé à prodiguer des soins équitables et accessibles aux malades du cancer. Dr Ajay Aggarwal, MD, et al, dans The Lancet Oncology, publication en ligne en avant-première, 3 octobre 2017

Financement : National Institute for Health Research

Source: The Lancet Online / Traduction et adaptation: NZ