Le
système endosomale constitue un système de négociation clé entre l’environnement
cellulaire et son organisation interne. Situé entre un réseau membranaire
complexe, au sein duquel chaque vésicule
peut, en principe, se mouvoir de manière autonome dans la cellule, le
système endosomale opère à la manière d’une unité cohérente, dans le but de
faire face aux défis externes et maintenir ce faisant l’homéostasie.
Notre appréciation de la manière dont les endosomes individuels sont contrôlés
dans le temps et l’espace pour mieux servir les intérêts collectifs a spectaculairement
évolué au cours des années récentes. A la lumière de ces efforts, le réticulum
endoplasmique (RE) - et son déploiement de membranes pénétrant l’espace
cytoplasmique - apparaît alors sous la forme d’un organisateur spatiotemporel
de la biologie de l’endosome. Nous passons en revue les dernières avancées dans notre compréhension des
mécanismes sous-jacents du transport endosomale, en insistant sur les
contributions du RE, et offre une perspective sur la manière dont ces aspects
se combinent pour façonner la construction et la dynamique du système endosomale
et constituer la force motrice de sa myriade de fonctions cellulaires. Jacques
Neefjes, et al, dans Trends in Cell Biology, publication en ligne en
avant-première, 30 mars 2017
Jusqu'au 30 juin 2022, le blog Actualités Scientifiques - Médicales vous a proposé des traductions en français adaptées de résumés d'articles originaux, tout récemment parus et relayés sur site internet. Actualités Scientifiques - Médicales. A partir du 1er septembre 2022, ce blog vous propose des billets d'opinion relatifs à l'actualité scientifique et médicale, selon un rythme qui reste à définir.
vendredi 31 mars 2017
#trendsincellbiology #endosome S’arrêter ou y aller ? Positionnement de l’endosome dans l’établissement de l’architecture du Compartiment, de la dynamique et de la fonction
jeudi 30 mars 2017
#thelancetdiabetesandendocrinology #diabètedetype2 #glycémie #événementsmicrovasculaires Effet d’un contrôle intensif de la glycémie sur les résultats microvasculaires chez les patients atteints par le diabète de type 2 : méta-analyse de données individuelles d’essais randomisés contrôlés
Kit de mesure de la glycémie du patient diabétique. Source iconographique: http://maxpixel.freegreatpicture.com/Testing-Diabetic-Sugar-Medical-Diabetes-Glucose-864849 |
Un
contrôle intensif de la glycémie a pour objet la prévention de complications
chez l’adulte atteint par le diabète de type 2. Notre objectif était d’évaluer
plus précisément les effets d’un contrôle plus intensif de la glycémie, versus
un contrôle moins intensif de la glycémie chez des adultes atteints par le
diabète de type 2, sur le risque d’événements microvasculaires.
Dans
cette méta-analyse, nous avons obtenu des données individuelles de patients désidentifiés
extraites d’essais à grande échelle randomisés et contrôlés, de mesure des
effets d’un contrôle intensif de la glycémie versus un contrôle moins intensif
de la glycémie chez des patients atteints par le diabète de type 2, avec au
moins 1 000 patients – années de suivi dans chaque groupe de traitement,
et un minimum de 2 ans de suivi moyen sur un traitement randomisé. Les critères
principaux d’évaluation standardisés et spécifiés et à l’avance étaient les événements
rénaux (maladie rénale en phase terminale, « mort rénale », développement
d’un taux de filtration glomérulaire estimé <30 mL/min pour 1.73 m2,
ou le développement d’une néphropathie diabétique ouvertement déclarée), les
événements oculaires (nécessité de photocoagulation ou de vitrectomie,
développement d’une rétinopathie proliférative, ou progression d’une
rétinopathie diabétique), et événements neurologiques (perte récente de
sensibilité vibratoire, des réflexes de la hanche, ou du toucher léger). Nous
avons utilisé un modèle à effets aléatoires pour calculer les estimations d’effets
globaux.
Nous
avons inclus quatre essais (ACCORD, ADVANCE, UKPDS, et VADT) avec 27 049 participants.
1 626 événements rénaux, 795 événements oculaires, et 7 528 événements
neurologiques ont été enregistrés au cours de la période médiane de suivi
(médiane 5.0 ans, Intervalle Interquartile [IQR] 4.5-5.0). En comparaison d’un
contrôle moins intensif de la glycémie, un contrôle plus intensif de la
glycémie a eu pour résultat une différence absolue de -0.90% (Intervalle de
Confiance [IC] 95% de -1.22 à -0.58) en concentration moyenne de HbA1c
au terme du suivi. Le risque relatif était diminué de 20% pour ce qui est des
événements rénaux (hazard ratio 0.80, IC 95% de 0.72 à 0.88 ; p<0.0001)
et de 13% pour ce qui est des événements oculaires (0.87, de 0.76 à 1.00 ;
p=0.04), mais n’était en revanche pas diminué pour ce qui est des événements
neurologiques (0.98, de 0.87 à 1.09 ; p=0.68).
Un
contrôle plus intensif de la glycémie sur 5 ans a réduit à la fois la
prévalence des événements rénaux et les événements oculaires. L’abaissement du
glucose reste important pour la prévention à long terme des complications
microvasculaires chez les adultes atteints par le diabète de type 2. Prof
Sophia Zoungas, MD, et al, dans The Lancet Diabetes & Endocrinology,
publication, en ligne en avant-première, 29 mars 2017
Financement :
aucun
mercredi 29 mars 2017
#thelancetinfectiousdiseases #malaria #Plasmodiumfalciparum #mefloquine #DSM265 Sécurité, tolérance, pharmacocinétique, et activité Du nouvel antimalarique DSM265 à longue durée d’action : première étude randomisée de phase 1a/1b en deux parties effectuée chez l’homme
Plamodium falciparum Source: https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Plasmodium_falciparum_01.png |
Le
DSM265 est un nouvel antimalarique qui inhibe le dihydrooroate déshydrogénase, un
enzyme essentiel pour la synthèse des pyrimidines. Nous avons étudié la
sécurité, la tolérance, et la pharmacocinétique du DSM265 ; et avons testé
son activité antimalarique.
Des
participants sains, âgés de 18 ans à 55 ans, ont été recrutés dans cette étude
en deux parties; 1ère partie : étude à dose unique
ascendante (de 25 mg à 1 200 mg), en double aveugle, randomisée, contrôlée
par placebo; 2ème partie : étude ouverte,
randomisée, contrôlée, à comparateur actif, dans laquelle les participants ont
été inoculés avec le vecteur de la malaria Plasmodium
falciparum à l’étape sanguine (IBSM) et traités avec DSM265 (150 mg) ou
mefloquine (10 mg/kg). Les critères principaux d’évaluation de l’étude étaient la
sécurité du DSM265, la tolérance, et la pharmacocinétique. Les tableaux de
randomisation étaient créés à l’aide d’un système automatisé validé. (…).
Dans la
première partie de l’étude, 73 participants ont été recrutés entre le 12 avril
2013 et le 14 juillet 2015 (DSM265, n=55 ; placebo, n=18). Pour ce qui est
de la deuxième partie, neuf participants ont été recrutés entre le 30 septembre
et le 25 novembre 2013 (DSM265 150 mg, n=7 ; mefloquine 10 mg/kg,
n=2). Au cours de la première partie, 117 événements indésirables ont été
rapportés ; aucun événement indésirable grave lié aux médicaments n’a été
relevé. L’événement indésirable lié aux médicaments le plus fréquemment relevé était
céphalée.
La
concentration plasmatique maximale moyenne (Cmax) de DSM265 s’est échelonnée
entre 1 310 ng/mL et 34 800 ng/mL et elle était atteinte à un temps
moyen (tmax) situé entre 1.5 h et 4 h, avec une demi-vie d’élimination
moyenne se situant entre 86 h et 118 h. Dans la deuxième partie, le taux de réduction
parasitaire à 48 h - exprimé comme log10 ratio de réduction
parasitaire à 48 h - était de 1.55 (Intervalle de Confiance [IC] 95% 1.42-1.67)
dans le groupe recevant DSM265 150 mg et de 2.34 (2.17-2.52) dans le
groupe mefloquine 10 mg/kg, correspondant à une demi-vie d’élimination de 9.4 h
(8.7-10.2) et de 6.2 h (5.7-6.7) respectivement. La concentration inhibitrice
minimale moyenne du DSM265 dans le sang était estimée à 1 040 ng/mL
(éventail de concentration : 552 - 1 500), résultant en une valeur
prédite de dose unique efficace de 340 mg. Le taux d’élimination du parasite
était significativement plus élevé chez les participants recevant la mefloquine
que chez ceux recevant le DSM265 (p<0.0001).
Un bon
profil de sécurité, une demi-vie d’élimination longue, et un effet
antimalarique du DSM265 avéré soutiennent le développement de ce composé comme médicament
associé dans le traitement antimalarique combiné à dose unique. Prof James S
McCarthy, MD, et al, dans The Lancet Infectious Diseases, publication en ligne
en avant-première, 28 mars 2017.
Financement :
Wellcome Trust, Département du Développement International du Royaume – Uni,
Fonds Global Health Innovative, Fondation Bill & Melinda Gates
mardi 28 mars 2017
#thelancetoncology #mélanomeavancé #ipilimumab Ipilimumab 10 mg/kg versus ipilimumab 3 mg/kg chez des patients atteints de mélanome non résécable ou métastasé : essai de phase 3 multicentrique, randomisé en double aveugle
Mélanome avancé (...). Source iconographique: https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Melanoma_(5).jpg |
Un essai
de phase 2 indiquait une augmentation de la survie globale accompagnée d’une
incidence augmentée d’évènements indésirables de grade 3-4 avec ipilimumab 10
mg/kg en comparaison d’ipilimumab 3 mg/kg chez des patients atteints de
ménanome avancé. Nous rapportons ici un essai de phase 3 comparant les profils
bénéfice-risque d’ipilimumab 10 mg/kg versus 3 mg/kg.
Cet
essai de phase 3 randomisé, en double – aveugle, multicentrique a été réalisé
dans 87 centres situés dans 21 pays dans le monde. Des patients atteints d’un
mélanome non résécable de stade III ou de stade IV, préalablement traité ou non
préalablement traité - ET [non préalablement traité avec des inhibiteurs de BRAF
ou des inhibiteurs de point de contrôle immunitaire] - , ont été répartis de
manière aléatoire (1:1) à l’aide d’un système de réponse vocale interactive par
la méthode des blocs permutés utilisant des blocs de taille 4, pour recevoir
ipilimumab 10 gm/kg ou ipilimumab 3
mg/kg, administrés par voie intraveineuse pendant 90 minutes toutes les 3
semaines, en quatre doses. Les patients ont été stratifiés par stade
métastatique, traitement préalable pour mélanome métastatique, et indice de
performance ECOG. Ni les patients, ni les investigateurs, ni le personnel de l’étude
n’avaient accès au tableau de randomisation. Le critère principal de l’essai
était la survie globale sur la population en intention de traiter et l’innocuité
a été évaluée chez tous les patients qui avaient reçu au moins une dose de
médicament à l’étude. (…).
Entre le
29 février et le 9 juillet 2012, 727 patients ont été recrutés et répartis au
hasard pour recevoir l’ipilimumab à raison de 10 mg/kg (365 patients ; 364
traités) ou l’ipilimumab à raison de
3 mg/kg (362 patients ; tous traités). La période médiane de suivi était
de 14.5 mois (Intervalle Interquartile [IQR] 4.6-42.3) pour le groupe
ipilimumab 10 mg/kg et de 11.2 mois (4.9-29.4) pour le groupe ipilimumab 3
mg/kg. La médiane de survie globale était de 15.7 mois (IC 95% 11.6-17.8) pour
ipilimumab 10 mg/kg en comparaison d’ipilimumab 3 mg/kg (hazard ratio 0.84, Intervalle
de Confiance [IC] 95% 0.70-0.99 ; p=0.04).
Les
événements indésirables de grade 3-4 les plus communément rencontrés étaient
diarrhée (37 [10%] patients sur 364 dans le groupe 10 mg / kg versus 21 [6%] patients sur 362 dans le
groupe 3 mg/kg), colite (19 [5%] versus
neuf [2%]), augmentation de l’alanine aminotransférase (12 [3%] versus deux [1%]), et hypophysite (dix
[3% versus sept [2%]). Des événements
indésirables graves liés au traitement ont été rapportés chez 133 (37%)
patients du groupe 10 mg/kg et chez 66 (18%) patients du groupe 3 mg/kg ;
quatre (1%) versus deux (<1%) patients sont décédés du fait d’événements
indésirables liés au traitement.
Chez des
patients atteints de mélanome avancé, l’administration d’ipilimumab 10 mg/kg a
eu pour résultat une survie globale significativement plus longue que celle
obtenue par l’adminitsration d’ipilimumab 3 mg/kg ; toutefois, il y eut un
plus grand nombre d’événements indésirables liés au traitement relevés sous
ipilimumab 10 mg/kg.
Bien que
des évolutions aient été observées dans le domaine des traitements du mélanome
avancé depuis le commencement de la présente étude, l’utilisation de l’ipilimumab
en clinique chez des patients réfractaires - et dont les besoins en soins
restent insatisfaits - pourrait justifier des études plus approfondie. Dr Paolo
A. Ascierto, MD, et al, dans The Lancet Oncology, publication en ligne en
avant-première, 27 mars 2017
Financement : Bristol-Myers Squibb
lundi 27 mars 2017
#thelancetoncology #adénocarcinomegastrique #trastuzumabemtansine #taxane Trastuzumab emtansine versus taxane pour administration en cas d’adénocarcinome gastrique ou de la jonction gastro-oesophagienne localement avancé ou métastasé préalablement traité (GATSBY) : étude de phase 2/3 internationale, randomisée, ouverte, adaptative
Bien que le trastuzumab + chimiothérapie représente le traitement standard de première intention
du cancer gastrique HER2-positif, il n’existe pas de traitement de référence de
deuxième ligne. Dans le cadre de l’étude GATSBY, nous avons examiné l’efficacité
et la tolérance du trastuzumab emtansine chez des patients ayant préalablement
reçu un traitement pour un cancer gastrique avancé HER2-positif (cancer
gastrique non résécable, localement avancé, ou métastasé, adénocarcinome de la
jonction gastroesophagienne).
Il s’agit
ici de l’analyse finale de GATSBY, une étude de phase 2/3 randomisée, ouverte,
adaptative, effectuée dans 107 centres (situés dans 28 pays dans le monde). Les
patients éligibles étaient atteints de cancer gastrique avancé HER2-positif,
progressant ou qui avait progressé au cours du traitement de première
intention. A l’étape 1 de cet essai, les patients étaient répartis de manière
aléatoire dans les groupes de
traitements (2:2:1) pour recevoir trastuzumab emtansine (3.6 mg/kg toutes les 3
semaines ou 2.4 mg/kg chaque semaine), ou
une taxane au choix du médecin investigateur (docetaxel 75 mg/m2 par
voie intraveineuse ou paclitaxel 80 mg/m2 par voie intraveineuse
chaque semaine). A l’étape 2 de cet essai, les patients étaient répartis de
manière aléatoire dans les groupes de traitements (2:1) pour recevoir une dose
sélectionnée par le comité indépendant de collecte des données (CICD) de trastuzumab
emstansine (2.4 mg/kg chaque semaine) ou une taxane (selon le même schéma que
celui indiqué ci-dessus). Nous avons utilisé une méthode de randomisation par
blocs, stratifiée par région du monde, précédente thérapie ciblée HER2, et
précédente gastrectomie. Le critère principal de l’étude (survie globale) était
évalué sur population en intention de traiter. (…).
Entre le
3 septembre 2012 et le 14 octobre 2013, 70 patients ont été assignés au groupe
recevant trastuzumab emtansine 3.6 mg/kg toutes les 3 semaines, 75 au groupe
recevant trastuzumab emtansine 2.4 mg/kg chaque semaine, et 37 au groupe
recevant une taxane ; au cours de la première étape de cet essai. A l’analyse
intermédiaire planifiée à l’avance, le CICD a sélectionné la dose de 2.4 mg/kg
de trastuzumab emtansine chaque semaine comme la dose à appliquer au cours de
la deuxième partie de l’essai. En date du 9 février 2015, 153 patients
supplémentaires ont été assignés au groupe recevant 2.4 mg/kg de trastuzumab
emtansine 2.4 mg/kg chaque semaine et 80 autres patients ont été assignés au
groupe recevant une taxane.
A la clôture des données, la période médiane de
suivi était de 17.5 mois (Intervalle Interquartile [IQR] 12.1-23.0) pour le
groupe trastuzumab emtansine 2.4 mg/kg et de 15.4 mois (9.2-18.1) dans le
groupe taxane.
La médiane de survie globale s’est établie à 7.9 mois (IC 95%
6.7-9.5) dans le groupe sous trastuzumab emtansine 2.4 mg/kg chaque semaine et
8.6 mois (7.1-11.2) sous traitement par taxane (hazard ratio 1.15, IC 95%
0.87-1.51, valeur unilatérale de p=0.86).
Le groupe de patients sous
trastuzumab emtansine 2.4 mg/kg a présenté une moindre incidence d’événements
indésirables de grade 3 ou plus (134 [60%] patients sur 224 traités avec
trastuzumab emtansine versus 78 [70%]
patients sur les 111 traités avec une taxane) ; et une probabilité
similaire d’occurrence d’événement indésirable menant à un décès (huit [4%]
versus 4 [4%]), d’événements indésirables graves (65 [29%] versus 31 [28%]) par rapport au groupe de patients sous taxane. Les
événements indésirables de grade 3 ou plus les plus fréquents sous trastuzumab emtansine
2.4 mg/kg étaient anémie, (59 [26%]) et thrombocytopénie (25 (11%)] ; les
événements indésirables de grade 3 ou plus les plus fréquents sous taxane
étaient neutropénie (43 [39%]) et anémie (20 [18%]).
Les
événéments indésirables graves les plus fréquents étaient anémie (huit [4%]),
hémorragie du tractus intestinal supérieur (huit [4%]), pneumonie (sept [3%]),
hémorragie gastrique (six [3%]), et hémorragie gastrointestinale (cinq [2%])
dans le groupe trastuzumab emtansine 2.4 mg/kg chaque semaine en comparaison de
pneumonie (quatre [4%]), neutropénie fébrile (quatre [4%]), anémie (trois
[3%]), et neutropénie (trois [3%]) dans le groupe taxane.
Le
trastuzumab emtansine n’était pas supérieur au taxane chez les patients
atteints de cancer gastrique HER2-positif avancé. Il y reste donc un besoin non
satisfait dans ce groupe de patients chez qui les options thérapeutiques restent
limitées. Peter C Thuss-Patience MD, et al, dans The Lancet Oncology,
publication en ligne en avant-première, 23 mars 2017
Financement :
F Hoffmann-La Roche
vendredi 24 mars 2017
#trendsinecologyandevolution #géopolitique #nature #paix « La nature ne connaît pas de frontières » : le rôle de la conservation de la nature dans la construction de la paix
L’Humanité
fait actuellement face à une crise de la biodiversité. Afin de résoudre les
problèmes environnementaux, nous avons des personnes en provenance d’Israël,
de Jordanie et de l’Autorité Palestinienne autour d'une même table. Les efforts de
conservation sont bénéficiaires à toutes les communautés et facilitent les
dialogues constructifs entre des zones de conflits d’une région divisée. Toute
cela plaide en faveur de l’intégration de la conservation de la nature dans les
processus d’intervention dans la construction de la paix. Alexandre Roulin, et
al, dans Trends in Ecology and Evolution, publication en ligne en
avant-première, 22 mars 2017
jeudi 23 mars 2017
#thelancet #exclusif #pemphigus #rituximab #prednisone Rituximab comme traitement de première intention combiné à l’administration de prednisone à court terme versus prednisone seule pour le traitement du pemphigus (Ritux 3) : essai prospectif, à groupes parallèles, ouvert, multicentrique, randomisé
Pemphigus, ou maladie à bulles. Cliché de Georges Henry Fox (1886) Source: https://fr.wikipedia.org/wiki/Pemphigus#/media/File:Permphigus.jpg |
Les
corticostéroïdes à haute dose sont considérés comme le traitement standard du
pemphigus. Du fait que le traitement par corticostéroïdes peuvent
causer des effets secondaires sévères et même mortels à long terme chez les
patients atteints de cette maladie, nous avons étudié si l’administration du
rituximab comme thérapie adjuvante pouvait augmenter la proportion de patients
présentant une rémission complète (…), en comparaison du traitement avec
cortisostéroïdes seuls ; tout en diminuant les effets secondaires.
Nous
avons effectué cette étude prospective, multicentrique, à groupes parallèles,
ouverte, randomisée dans 25 services hospitaliers de dermatologie situés en France
(Ritux 3). Les patients éligibles, atteints d’un pemphigus nouvellement diagnostiqué,
âgés de 18 ans à 80 ans, en traitement pour la première
fois (non applicable au cas de récidive). Nous avons réparti les participants
de manière aléatoire (1:1) pour recevoir la prednisone per os, à raison de de
1.0 ou 1.5 mg/kg par jour, puis retirée graduellement, sur une période s’échelonnant
entre 12 et 18 mois (groupe prednisone seule), ou 1 000 mg de rituximab par voie intraveineuse aux jours 0 et
14, et 500 mg aux mois 12 et 18, en combinaison avec de la prednisone à court
terme, 0.5 ou 1.0 mg/kg par jour retirée après une période d’administration s’échelonnant
entre 3 mois et 6 mois (groupe rituximab + prednisone à court terme). Le suivi
s’est effectué sur une période maximale de 3 ans (visites hebdomadaires prévues
par le protocole au cours du premier mois de l’étude, puis mensuelles jusqu’au
mois 24, puis une visite supplémentaire au mois 36). Le traitement a été
attribué à l’aide d’un système centralisé de randomisation, avec stratification
selon la sévérité de la pathologie (sévère ou modérée, selon les critères de
Harman). Le critère principal était la proportion de patients présentant une
rémission complète (…) au mois 24 (analyse en intention de traiter). (…).
Entre le
10 mai 2010 et le 7 décembre 2012, nous avons recruté 91 patients et en avons
réparti 90 de manière aléatoire pour recevoir les traitements (l’analyse a été
effectuée chez 90 patients ; 1 patient a retiré son consentement avant la
répartition des sujets en groupes par randomisation). Au mois 24, 41 (89%) des 46
patients recevant le rituximab + la prednisone à court terme étaient en
rémission complète versus 15 (34%) sur les 44 patients recevant la prednisone
seule (différence absolue 55 points de pourcentage, Intervalle de Confiance
[IC] 95% 1.71-3.99, p<0.0001).
Cette différence correspondant à une probabilité relative de succès de 2.61 (IC
95% 1.71-3.99, p<0.0001),
correspondant à 1.82 patients (IC 95% 1.39-2.60) chez qui un traitement
rituximab + prednisone s’avérait nécessaire (plutôt que la prednisone seule)
pour une meilleure probabilité de réussite de traitement.
Aucun patient n’est
décédé au cours de l’étude. Un nombre plus élevé d’événements indésirables
graves de grade 3-4 ont été rapportés dans le groupe prednisone seule (53
événements chez 29 patients ; moyenne 1.20 [Erreur Standard 1.25]) que
dans le groupe rituximab + prednisone (27 événements chez 16 patients, moyenne
0.59 [1.15] ; p=0.0021). Les événements les plus communément relevés
dans les deux groupes étaient diabète et trouble endocrinien (11 [21%] avec
prednisone seule versus six [22%]
avec rituximab + prednisone), myopathie (dix [19%] versus trois [11%]), et troubles osseux (cinq [9%] versus trois [11%]).
Les résultats de notre essai suggèrent que l’administration du rituximab en première
intention + prednisone à court terme chez des patients atteints de pemphigus
est plus efficace que la prednisone seule, avec moins d’événements
indésirables. Professor Pascal Joly, MD, et al, dans The Lancet, publication en
ligne en avant-première, 22 mars 2017
Financement :
Ministère de la Santé de la République Française, Société Française de
Dermatologie, Roche
mercredi 22 mars 2017
#trendsinendocrinologyandmetabolism #glioblastome #AHR #HIF1α Rôle de AHR et de HIF-1α dans le métabolisme du glioblastome
La
progression du glioblastome (GBM) est associée à un remodelage métabolique à la
fois dans les cellules de gliome et dans les cellules immunitaires, ayant pour
résultat l’utilisation de la glycolyse aérobie comme source principale d’énergie
et de molécules biosynthétiques. Le facteur de transcription inductible par
hypoxie -1α (HIF)-1α représente une force motrice de cette réorganisation métabolique.
Les niveaux d’oxygène, de même que d’autres facteurs, contrôlent l’activité de
HIF-1α. De plus, le facteur de transcription ligand-dépendant Récepteur d’Aryl
Hydrocarbone (AHR) module l’immunité tumeur – spécifique et peut aussi
participer au remodelage métabolique. L’activité de AHR est soumise à
régulation par les dérivés du tryptophane présents dans le microenvironnement
tumoral. Ainsi, le microenvironnement tumoral et la signalisation par le
truchement de HIF-1α et de AHR soumet de métablolisme des gliomes et des
cellules immunitaires à régulation, modulant ce faisant l’immunité
tumeur-spécifique, et, par conséquent, la croissance tumorale. Ici, nous
passons en revue les rôles de HIF-1α
et de AHR dans le cancer, ainsi que le métabolisme cellulaire du GBM. Galina
Gabriely, et al, dans Trends in Endocrinology and Metabolism, publication en
ligne en avant-première, 16 mars 2017
mardi 21 mars 2017
#thelancethaematology #exclusif #myélofibrose #JAK2 #FLT3 #pacritinib Pacritinib versus meilleur traitement disponible pour le traitement de la myélofibrose, indépendamment de la cytopénie à la ligne de base (PERSIST-1) : essai international randomisé de phase 3
Myélofibrose avec marquage des fibres de réticuline. Source: https://www.flickr.com/photos/euthman/6032644716 |
Les
traitements disponibles pour la myélofibrose peuvent exacerber des cytopénies
et ne sont donc pas indiquées chez les patients présentant des throbocytopénies
sévères. Le pacritinib, inhibiteur à la fois de des voies de signalisation JAK2
et FLT3, induit des réponses au niveau de la rate avec une myélosuppression limitée au
cours des essais de phase 1/2. Notre but était d’évaluer l’efficacité et la
sécurité du parcritinib versus meilleur traitement disponible chez des patients
atteints de myélofibrose, indépendamment de la cytopénie à la ligne de base.
Cet
essai international randomisé de phase 3, multicentrique (PERSIST-1) a été
effectué dans 67 sites dans 12 pays. Les patients atteints de myélofibrose à
risque plus élevé (sans exclusion des sujets présentant anémie ou thrombocytopénie
à la ligne de base) ont été répartis de manière aléatoire (2:1) pour recevoir
le pacritinib 400 mg per os une fois par jour ou le meilleur traitement disponible (MTD) à date excluant les
inhibiteurs de la voie JAK2 jusqu’à progression de la maladie ou toxicité
intolérable. La randomisation était stratifiée par catégorie de risque,
numération plaquettaire, et région géographique. À la fois les investigateurs,
le personnel du site, les patients, les auditeurs cliniques externes, et le
personnel de pharmacovigilance avaient accès au tableau de randomisation. Le
critère principal d’évaluation était une réduction du volume de la rate (RVR) de
35% ou plus constaté à la semaine 24 en comparaison de la ligne de base, dans
la population en intention de traiter ; selon les imageries IRM et tomodensitométrique
analysées de manière centralisée. Nous avons effectué des analyses de sécurité
chez tous les patients randomisés qui avaient reçu l’un ou l’autre des
traitements. Ce sont les données finalisées qui sont présentées ici. (…).
Entre le
8 janvier 2013 et le 1er août 2014, 327 patients ont été répartis de
manière aléatoire dans le groupe de sujets recevant le pacritinib (n=220) ou le groupe recevant le MTD (n=107). La médiane de suivi était de 23.2 mois (Intervalle Interquartile -IQR-
14.8-28.7). À la semaine 24, le critère principal, à savoir une RVR de 35% ou
plus était atteint par 42 (19%) patients dans le groupe pacritnib versus cinq (5%) patients du groupe MTD
(p=0.0003).
90 patients du groupe
MTD sont passés au traitement pacritinib après une période médiane de 6.3 mois
(IQR 5.8-6.7). Les événements indésirables de grade 3-4 les plus communs jusqu’à
la semaine 24 étaient anémie (n=37 [17%]), thrombocytopénie (n=26 [12%]), et
diarrhée (n=11 [5%]) dans le groupe pacritinib, et anémie (n=16 [15%]),
thrombocytopénie (n=12 [11%]), dyspnée (n=3 [3%]), et hypotension (n=3 [3%])
dans le groupe MTD.
Les événements indésirables graves les plus sévères
survenus jusqu’à la semaine 24 sous étaient anémie (10 [5%]), insuffisance
cardiaque (5 [2%]), pyrexie (4 [2%]) sous pacritinib, et pneumonie (4 [2%]), et
anémie (5 [5%]), septicémie (2[2%]), et dyspnée (2[2%]) sous MTD Les décès dus
aux événements indésirables étaient observés chez 27 (12%) patients dans le
groupe pacritinib et 14 (13%) patients dans le groupe MTD au cours du complet
de l’étude.
Le traitement
pacritinib était bien toléré et a induit une réduction de RVR significative et
soutenue, accompagnée d’une réduction des symptômes, y compris chez les
patients présentant cytopénie sévère à la ligne de base. Le pacritinib pourrait
ainsi représenter une option de traitement chez les patients atteints de
myélofibrose, incluant ceux dont les cytopénies à la ligne de base font que les
options de traitement restent particulièrement limitées. Dr Ruben A Mesa, MD,
et al, dans The Lancet Haematology, publication en ligne en avant-première, 20
mars 2017
Financement : CTI BioPharma Corp.
lundi 20 mars 2017
#thelancet #syndromecoronarien #thrombolyse #saignement #rivaroxaban #aspirine #clopidogrel #ticagrelor Saignement significatif sur le plan clinique avec une dose réduite de rivaroxaban versus aspirine, en addition de l’inhibition de P2Y12, dans les syndromes coronairiens (GEMINI-ACS-1) : essai multicentrique, randomisé, en double-aveugle
Une
double thérapie antiplaquettaire (DTAP), aspirine + un inhibiteur du récepteur
P2Y12, est un traitement antithrombotique standard suivant les syndromes
coronariens aigus. L’inhibiteur du facteur Xa rivaroxaban a réduit la mortalité
et les événements ischémiques lorsqu’il est administré en sus du DTAP, mais il
représente une cause d’augmentation des saignements. La sécurité d’une double
thérapie antiplaquettaire, combinant rivaroxaban à faible dose (à la place de l’aspirine)
avec un inhibiteur du récepteur P2Y12 n’a pas été étudié dans les cas de
syndromes coronariens aigus. Notre but était de d’étudier les effets de l’administration
de rivaroxaban 2.5 mg deux fois par jour versus aspirine 100 mg une fois par
jour, en sus de clopidogrel ou ticagrelor (au choix de l’investigateur avant la
randomisation), chez des patients atteints de syndrome coronarien aigu ayant
commencé dans les 10 jours après apparition du syndrome, et continué pendant 6-12 mois.
Dans cet
essai en multicentrique, randomisé, en double - aveugle (GEMINI-ACS-1) effectué
dans 371 centres cliniques situés dans 21 pays, les patients éligibles étaient
âgés de 18 ans et plus, étaient atteints d’angine de poitrine instable, d’infarctus
du myocarde sans élévation du segment ST (IMSEST), ou infarctus du myocarde
avec élévation du segment ST (IMAEST), étaient positifs en ce qui concerne les
biomarqueurs cardiaques ; et, soit présentaient des changements
électrocardiographiques ischémiques, soit présentaient une lésion athéroscléreuse
identifiée par angiographie.
Les
patients ont été répartis de manière aléatoire (1:1) dans les 10 jours suivant
leur admission du fait de leur syndrome coronarien aigu pour recevoir soit l’aspirine
soit le rivaroxaban, selon un calendrier de randomisation généré par
ordinateur. La randomisation était pondérée à l’aide de la technique de
permutation de blocs de dimension 4 et était stratifiée selon le traitement de
base avec un inhibiteur du récepteur P2Y12 (clopidogrel ou ticagrelor) défini
comme traitement au moment de la randomisation. Ni les investigateurs ni les
patients n’avaient accès au tableau de randomisation. Les patients ont reçu le
traitement en double aveugle rivaroxaban 2.5 mg deux fois par jour ou aspirine
100 mg par jour sur une période de temps de 180 jours au minimum. Le choix de l’administration
de clopidogrel ou de ticagrelor au cours de l’essai n’était pas soumis à
randomisation et relevait du seul choix de l’investigateur.
Le
critère principal de l’étude était l’occurrence d’un saignement cliniquement
significatif résultant d’une thrombolyse réalisée lors d’un infarctus du
myocarde (TIM) non liée à un pontage aortocoronarien (PA ; majeur,
mineur, ou requérant des soins médicaux) jusqu’au jour 390. L’analyse
principale a été réalisée sur population en intention de traiter. (…).
Entre le
22 avril 2015 et le 14 octobre 2016, 3 037 patients atteints de syndrome
coronariens aigus ont été répartis de manière aléatoire ; 1 518 ont
reçu aspirine et 1 519 ont reçu rivaroxaban. 1 704 patients (56%)
étaient simultanément sous ticagrelor (strate ticagrelor) et 1 333 patients
(44%) étaient simultanément sous clopidogrel. La durée médiane du traitement
était de 291 jours (Intervalle Interquartile [IQR] 239-354). Les saignements
dus à la TIM , non liés à un PA, cliniquement significatifs, étaient similaires
sous thérapie rivaroxaban versus
thérapie aspirine (total : 154 patients [5%] ; 80 participants [5%]
sur 1 519 versus 74 participants [5%] sur 1 518 ; Hazard Ratio [HR] 1.09
[Intervalle de Confiance -IC- 0.80-1.50] ; p=0.5840)
Une approche
à double thérapie antiplaquettaire combinant le rivaroxaban à faible dose avec
l’inhibiteur P2Y12 pour le traitement des patients atteints de syndrome
coronarien aigu présentait un risque similaire à celle combinant aspirine et l’inhibiteur
du récepteur P2Y12. Un essai de plus grande importance, doté d’une puissance
statistique suffisante, est requis pour évaluer de manière définitive l’efficacité
et la sécurité de cette approche. Dr Prof E Magnus Ohman, MD, et al, dans The
Lancet, publication en ligne en avant-première, 18 mars 2017
Financement :
Janssen Recherche & Développement et Bayer AG
vendredi 17 mars 2017
#thelancetneurology #AVC #thrombectomie #alteplase #SolitaireFR Sécurité et efficacité d’une thrombectomie lors d’un accident vasculaire cérébral ischémique aigu (REVASCAT): Une année de suivi d’un essai randomisé ouvert
Accident Vasculaire Cérébral Ischémique Aigu. Source: https://www.epainassist.com/brain/acute-ischemic-stroke |
L’essai REVASCAT et d’autres études ont montré que
la thrombectomie neurovasculaire améliore les résultats dans les 90 jours
suivant un AVC. Cependant, il reste à déterminer si le bénéfice obtenu est
durable au long cours. Nous rapportons les résultats d’une analyse
pré-programmée de l’essai REVASCAT à 12 mois.
Les patients frappés par un accident vasculaire
cérébral ischémique aigu, et qui pouvaient recevoir un traitement dans les 8
heures suivant le début des symptomes, ont été répartis aléatoirement en deux
groupes qui ont respectivement reçu : [un traitement médical (incluant de
l’alteplase par voie intraveineuse lorqu’ils étaient éligibles) et subi une
thrombectomie neurovasculaire à l’aide du dispositif médical SolitaireTM
FR| ou le traitement médical seul.
Le résultat secondaire principal de l’étude à un an de suivi était
l’invalidité, mesurée à l’aide de l’échelle de Rankin modifiée (mRS), allant de
0 (pas de symptomes) à 6 (décès) avec catégorie 5 (invalidité sévère) et 6
(décès) mutualisées en une seule catégorie (invalidité sévère ou décès); analysée sur la base de la distribution de l’échelle mRS. Les mesures secondaires additionnelles,
prévues à l’avance, incluaient la qualité de vie liée à la santé mesurée à l’aide
du questionnaire à cinq dimensions EuroQol-5D (EQ-5D) – (allant de -0.3 à 1,
les valeurs plus élevées indiquant une meilleure qualité de vie), le taux d’indépendance
fonctionnelle (mRS 0-2), et la fonction cognitive mesurée à l’aide du Trail
Making Test (TMT). L’allocation des traitements a été réalisée en ouvert, mais
les résultats à 12 mois était évalués à l’aveugle par des investigateurs. (…).
Entre le 24 novembre 2012 et le 12 décembre 2014,
206 patients étaient répartis de manière aléatoire pour recevoir [(traitement
médical + traitement endovasculaire), 103 patients] ou [traitement médical seul,
103 patients] dans 4 centres situés en Catalogne, Espagne. À 12 mois suivant la
randomisation, sur la base de résultats obtenus chez 205 des 206 patients
disponibles à 12 mois, la thrombectomie a diminué l’invalidité selon l’échelle mRS
(Odds Ratio Commun Ajusté [aOR] 1.80, Intervalle de Confiance [IC] 95%
1.09-2.99), et a amélioré l’indépendance fonctionnelle (0-2 ; 45 [44%]
patients sur 103 versus 31 [30%]
patients sur 103 ; aOR 1.86, IC 95%
1.01-3.44). La qualité de vie liée à la santé était supérieure dans le groupe
thrombectomie (indice EQ-5D moyen, 0.46 [Erreur Standard -ES- 0.38] dans le
groupe thrombectomie versus 0.33 [0.33] dans le groupe de contrôle, différence
0.12 [IC 95% 0.03-0.22] ; p=0.01). La mortalité à un ans était de 23% (24
patients sur 103) dans le groupe thrombectomie versus 24% (25 patients sur 103)
dans le groupe de contrôle.
A 12 mois de suivi, la thrombectomie
neurovasculaire a réduit l’invalidité suite à l’accident vasculaire ischémique
aigu et amélioré la qualité de vie liée à la santé, indiquant un bénéfice
soutenu. Ces résultats ont des implications cliniques et de santé publique
importantes pour l’évaluation du rapport coût-efficacité d’une intervention sur
le long terme. Prof Antoni Davalos MD, et al, dans The Lancet Neurology,
publication en ligne en avant-première, 15 mars 2016
Financement : Fondation Ictus Malaltia
Vascular par l’intermédiaire d’un fonds illimité Medtronic
Source : The
Lancet Online / Traduction et adaptation : NZ
jeudi 16 mars 2017
#trendsinendocrinologyandmetabolism #nutrients #stressoxydatif #vieillissement Détection des nutrients et Réponse au stress oxydatif
La
simplicité et l’efficacité de la restriction calorique (RC) au cours de la vie,
et plus particulièrement dans son allongement, ont fasciné des générations d’êtres
humains en recherche de la Fontaine de Jouvence. La RC diminue les niveaux de
stress oxydatif et de dommages, dont on a postulé le rôle majeur dans le
vieillissement et les maladies du vieillissement dans la théorie des radicaux
libres.
On a longtemps attribué cette diminution de stress oxydatif à un
ralentissement passif du métabolisme. De récentes avancées dans la connaissance
de la détection des nutrients ont fourni des éclairages sur la réponse au
stress oxydatif et suggèrent que la RC déclenche un programme de défense active
impliquant une cascade de régulateurs moléculaires réduisant le stress
oxydatif. Des études physiologiques ont fourni de solides éléments attestant du
rôle du stress oxydatif dans le développement d’états pathologiques et de
maladies associés au vieillissement ; elles ont en revanche également
révélé l’étonnante nécessité d’un stress oxydatif dans le maintien de certaines
fonctions physiologiques, et même dans le ralentissement du vieillissement et
de la progression du cancer. Le décryptage des mécanismes moléculaires et des
implications physiologiques de la réponse au stress oxydatif au cours de la RC
augmentera notre compréhension de la biologie à la base du vieillissement et ouvrira
la voie dans la mise au point de la RC mimétique pour l’amplification du l'allongement de la vie. Luo Hanzhi, et al, dans Trends in Endocrinology and
Metabolism, publication en ligne en avant-première, 15 mars 2017
Source iconographique, légendaire et rédactionnelle: Science Direct / Traduction et
adaptation : NZ
mercredi 15 mars 2017
#thelancetgastroenterologyandhepatology #exclusif #VHC #OMS Prévalence des infections à virus de l’hépatite C et niveau requis d’intervention permettant d’atteindre les objectifs de l’OMS visant à son éradication à l’horizon 2030 : une étude de modélisation
Le virus
de l’hépatite C (VHC) est une cause majeure de morbidité et de mortalité liées
à une altération de la fonction hépatique dans le monde. Au sein de l’Union
Européenne (UE), les traitements curatifs de l’infection au VHC à l’aide de thérapies
antivirales directes existent depuis 2014. Les objectifs de l’OMS sont d’atteindre
une diminution de 65% des décès liés aux pathologies du foie, une diminution de
90% des infections virales hépatiques nouvelles, et une proportion de 90% des patients
atteints d’infections virales hépatiques diagnostiqués à l’horizon 2030. Cette étude
avait pour objet l’évaluation de la prévalence du VHC dans l’UE et le niveau
requis d’intervention permettant de réaliser les objectifs de l’OMS visant à l’éradication du VHC.
Nous
avons « peuplé » notre modèle de Markov avec des études effectuées
dans 28 pays de l’UE par le truchement d’une recherche de littérature PubMed et
Embase entre le 1er janvier 2 000 et le 31 mars 2016 ; et avons fait usage d’un
processus Delphi pour réaliser un consensus d’experts et valider les données
entrantes.
Nous avons utilisé un modèle de l’UE pour le calcul prévisionnel de
progression de l’infection VHC (en tenant compte des effets de l’immigration)
et avons développé une stratégie permettant d’atteindre les objectifs de l’OMS.
Nous avons utilisé les taux de réponse soutenue du virus pondérés - ainsi que les restrictions liées à la
fibrose – pour modéliser l’effet des directives thérapeutiques actuelles.
Nous
avons utilisé un modèle de l’UE pour le calcul prévisionnel de progression de l’infection
VHC (en tenant compte des effets de l’immigration) dans les conditions
actuelles de dépistage et de directives thérapeutiques. De plus, nous avons rétro-calculé
le nombre total de patients nécessitant dépistage et traitement, avec pour but
l’atteinte des objectifs de l’OMS.
Nous
avons estimé les infections virémiques à VHC à 3 238 000 en 2015 (Intervalle
d’Incertitude [II] 95% 2 106 000 – 3 795 000) sur une
population totale de l’UE évaluée à 509 868 000, équivalente à une
prévalence virémique de VHC à 0.64% (II 95% 0.41-0.74).
Nous avons estimé que 1 180 000
(II 95% 1 003 000 – 1 357 000) personnes étaient diagnostiqués
virémiques (36.4%), 150 000 (12 000 – 180 000) étaient sous
traitement (4.6% de la population totale infectée ou 12.7% de la population
diagnostiquée), 133 000 (106 000 – 160 000) parvenaient à
guérison (4.1%) et 57 900 (43 900 – 67 300) étaient nouvellement
infectés (1.8%) en 2015. De plus, 30 400 (26 000 – 42 500)
immigrants VHC-positifs sont entrés en UE sur la même période.
Afin d’atteindre
les objectifs de l’OMS, les traitements non restreints doivent augmenter :
de 150 000 patients bénéficiaires en 2015 à 187 000 patients
bénéficiaires en 2025 et les diagnostics doivent augmenter : de 88 800 cas
nouvellement diagnostiqués en 2015 à 180 000 cas nouvellement
diagnostiqués en 2025.
Du fait
de ses infrastructures de santé avancées, l’UE est tout particulièrement bien
placée pour éradiquer le VHC ; cependant, l’amplification de programmes de
dépistage est essentielle à l’amplification des traitements permettant d’atteindre
les objectifs de l’OMS. Des efforts mutualisés, basés sur des évidences
épidémiologiques solides, sont également nécessaires. Ensemble des Collaborateurs
VHC de l’UE1, dans The Lancet Gastroenterology & Hépatology, publication
en ligne en avant – première, 14 mars 2017
1: La liste exhaustive des collaborateurs figure dans le texte intégral de l'article.
Financement :
Gilead Sciences
mardi 14 mars 2017
#thelancet #choléra #Vibriocholerae #épidémie #endémie Séminaire – Choléra
Vibrio cholerae, agent pathogène du choléra. Source: http://medecins-sans-frontieres.webnode.fr/news/a1er-le-cholera/ |
Le
choléra est une maladie diarrhéique aigue causée par Vibrio cholerae
appartenant au sérogroupe O1 ou au sérogroupe O139. Au cours des deux derniers
siècles, le choléra a émergé et s’est étendu à partir du delta du Gange à six
reprises et une fois à partir de l’Indonésie, causant des pandémies globales.
Des approches rationnelles de prise en charge du choléra ont été adoptées, à l’aide
de thérapies de réhydratation per os et par voie intraveineuse, qui ont permis
de réduire la mortalité dues au choléra de plus de 50% à moins de 1%.
Malgré
des améliorations apportées à la qualité de l'eau, notamment à son assainissement, son hygiène, et au traitement clinique du choléra, environ
100 000 décès lui sont encore imputables chaque année. La plupart des
décès surviennent dans des environnements où le choléra est présent à l’état
endémique, et presque uniquement dans les pays en voie de développement. Les connaissances
actuelles en matière de protection immunitaire contre le choléra, résultant en
une immunité intestinale locale, a abouti à la mise au point de vaccins administrés
par voie orale, sûrs et protecteurs; et qui sont maintenant stockés et mis à disposition pour le contrôle du choléra, à la fois sur le plan épidémiologique et sur le plan
endémique. Prof John D Clemens, MD, et al, dans The Lancet, publication en
ligne en avant-première, 13 mars 2017
Source :
Science Direct / Traduction et
adaptation : NZ
lundi 13 mars 2017
#thelancetoncology #mésothéliomepleuralmalin #pembrolizumab Innocuité clinique et activité du pembrolizumab chez des patients atteints de mésothéliome pleural malin (KEYNOTE-028) : résultats préliminaires d’un essai de phase 1b, non-randomisé, ouvert
Mésothéliome siégeant dans la zone inférieure du poumon gauche. Source iconographique et légendaire: https://commons.wikimedia.org/wiki/File:MesotheliomaCXR.png |
Le
mésothéliome pleural malin est un cancer hautement agressif et de mauvais
pronostic ; il n’existe que peu d’options de traitement suite à une
progression sous chimiothérapie à base de platine. Nous avons évalué l’innocuité
et l’efficacité du pembrolizumab (un anticorps monoclonal anti-PD1) pour le
traitement de tumeurs solides exprimant le ligand 1 de mort cellulaire
programmée (PD-L1) et rapportons ici l’analyse intermédiaire de résultats
obtenus sur une cohorte de patients atteints de mésothéliome pleural malin.
Des
patients atteints de mésothéliome pleural malin, ayant déjà reçu un traitement,
ont été recrutés dans 13 centres situés dans six pays. Les patients ont reçu le
pembrolizumab (10 mg/kg toutes les deux semaines) pendant une période n’excédant
pas deux ans, ou jusqu’à progression confirmée de leur pathologie, ou jusqu’à
toxicité inacceptable. Les critères clé d’éligibilité comprenaient notamment
une pathologie évaluable et quantifiable, un échec de la thérapie standard, et un
indice de performance ECOG de 0 ou 1. Un (une) patient(e) était déclaré(e) PD-L1
positif (ve) si PD-L1 était exprimé dans au moins 1% des cellules tumorales
selon immunohistochimie. La réponse était évaluée sur la base du compte rendu
de l’investigateur, établi selon les critères (RECIST version 1.1). Les critère
principaux de l’étude étaient l’innocuité et la tolérance, analysée sur la
population en intention de traiter ; et la réponse objective, évaluée sur
l’ensemble d’analyse intégral. Le recrutement est clos ; cependant, l’étude
est toujours en cours. (…).
A partir
du 20 juin 2016, 25 patients ont reçu le pembrolizumab. 16 (64%) patients ont
présenté des événements indésirables graves liés au médicament à l’étude ;
les événements indésirables les plus communément relevés étaient fatigue (six
[24%]), nausée (six [24%]), et arthralgie (cinq [20%]). Cinq (20%) patients ont
rapporté des événements indésirables de grade 3 liés au traitement. Il a été
nécessaire d’interrompre le traitement chez trois (12%) patients du fait d’événements
indésirables liés à l’immunité : un (4%) patient sur 25 présentait une
rhabdomyolyse de grade 3 et une hypothyroïdie de grade 2 ; une
iridocyclite de grade 3, un érythème de grade 1, et un érythème de grade 3 ;
ainsi qu’une réaction de grade 2 à la perfusion. Aucun décès lié au traitement ni
de sortie d’étude ne sont survenus.
Cinq
(20%) patients ont présenté une réponse partielle, pour une réponse objective
de 20% (Intervalle de Confiance [IC] 6.8-40.7) et 13 (52%) patients sur 25
présentaient une pathologie stable. Les réponses au traitement se sont montrées durables (durée médiane de
réponse : 12 mois [IC 95% 3.7 jusqu’à non-atteint]) ; deux patients
sont restés sous traitement au moment de la fermeture de la base de données.
Le
pembrolizumab est apparemment bien toléré, il pourrait posséder une activité
anti-tumorale chez des patients atteints de mésolthéliome pleural malin PD-L1
positif. La durabilité et l’efficacité de la réponse relevées sur cette population de
patients justifie une poursuite des investigations. Dr Evan W Alley, MD, et al,
dans The Lancet Oncology, publication en ligne en avant-première, 10 mars 2017
Financement :
Merck
vendredi 10 mars 2017
#trendsinendocrinologyandmetabolism #ocytocine Ocytocine - La douce hormone ?
Les
neurones de mammifères qui produisent l’ocytocine et la vasopressine ont
apparemment évolué à partir d’un ancien type cellulaire présentant des
propriétés à la fois sensorielles et neurosécrétoires ; qui ont
probablement établi des liens entre fonction de reproduction, état énergétique,
et comportement alimentaire. L’ocytocine représente, chez les mammifères
modernes, un régulateur autocrine/paracrine de la fonction cellulaire, une
hormone systémique, et un neuromodulateur relâché à partir des terminaisons
axonales du cerveau, et une « neurohormone » agissant sur des
récepteurs distants de son site de sécrétion. À la périphérie, l’ocytocine est
impliquée dans l’homéostasie des électrolytes, la motilité gastrique, l’homéostasie
du glucose, l’adipogénèse, et l’ostéogénèse ; dans le cerveau, l’ocytocine
est impliquée dans la récompense alimentaire, le choix de nourriture, et la
satiété. L’ocytocine privilégie la suppression de la prise alimentaire de d’hydrates
de carbone à saveur sucrée, avec pour effets l’amélioration de la tolérance au
glucose et la stimulation soutenue de remodelage osseux ; faisant de cette
hormone une cible tranlsationnelle attrayante. Gareth Leng et Nancy Sabatier, dans Trends in
Endocrinology & Metabolism, publication en ligne en avant-première, 8 mars
2017
jeudi 9 mars 2017
#thelancetoncology #mélanome #NRAS #binimetinib #dacarbazine Binimetinib versus dacarbazine chez des patients atteints de mélanome avancé présentant une mutation sur le gène NRAS (NEMO) : essai multicentrique ouvert randomisé de phase 3
Il n’existe
pas de traitement standard spécifique contre le mélanome chez les patients
présentant une mutation sur le gène NRAS, malgré l’apparition des
immunothérapies. Notre but était d’étudier l’efficacité et l’innocuité
(sécurité) de l’inhibiteur MEK binimetinib versus
celle de la dacarbazine chez des patients atteints d’un mélanome avancé et
présentant une mutation sur le gène NRAS.
L’essai
NEMO, toujours en cours à l’heure actuelle, est une étude de phase 3 randomisée,
ouverte, effectuée dans 118 hôpitaux situés dans 26 pays. Des patients,
atteints de mélanome avancé non résécable de stade IIIC ou de stade IV selon l’American
Joint Committee sur le Cancer, présentant une mutation sur le gène NRAS, qui n’avaient
préalablement reçu aucun traitement ou dont la pathologie avait progressé
pendant ou après immunothérapie, étaient randomisés (2:1) pour recevoir soit
binimetinib 45 mg per os deux fois par jour soit dacarbazine 1 000 mg/m2
par voie intraveineuse toutes les 3 semaines. La randomisation était stratifiée
par stade, statut de performance, et immunothérapie précédente. Le critère
principal de l’étude était la survie sans progression évaluée à l’aveugle par
un comité central d’examen, sur la population en intention de traiter. Les
analyses d’innocuité (sécurité) ont été réalisées sur la population évaluable
sur le plan de l’innocuité, composée de l’ensemble des patients qui avaient
reçu au moins une dose du médicament à l’étude, et qui avaient été évalués au
moins une fois après l’établissement de l’innocuité à la ligne de base. (…).
Entre le
19 août 2013 et le 28 avril 2015, 402 patients étaient recrutés et répartis de
manière aléatoire : 269 ont rejoint le groupe recevant binimetinib et 133
le groupe recevant la dacarbazine. La période médiane de suivi était de 1.7
mois (Intervalle Interquartile [IQR] 1.4-4.1). La médiane de suivi sans
progression était de 2.8 mois (Intervalle de Confiance [IC] 95% 2.8-3.6) dans
le groupe binimetinib et de 1.5 mois (1.5-1.7) dans le groupe dacarbazine
(hazard ratio 0.62 [IC 95% 0.47-0.80] ; valeur unilatérale de p<0.001).
Les évènements
indésirables de grade 3 et de grade 4 observés chez au moins 5% des patients de
la population évaluable sur le plan de l’innocuité dans les deux groupes à la
fois étaient: augmentation de la créatine phosphokinase (52 [19%] patients sur
269 dans le groupe binimetinib versus
aucun patient sur 114 dans le groupe dacarbazine), hypertension (20 [7%] versus deux [2%]), anémie (cinq [2%] versus six [5%]), et neutropénie (deux
[1%] versus dix [9%]). Des événements
indésirables graves (tous grades confondus) sont survenus chez 91 (34%)
patients dans le groupe binimetinib et 25 (22%) dans le groupe dacarbazine.
Le
binimetinib a amélioré la survie sans progression en comparaison de la
dacarbazine et était tolérable. Le binimetinib pourrait représenter une
nouvelle option de traitement chez des patients atteints de mélanome présentant
une mutation sur le gène NRAS, après échec d’une immunothérapie. Prof Reinhard Dummer,
MD, dans The Lancet Oncology, publication en ligne en avant-première, 8 mars
2017
Financement : Array BioPharma et Novartis
Pharmaceuticals Corporation.
mercredi 8 mars 2017
#thelancetoncology #cancerdelaprostate #clusterine #custirsen #docetaxel #prednisone Custirsen en combinaison avec docetaxel et prednisone chez des patients atteints de cancer de la prostate métastatique résistant à la castration (essai SYNERGY) : essai multicentrique de phase 3, ouvert et randomisé
La
clusterine est une protéine chaperon (chaperon moléculaire) associée à une
résistance aux traitements et dont l’expression est augmentée par des stimulateurs
de l’apoptose tels que les médicaments de chimiothérapie. Le curtisen est un
oligonucléotide de seconde génération qui inhibe la production de clusterine. Le
but de l’essai SYNERGY était de poursuivre des investigations sur l’effet du
custirsen en combinaison avec le docetaxel et la prednisone sur la survie
globale des patients atteints de cancer de la prostate métastatique résistant à
la castration.
SYNERGY
était un essai multicentrique de phase 3, ouvert, randomisé, effectué dans 134
centres d’études situés dans 12 pays. Les patients étaient éligibles s’ils
avaient : cancer de la prostate métastatique résistant à la castration et
s’ils n’avaient reçu aucune chimiothérapie au préalable; des taux d’antigène
spécifique de la prostate (PSA) > 5 ng/mL; et un index de performance
de Karnofsky de 70% ou plus. Les patients ont été randomisés par système
centralisé (1:1) pour recevoir soit la combinaison [docetaxel + predinsone +
custirsen] ou [docetaxel + prednisone] seuls. Les patients avaient accès au
tableau de randomisation. La randomisation était stratifiée en fonction de la
prise d’opioïdes contre la douleur liée au cancer et des évidences de
progression de la maladie par imagerie interposée.
Tous les patients ont reçu
docetaxel par voie intraveineuse à raison de 75 mg/m2 avec 5 mg de
prednisone per os administrée deux fois par jour. Les patients recevant
[docetaxel + prednisone + custirsen] ont reçu le custirsen à raison d’une dose hebdomadaire
de 640 mg administrée par voie intraveineuse après trois doses d’attaque de 640
mg. Le critère principal de l’étude était la survie globale analysée dans la
population en intention de traiter. Etaient inclus dans l’ensemble d’analyse d’innocuité
les patients ayant reçu au moins une dose de médicament à l’étude. (…).
Entre le
10 décembre 2010 et le 7 novembre 2012, 1 022 patients ont été recrutés
pour inclusion dans cet essai : 510 patients ont rejoint le groupe
recevant [docetaxel + prednisone + custirsen] et 512 ont rejoint le groupe
recevant [docetaxel + prednisone].
Aucune différence en survie globale n’a été
relevée entre les deux groupes (période médiane de survie 23.4 mois [Intervalle
de Confiance -IC- 95% 20.9-24.8] avec docetaxel, prednisone et custirsen versus 22.0 mois [19.5-24.0] avec
docetaxel et prednisone ; hazard ratio [HR] 0.93, IC 95% 0.79-1.10 ;
p=0.415).
Les événements indésirables de grade 3 ou plus les plus communément
rencontrés dans le groupe [doctetaxel + prednisone + custirsen] (n=501) en
comparaison de ceux rencontrés dans le groupe [docetaxel + prednisone] (n=499) seuls
étaient neutropénie (grade 3, 52 [10%] versus
31 [6%] ; grade 4, 98 [20%] versus
77 [15%]), neutropénie fébrile (grade 3, 52 [10%] versus 31 [6%] ; grade 4, quatre [1%] versus deux [<1%]), et fatigue (grade 3, 53 [11%] versus 41 [8%] ; grade 4, trois
[1%] versus un [<1%]). Un événement
indésirable grave ou plus ont été rapportés chez 214 (43%) des 501 patients
sous [doctetaxel + prednisone + custirsen] et 181 (36%) des 499 patients sous [docetaxel
+ prednisone] seuls. Des événements indésirables étaient imputables aux 23 (5%)
décès relevés dans le groupe [docetaxel + prednisone + custirsen] et 24 aux décès
(5%) dans le groupe [docetaxel + prednisone] seuls.
L’adjonction
de custirsen au traitement de première intention docetaxel + prednisone était
raisonnablement bien tolérée, mais la survie globale n’était pas
significativement plus longue chez les patients atteints de cancer de la
prostate métastatique résistant à la castration recevant ce traitement, en
comparaison des patients traités avec docetaxel + prednisone seuls. Prof Kim N
Chi, MD, et al, dans The Lancet Oncology, publication en ligne en
avant-première, 7 mars 2017
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