Tirer le meilleur parti de l’immunité adaptative
par une inhibition du point de contrôle immunitaire a transformé les
traitements de nombreux cancers. Malgré des réponses thérapeutiques à long-terme
inédites, la plupart de ces patients ne répondent pas à ces thérapies. Les
non-répondants aux immunothérapies présentent souvent des niveaux élevés de
cellules suppresseurs dérivées de la lignée myéloïde (MDSCs) – qui est une
population de cellules immuno-suppressives appartenant au système immunitaire
inné.
Par le truchement d’approches génétiques et pharmacologiques, nous mettons
au grand jour une voie de signalisation présidant à l’abondance des MDSCs dans
des variétés multiples de cancers. L’effet agoniste thérapeutique passant par
le récepteur X nucléaire (LXR) diminue l’abondance des MDSCs dans les
modèles murins, et chez les patients traités dans le cadre d’un essai de phase
I à dose croissante, pour la première fois chez l’homme. La déplétion MDSC
était associée à une activation des réponses des lymphocytes cytotoxiqes T
(CTL), à la fois chez la souris et chez les patients. On a observé une
régulation du site cible LXR de régulation transcriptionnelle ApoE chez la
souris, où la thérapie par activation de LXR/ApoE a déclenché de fortes
réponses anti-tumorales et a également amplifié l’activation des cellules T dans le
cadre de thérapies immunitaires variées. Nous affirmons l’implication de l’axe
LXR/ApoE dans la régulation de la réponse immunitaire innée comme cible pour
amplifier l’efficacité de l’immunothérapie du cancer chez les patients. Masoud F. Tavazoie, et al, dans Cell, publication
en ligne en avant-première, 11 janvier 2018