Appareil de mesure de la pression artérielle Omron Source iconographique: https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Omron_M4-1_sphygmomanometer.jpg |
Les études évaluant la titration d’un médicament
antihypertenseur par autosurveillance donnent des résultats contradictoires; si
bien que la place exacte de la télésurveillance dans le cadre d’une
autosurveillance reste obscure. L’essai TASMINH4 avait pour but d’évaluer l’efficacité
de la mesure de la pression artérielle par autosurveillance, avec ou sans télésurveillance, au cours de la phase de titration d’un traitement antihypertenseur en soins primaires,
en comparaison des soins habituels.
Cette étude était un essai en groupes parallèles randomisé
et contrôlé réalisé dans 142 cabinets de médecine générale au Royaume – Uni et
incluaient des patients hypertendus d’un âge supérieur à 35 ans présentant une
pression artérielle supérieure à 140 mm/90 mm Hg, désireux de pratiquer l’autosurveillance
de leur pression artérielle. Les patients étaient tirés au sort (1:1:1) pour
autosurveillance de la pression artérielle (groupe autosurveillance), pour
autosurveillance de la pression artérielle avec télésurveillance (groupe
télésurveillance) ou pour recevoir les soins habituels (groupe soins
habituels). La randomisation était réalisée par un système internet interactif
sécurisé. A la fois les participants et les investigateurs avaient accès au
tableau de randomisation. Le critère principal était la mesure clinique de la
pression artérielle systolique 12 mois après la randomisation. L’analyse principale
a été effectuée chez les sujets disponibles. (…).
1 182 participants ont été répartis de manière aléatoire
dans les groupes : 395 dans le groupe autosurveillance, 393 dans le groupe
télésurveillance, et 394 dans le groupe soins habituels ; 1 003 (85%)
ont été inclus dans l’analyse principale. Après 12 mois, la pression artérielle
systolique avait baissé dans les deux groupes d’intervention en comparaison du
groupe soins habituels (autosurveillance, 137.0 [Erreur Standard -ES- 16.7] mm
Hg et télésurveillance, 136 [16.1] mm Hg versus soins habituels, 140.4 [16.5] ;
différences moyennes ajustées versus soins
habituels : autosurveillance seule, -3.5 mm Hg [Intervalle de Confiance -IC-
de -5.8 à -1.2] ; télésurveillance, -4.7 mm Hg [-4.7 mm Hg [de -7.0 à -2.4]).
Aucune différence entre les groupes autosurveillance et télésurveillance n’a
été relevée (différence moyenne ajustée -1.2 mm Hg [IC 95% de -3.5 à 1.2]). Les
résultats se sont révélés similaires dans les analyses de sensibilité incluant plusieurs
méthodes de répartition. La nature et la fréquence des événements indésirables
étaient similaires entre les trois groupes.
L’autosurveillance, avec ou sans télésurveillance,
lorsqu’elle est prescrite par les médecins généralistes pour la titration de
médicaments antihypertenseurs chez les sujets présentant une pression
artérielle mal contrôlée, mène à des niveaux de pression artérielle
significativement plus bas que la titration de médicaments antihypertenseurs
guidée par mesures prises en cabinet. Avec la plupart des médecins généralistes
et des patients appliquant l’autosurveillance, cette démarche pourrait être la
pierre angulaire de la gestion de l’hypertension en soins primaires. Prof
Richard J McManus, PhD, et al, dans The Lancet, publication en ligne en
avant-première, 27 février 2018
Financement : National
Institute for Health Research via Programme Grant for Applied Health Research
(RP-PG-1209-10051), Professorship to RJM (NIHR-RP-R2-12-015), Oxford
Collaboration for Leadership in Applied Health Research and Care, and Omron
Healthcare UK.
Source : The Lancet Online / Traduction et adaptation : NZ