La résistance antimalarique s’étend rapidement et
toutes parts en Asie du Sud-Est où la dihydroartemisinine-piperaquine est
utilisée comme traitement de première intension du paludisme à Plasmodium falciparum. Les premiers comptes-rendus
relatifs à la résistance antimalarique traitent de données recueillies au Cambodge,
et datent de 2013. Ici, nous analysons les changements génétiques dans la
population de P falciparum au cours
des 6 années précédant lesdits rapports.
Nous avons effectué des analyses de séquences
génomiques sur 1 492 échantillons provenant de 11 emplacements situés à l’ouest
du Cambodge entre 2007 et 2013. Différentes origines de résistance aux traitements
administrés dans un cadre épidémiologique ont été identifiées par analyse
haplotypique du locus de résistance à l’artemisinine kelch13 et du locus de résistance plasmepsine 2-3 de résistance à la piperaquine.
Nous avons identifié plus de 30 origines différentes
de résistance à l’artemisinine, dont la lignée KEL1, qui comptait pour 140
(91%) des 154 parasites résistant à la dihydroartemisinine-piperaquine. En 2008,
KEL1, combinée à PLA1, était associée à une résistance à la piperaquine. En 2013, le co-lignage KEL1/PLA1 atteignait
une fréquence de 63% (24/38) dans l’ouest du Cambodge et s’était étendu vers le
Nord du pays.
Le co-lignage KEL1/PLA1 est apparu au moment-même
où la dihydroartemisinine-piperaquine devenait le principal médicament prescrit
en première intention contre la malaria au Cambodge de l’ouest ; ce
co-lignage s’est rapidement étendu par la suite, déplaçant les autres lignées
de parasites résistantes à l’artemisinine. Ces résultats ont d’importantes
implications dans la gestion des risques sanitaires globaux associés à l’actuelle
épidémie de malaria multirésistante en Asie du Sud-Est. Roberto Amato, PhD, et
al, dans The Lancet Infectious Diseases, publication en ligne an
avant-première, 1er février 2018
Financement: Wellcome Trust,
Fondation Bill & Melinda Gates, Medical Research Council, UK Department for
International Development, and the Intramural Research Program of the National
Institute of Allergy and Infectious Diseases.