L’hétérogénéité de progression de la fibrose
pulmonaire idiopathique (FPI) peut refléter la diversité de la pathobiologie
sous-jacente ; elle représente quoi qu’il en soit un défi majeur pour ce
qui est de la prédiction de la progression clinique ainsi que du bénéfice à
tirer du traitement. De précédentes études ont établi que les niveaux mesurés
de protéines biomarqueurs peuvent servir de pronostic pour ce qui est de la
durée de survie globale des patients atteints de FPI, mais ces données n’ont
pas été l’objet de comparaisons entre les cohortes. Notre but était d’utiliser des
essais pivot testant le traitement à la pirfenidone pour l’évaluation le
pronostic et les propriétés prédictives des biomarqueurs sur plusieurs
paramètres, et comment ils sont modulés par un traitement à la pirfenidone.
Nous avons effectué des analyses post-hoc sur
cohortes tests et cohortes de réplication à l’aide de données extraites des
essais CAPACITY 004, CAPACITY 006, et ASCEND pour ce qui est des protéines plasmatiques
CCL13, CCL17, CCL18, CXCL14, COMP, interleukine 13, MMP3, MMP7, ostéopontine,
périostine, et YKL40.
Les patients éligibles étaient atteints de FPI et
recevaient la pirfenidone à raison de 2 403 mg/jour ou le placebo ; les étaient répertoriés dans cohortes CAPACITY
(cohorte test) ou ASCEND (replication cohort), étaient âgés de 40-80 ans, et ne
présentaient aucun biomarqueur manquant à la ligne de base. Afin d’identifier
les biomarqueurs fiables comme indicateurs cliniques de résultats, l’analyse
principale était l’association entre les concentrations en biomarqueurs à la
ligne de base et le changement absolu exprimé en pourcentage de la capacité
vitale forcée prédite (FVC%pred) à 12 mois (CAPACITY week 48, ASCEND
week 52) dans le groupe placebo. Les biomarqueurs de la cohorte test satisfaisant
aux critères de succès, à savoir une valeur p pronostique inférieure à 0.10 extraite
de l’analyse multivariée étaient également mesurés dans la cohorte de
réplication. De plus, l’ampleur de l’effet à valeur prédictive (c’est-à-dire,
les biomarqueurs qui étaient prédictifs pour ce qui du bénéfice obtenu sous
pirfenidone) était définie par la différence entre l’effet du traitement
exprimé par la FVC%pred (pirfenidone versus placebo) entre les sous-groupes à biomarqueurs élevés versus les sous-groupes à biomarqueurs faibles
à la semaine 48 (cohorte test) ou semaine 52 (cohorte de réplication).
Plusieurs biomarqueurs mesurés à la ligne de base
(CCL13, CCL18, COMP, CXCL13, CXL14, périostine, et YKL 40) présentaient une
valeur pronostique de progression de la maladie dans les groupes placebo de la
cohorte test. Cependant, seul le biomarqueur CCL18 était représentatif d’une
valeur pronostique fiable pour ce qui du pourcentage de FVC%pred, à
la fois dans la cohorte test (p=0.032)
et dans la cohorte de réplication (p=0.004).
Le bénéfice d’un traitement par la pirfenidone était consistant, quelle que
soit la concentration en biomarqueurs à la ligne de base.
Les
concentrations de CCL18 dans le sang représentaient la valeur prédictive la
plus consistante de progression de la maladie au sein des cohortes de patients
atteints de FPI, avec le potentiel d’apporter des éléments nouveaux en
termes de recherche de nouvelles cibles thérapeutiques et dans la conception de
nouveaux essais cliniques. Une validation de ces résultats dans le futur, faisant
l’objet d’études prospectives, se justifie. Margaret Neighbors, PhD, et al,
dans The Lancet Respiratory Medicine, publication en ligne en avant-première, 29
juin 2018
Financement : Genentech Inc
Source : The
Lancet Online / Traduction et adaptation : NZ
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