Sujet après 6 jours de migraine. Source iconographique: https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Migraine.jpg |
Une proportion importante de patients migraineux ne
répond pas aux traitements, ou ne tolèrent pas les traitements préventifs
oraux. L’erenumab est un nouvel anticorps contre le récepteur CGRP efficace
contre la migraine en préventif. Nous avons évalué l’efficacité et la tolérance
chez des patients atteints de migraine épisodique chez qui de précédents traitements (de deux à quatre médicaments antimigraineux différents) étaient restés infructueux.
LIBERTY est un étude clinique randomisée, en double
– aveugle, contrôlée par placebo, effectuée sur 12 semaines dans 59 sites situés
dans 16 pays. Les patients éligibles étaient âgés de 18 ans à 65 ans,
présentaient un historique de migraine épisodique avec ou sans aura depuis au
moins 12 mois, avec atteinte migraineuse de 4 jours à 14 jours par mois dans
les trois mois précédent la sélection, et qui avaient reçu de deux à quatre traitements
préventifs sans obtenir de bénéfice (en termes d’efficacité ou de tolérance, ou
les deux).
Les patients éligibles étaient répartis au hasard (1:1) pour
recevoir l’erenumab 140 mg (en deux injections de 70 mg chacune) ou le placebo
par voie sous-cutanée pendant 12 semaines. La randomisation était effectuée à l’aide
d’un système de réponse interactive et stratifiée en fonction de la
fréquence mensuelle des occurrences des épisodes migraineux (4-7 jours versus
8-14 jours par mois) au cours de la phase de sélection. La randomisation et la
répartition des patients sélectionnés dans les groupes ont été effectuées par un personnel
affecté à cette seule tâche. Ni les participants, ni les investigateurs, ni le
personnel effectuant les évaluations, ni le sponsor de l’étude n’avaient accès
au tableau de randomisation. Le critère principal d’évaluation de l’étude était
la proportion de patients atteignant une réduction d’au moins 50% en termes de jours
avec atteinte migraineuse par mois, au cours des semaines 9 à 12. L’efficacité
a été mesurée sur l’ensemble d’analyse intégral, qui incluait tous les patients
répartis au hasard qui avaient commencé le traitement qui leur était assigné et
qui avaient eu au moins une évaluation de l’évolution de leur fréquence
mensuelle d’état migraineux. L’innocuité et la tolérance étaient évaluées en
fonction des événements indésirables rapportés et par examen physique, mesure
des signes vitaux, des paramètres cliniques de laboratoire, et électrocardiographie.
L’innocuité a été évaluée chez tous les patients qui avaient reçu au moins une
dose du médicament à l’étude. (…). Cet essai est maintenant clos pour ce qui
est du recrutement de patients nouveaux, mais la poursuite de l’étude en ouvert
est en cours.
Entre le 20 mars 2017 et le 27 octobre 2017, 246 participants
ont été répartis au hasard : 121 pour rejoindre le groupe de patients
recevant erenumab et 125 pour rejoindre le groupe placebo. 95 des 246 (39%)
participants avaient essayé, sans succès, deux médicaments préventifs, 93 (38%)
en avaient essayé trois, et 56 (23%) en avaient essayé quatre au préalable.
À la
semaine 12, 36 (30%) patients du groupe erenumab présentaient une diminution de
50% ou plus d’épisodes migraineux mensuels par rapport à la ligne de base, en
comparaison des 17 (14%) du groupe placebo (rapport de cotes - odds ratio - 2.7
[Intervalle de Confiance -IC- 1.4-5.2] ; p=0.002). Les profils de tolérance et d’innocuité de l’erenumab et
du placebo étaient similaires. L'événement indésirable survenant le plus
fréquemment au cours du traitement était douleur au niveau du site d’injection,
survenu chez sept (6%) participants dans chacun des groupes.
En comparaison du placebo, l’erenumab était
efficace chez les patients atteints de migraine épisodique qui n’avaient
présenté de réponse ou n’avaient pas toléré les deux, trois ou quatre traitements
précédents suivis au préalable. L’erenumab pourrait représenter une option de
traitement chez les patients atteints de migraine difficile à traiter qui
présentent des besoins non satisfaits et qui n’ont que peu d’options de
traitements. Prof Uwe Reuter, MD, et al, dans The Lancet, publication en ligne
en avant-première, 22 octobre 2018
Financement :
Novartis Pharma
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