Entérovirus 71 Source iconographique et légendaire: https://www.flickr.com/photos/ajc1/8405362662 |
Les entérovirus sont la cause la plus fréquente de
méningite aigüe, on les rencontre avec une fréquence croissante dans les
maladies apparentées au sepsis et dans les fièvres de source inconnue dans la
population pédiatrique. La détection de l’entérovirus dans des échantillons de
liquide céphalorachidien (CSF) par la technique PCR représente la référence absolue des tests de dépistage en termes de fiabilité. Notre but était d’évaluer la méthode de
détection de l’entérovirus dans des échantillons sanguins par PCR.
Nous avons effectué cette étude multicentrique
observationnelle et prospective dans 35 services de pédiatrie et d’urgence,
dans 16 hôpitaux situés sur le territoire Français. Nous avons recruté des
nouveaux-nés (âge ≤ 28 jours) et des nourrissons (d’âge > 28 jours à âge ≤ 2
ans) atteints de fièvre d’origine inconnue, de maladie apparentée au sepsis, ou
avec suspicion de méningite, et des enfants (d’âge > 2 ans à âge ≤
16 ans) avec suspicion de méningite, qui étaient définis comme admissibles dans
les hôpitaux participant à l’étude. Nous avons utilisé un formulaire standard
pour recueillir les données démographiques, cliniques, de laboratoire, sous
forme anonymisée. Les tests PCR de détection de l’entérovirus étaient effectués
dans des échantillons de sang et de liquide céphalorachidien.
Entre le 1er juin 2015 et le 31 octobre
2015, et entre le 1er juin 2016 et le 31 octobre 2016, nous avons
recruté 822 patients, dont 672 ont subi des tests de détection de l’entérovirus
dans des échantillons de sang et de liquide céphalorachidien.
L’entérovirus
était détecté chez 317 (47%) patients dans le sang ou le liquide
céphalorachidien, ou les deux, (chez 71 nouveaux-nés, 83 nourrissons, et 163 enfants).
La détection de l’entérovirus était plus fréquente dans les échantillons de
sang que dans les échantillons de liquide céphalorachidien chez les
nouveaux-nés (70 [99%] sur 71 versus 62
[87%] sur 71 ; p=0.011) et les nourrissons (76 [92%] sur 83 versus 62 [75%] sur 83 ; p=0.008) ;
elle était moins fréquente dans les échantillons sanguins que dans les
échantillons de liquide céphalorachidien chez les enfants (90 [55%] sur 163 versus 148 [91%] sur 163 ;
p<0.0001).
La détection de l’entérovirus était moins fréquente dans les
échantillons de sang que dans les échantillons de liquide céphalorachidien chez
les nourrissons âgés de deux ans ou moins atteints de fièvre d’origine inconnue
(55 [100%] sur 55 versus 41 [75%] sur
; p=0.0002) ou atteints de maladie
apparentée au sepsis (16 [100%] sur 16 versus
neuf [56%] sur 16 ; p=0.008).
La détection de l’entérovirus était moins fréquente dans le sang que dans le
liquide céphalorachidien chez les patients avec suspicion de méningite (165
[67%] sur 246 versus 222 [90%] sur
246 ; p<0.0001).
Le test de détection de l’entérovirus par la
technique PCR devrait faire partie intégrante des directives cliniques de
pratique diagnostique chez les nourrissons âgés de deux ans ou moins. Ce test
devrait permettre la diminution du temps de séjour à l’hôpital et pourrait
réduire le temps d’exposition aux antibiotiques chez les patients à faible
risque admis aux services des urgences pour maladie fébrile. Jérémy Lafolie,
Pharm D, et al, dans The Lancet Infectious Diseases, publication en ligne en
avant-première, 30 octobre 2018
Financement :
CHU de Clermont – Ferrand, France
Source :
The Lancet Online / Traduction et adaptation : NZ
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