La douve du foie provoque des infections des voies biliaires qui, vingt ou vingt - cinq ans plus tard, mènent à un cancer des voies biliaires. Source iconographique et légendaire: https://www.publichealth.va.gov/exposures/publications/agent-orange/agent-orange-2018/liver-fluke.asp |
Cette étude avait pour objet l’évaluation de
l’innocuité et de la tolérabilité de l’inhibiteur du point de contrôle
immunitaire nivolumab, en monothérapie ou combiné à de la chimiothérapie, chez
des patients japonais atteints de cancer des voies biliaires.
Cette étude de phase 1 multicentrique, ouverte, a
été réalisée dans quatre centres de traitement du cancer au Japon. Les
patients, âgés de 20 ans à 70 ans, souffraient d’adénocarcinome des voies
biliaires (cancer des canaux biliaires intrahépatiques, cancer des canaux
biliaires extrahépatiques, cancer de la vésicule biliaire, ou cancer ampullaire) ;
présentant un statut de rendement ECOG (Eastern Cooperative Oncology Group) de
0 ou 1, des fonctions hépatiques, rénales et hématologiques adéquates, et des
échantillons de tissus pour analyse de l’expression de PD-L1. Les
patients atteints de cancer des voies biliaires non résécable ou récidivant,
qui était réfractaire ou intolérant aux régimes de traitement à base de
gemcitabine, recevaient du nivolumab en monothérapie (240 mg toutes les 2
semaines [cohorte de monothérapie]). Les patients atteints de cancer des voies
biliaires non résécable ou récidivant, qui n’avaient jamais reçu de
chimiothérapie auparavant, recevaient du nivolumab (240 mg toutes les deux
semaines) et une chimiothérapie comprenant cisplatine (25 mg / m2)
plus gemcitabine (1000 mg / m2) (cohorte de thérapie
combinée). L’objectif principal était l’évaluation de la tolérabilité et de
l’innocuité. L’objectif principal était évalué dans la population de mesure de
l’innocuité constituée de tous les patients qui avaient reçu au moins une dose
de nivolumab. (…).
30 patients ont été recrutés dans chaque cohorte
entre le 13 janvier 2016 et le 19 avril 2017. La date de fermeture des fichiers
de recueil des données était le 31 août 2017. Dans la cohorte de monothérapie, les
événements indésirables liés au traitement les plus fréquemment rapportés
étaient diminution de l’appétit (cinq [17%]), malaise (quatre [13%]), et démangeaison
(quatre [13%]). Des évènements indésirables de grade 3-4 ont été rapportés par
trois (10%) patients (démangeaison, éruption cutanée, éruption cutanée
maculopapuleuse, et augmentation de l’amylase) et un événement indésirable grave ont été rapporté par un (3%) patient (pleurésie). Dans la cohorte de
thérapie combinée, les événements indésirables liés au traitement les plus
fréquemment rapportés étaient numération diminuée des neutrophilies (tous
grades confondus 25 [83%] patients sur 30 ; de grade 3-4 chez 15 [50%]
patients). Six (20%) patients ont rapporté 11 événements indésirables graves
liés au traitement (diminution de numération des plaquettes [trois patients],
neutropénie fébrile [deux patients], diminution de numération des neutrophiles,
anémie, réaction anaphylactique, diminution de l’appétit, pyrexie, et
myocardite [un patient pour chacun des événements]). Dans la cohorte de
monothérapie (30 sujets), la médiane de survie globale était de 5.2 mois
(Intervalle de Confiance [IC] 90% 4.5-8.7), la moyenne de survie sans progression
était de 1.4 mois (IC 90% 1.4-1.4), et un patient sur les 30 a présenté une
réponse objective au traitement. Dans la cohorte de thérapie combinée (30
sujets), la médiane de survie globale était de 15.41 mois (IC 90% 11.8-non
estimable), la moyenne de survie sans progression était de 4.2 mois (IC 90%
2.8-5.6), et 11 patients sur les 30 ont présenté une réponse objective.
Le nivolumab a présenté un profil d’innocuité gérable
et des signes d’activité clinique chez des patients atteints de cancer des
voies biliaires non résécable ou récidivant. Cette évaluation initiale du
nivolumab pour le traitement du cancer des voies biliaires avancé fournit des
éléments de preuve pour la mise en place d’études randomisées de plus grande
ampleur d’évaluation du nivolumab dans ce cancer difficile à traiter. Makoto
Ueno, MD, et al, dans The Lancet Gastroenterology and Hepatology, publication
en ligne en avant-première, 17 mai 2019
Financement :
Ono Pharmaceutical Co Ltd et Bristol-Myers Squibb Inc.
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