Cancer du poumon non à petites cellules peu différencié avec réponse inflammatoire de l'hôte. Les flèches indiquent les cellules tumorales. Source iconographique et légendaire: https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Poorly_differentiated_non-small_cell_carcinoma_NOS_with_a_massive_host_inflammatory_response_-_Case_267_(8597444473).jpg |
L’atezolizumab (un anticorps monoclonal dirigé
contre PD-L1), qui restaure l’immunité anticancer, a amélioré la survie globale
chez les patients ayant déjà reçu un traitement contre le cancer du poumon non
à petites cellules au préalable et qui ont également tiré bénéfice clinique
lorsque combiné avec une chimiothérapie comme traitement de première ligne du
cancer non à petites cellules. Le but de l’essai IMpower130 était d’évaluer l’efficacité
et l’innocuité d’atezolizumab plus chimiothérapie versus chimiothérapie seule
comme traitement de première ligne du cancer du poumon non à petites cellules
non squameux.
IMpower130 est une étude de phase 3 multicentrique,
randomisée en ouvert réalisée dans 131 centres situés dans huit pays (États-Unis
d’Amérique, Canada, Belgique, Allemagne, Italie, Espagne, et Israël). Les
patients éligibles étaient âgés de 18 ans ou plus, et étaient atteints d’un
cancer du poumon non à petites cellules de stade IV non squameux confirmé pour histologie
ou cytologie et présentaient un statut de rendement ECOG (Eastern Cooperative
Oncology Group) de 0 ou 1, et n’avaient reçu aucune chimiothérapie pour
traitement de pathologie au stade IV. Les patients ont été répartis au hasard
(2:1 ; par blocs permutés [dimension de bloc = 6] à l’aide d’un système de
réponse interactif vocal ou internet) pour recevoir atezolizumab (1 200 mg
par voie intraveineuse toutes les 3 semaines) + chimiothérapie (carboplatine [selon
la technique de mesures des surfaces sous la courbe des concentrations
plasmatiques en fonction du temps 6 mg / mL par minute toutes les 3 semaines] +
nab-paclitaxel [100 mg/m2 par voie intraveineuse chaque semaine]) ou
chimiothérapie seule sur quatre ou six cycles de 21 jours, suivi d’une thérapie
de maintien. Les facteurs de stratification comprenaient le sexe, les
métastases hépatiques à la ligne de base, et l’expression tumorale de PD-L1. Les
critères d’évaluation principaux étaient la survie sans progression évaluée par
l’investigateur et la survie globale dans la population en intention de traiter
dite « sauvage » (c’est-à-dire la population aux gènes EGFRwt et ALKwt). La population d’innocuité
incluait tous les patients qui avaient reçu au moins une dose de médicament à l’étude.
(…).
Entre le 16 avril 2015 et le 13 février 2017, 724
patients ont été tirés au sort et randomisés par tirage au sort 723 ont été inclus
dans la population en intention de traiter (un patient est décédé avant la
randomisation […], il a donc été exclu de la population en intention de traiter)
du groupe atezolizumab plus chimiothérapie (483 patients dans la population en
intention de traiter et 451 patients dans la population en intention de traiter
dite « de type sauvage ») ou du groupe chimiothérapie (240 patients
dans la population en intention de traiter et 228 patients dans la population en
intention de traiter dite « de type sauvage »). La médiane de suivi
dans la population en intention de traiter dite « de type sauvage »
était similaire entre les groupes (18.5 mois [Intervalle Interquartile -IQR-
15.2-23.6] dans le groupe atezolizumab + chimiothérapie et 19.2 mois
[15.4-23.0] dans le groupe chimiothérapie). Dans la population en intention de
traiter dite « de type sauvage », il y a eu de significatives
améliorations en termes de médiane de survie globale (18.6 mois [Intervalle de
Confiance -IC- 95% 16.0-21.2] dans le groupe atezolizumab + chimiothérapie et 13.9
mois [12.0-18.7] dans le groupe chimiothérapie; hazard ratio stratifié [HR] 0.79 [IC 95% 0.64-0.98] ;
p=0.033) et de médiane de survie sans progression (7.0 mois [IC 95% 6.2-7.3]
dans le groupe atezolizumab + chimiothérapie et 5.5 mois [4.4-5.9] dans le
groupe chimiothérapie ; HR stratifié 0.64 [IC 95% 0.54-0.77 ;
p<0.0001]). Les événements indésirables de grade 3 ou plus les plus
communément rencontrés étaient neutropénie (152 [32%] patients sur les 453 du
groupe atezolizumab + chimiothérapie versus 65 [28%] patients sur les 232 du
groupe chimiothérapie), anémie (138 [29%] versus 47 [20%]), et diminution des
neutrophiles (57 [12%] versus 19 [8%]). Des événements indésirables graves liés
au traitement ont été rapportés chez 112 (24%) patients sur 473 dans le groupe
atezolizumab + chimiothérapie et 30 (13%) patients sur 232 dans le groupe chimiothérapie.
Des décès liés au traitement (quel que soit le traitement) sont survenus chez huit
(2%) patients sur 473 dans le groupe atezolizumab + chimiothérapie et un
(<1%) patient sur 232 dans le groupe chimiothérapie.
IMpower130 a montré une amélioration importante et significative
sur le plan clinique de la survie globale et une amélioration significative de
la survie sans progression dans le groupe atezolizumab + chimiothérapie versus
chimiothérapie comme traitement de première ligne chez les patients atteints de
cancer du poumon non à petites cellules non squameux, ne présentant pas de
mutations des gènes ALK et EFGR. Aucun signal délétère d’innocuité n’a été
identifié. Cette étude démontre le bénéfice d’atezolizumab en combinaison avec
la chimiothérapie à base de platine, comme traitement de première intention du
cancer du poumon non à petites cellules non métastasé. Howard West, MD, et al, dans
The Lancet Oncology, publication en ligne en avant-première, 20 mai 2019
Financement : F. Hoffmann-La Roche.
Source : The
Lancet Online / Traduction et adaptation : NZ
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