Cellules de myélome Source iconographique: https://visualsonline.cancer.gov/details.cfm?imageid=4563 |
À un moment où le lenalidomide prend une croissante
importance en tant que traitement de première intention du myélome multiple,
les patients réfractaires à ce médicament représentent une population aux
besoins thérapeutiques insatisfaits. La combinaison pomalidomide, bortezomib,
et dexamehazone a montré des résultats prometteurs dans des essais de phase 1/2
réalisés chez des patients atteints de myélome multiple récidivant ou
réfractaire. Notre but était d’évaluer l’efficacité et l’innocuité de cette
triple combinaison de produits chez des patients atteints de myélome multiple
récidivant ou réfractaire, ayant déjà reçu un traitement à la lenalidomide.
Nous avons réalisé un essai ouvert de phase 3 dans
133 hôpitaux et centres de recherche situés dans 21 pays. Nous avons recruté
des patients (d’âge ≥ 18 ans) présentant le diagnostic de myélome multiple
évaluable et mesurable et avec statut de rendement ECOG (Eastern Cooperative
Oncology Group) de 0 à 2, qui avaient reçu de un à trois traitements au
préalable, traitements comprenant de la lenalidomide inclus sur au moins deux
cycles consécutifs. Nous avons réparti les patients au hasard en deux groupes (1:1)
pour recevoir [bortezomib + dexamethazone] avec ou sans pomalidomide à l’aide
d’un système par permutation de blocs (blocs de quatre) selon l’âge, le nombre
de traitements préalablement suivis, et la concentration en ß2 microglobuline à
la sélection. Le bortezomib (1.3 mg/m2)
était administré par voie intraveineuse jusqu’au premier amendement de
protocole puis par voie intraveineuse ou sous-cutanée aux jours 1, 4, 8, et 11
au cours des huit premiers cycles, puis aux jours 1 et 8. La dexamethazone (20
mg [10 mg si âge ≥ 75 ans]) était administrée per os aux mêmes jours
d’administration que celle du bortezomib plus le jour d’après. Les patients recevant la
pomalidomide la recevaient per os à raison de 4 mg par jour aux jours 1 à 14. Les
cycles de traitements se déroulaient tous les 21 jours. Le critère principal
d’évaluation était la survie sans progression dans la population en intention
de traiter, évaluée par un comité d’experts indépendant. L’innocuité était
évaluée chez tous les patients qui avaient reçu au moins une dose de médicament
à l’étude. (…). Le recrutement des patients participant à cet essai est à
présent terminé.
Enter le 7 janvier 2013 et le 15 mai 2017, 559
patients ont été recrutés. 281 patients ont été alloués par tirage au sort au
groupe recevant pomalidomide, bortezomib, et dexamethazone et 278 ont été
alloués par tirage au sort au groupe recevant bortezomib et dexamethazone. La durée moyenne
de suivi était de 15.9 mois (Intervalle Interquartile [IQR] 9.9-21.7). La
pomalidomide, le bortezomib et la dexametasone ont amélioré de manière
significative la survie sans progression en comparaison de bortezomib et dexamethasone
(11.2 mois en moyenne [Intervalle de Confiance -IC- 95% 9.66-13.73] versus 7.10
mois [5.88-8.48] ; hazard ratio 0.61, IC 95% 0.49-0.77 ; p<0.0001).
278 patients ont reçu au mois une dose de pomalidomide, bortezomib et dexamethasone
et 270 patients ont reçu au moins une dose de bortezomib et dexamethasone ;
et ces patients ont été inclus dans les évaluations de l’innocuité des
traitements. Les évènements indésirables de grade 3 ou 4 apparaissant sous
traitement les plus communément relevés étaient neutropénie (116 [42%] patients
sur 278 versus 23 [9%] patients sur
270 ; neuf [3%] versus aucun
patient ont présenté une neutropénie fébrile), infections (86 [31%] versus 48
[18%]), et thrombocytopénie (76 [27%] versus 79 [29%]). Des évènements
indésirables graves ont été rapportés chez 159 (57%) patients sur 278 versus
114 (42%) patients sur 270. Huit décès étaient liés au traitement ; six
(2%) ont été enregistrés chez les patients recevant la pomalidomide, le bortezomib
et dexamethasone (pneumonie [n=2], cause inconnue [n=2], arrêt cardiaque [n=1],
arrêt cardiorespiratoire [n=1]) et deux (1%) ont été rapportés chez des
patients recevant bortezomib et dexamethasone (peumonie [n=1], encéphalopathie
hépatique [n=1]).
Les patients atteints de myélome multiple
récidivant ou réfractaire, qui avaient préalablement reçu de la lenalidomide
ont bénéficié d’une amélioration significative de leur survie sans progression lorsque
traités avec pomalidomide, bortezomib, et dexamethasone en comparaison de ceux
traités avec bortezomib et dexamethasone. Les évènements indésirables étaient
conformes aux profils de pomalidomide, bortezomib et dexamethasone. Cette étude
soutient l’utilisation de pomalidomide, bortezomib et dexamethasone comme option
de traitement chez des patients atteints de myélome multiple récidivant ou réfractaire
qui avaient précédemment reçu du lenalidomide. Paul G Richardson MD, et al, dans
The Lancet Oncology, publication en ligne en avant-première, 13 mai 2019
Financement : Celgene
Source : The
Lancet Online / Traduction et adaptation : NZ
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