Plasmocytes chez un patient atteint de myélome multiple. Source iconographique et légendaire: https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Plasma_Cells_in_Multiple_Myeloma_patient.jpg |
L’isatuximab est un anticorps monoclonal qui se lie
à un épitope spécifique du récepteur humain CD38 et qui présente une activité
antitumorale par le truchement de multiples mécanismes d’action. Dans une
précédente étude de phase 1b, environ 65% des patients atteints de myélome
multiple récidivant et réfractaire ont obtenu une réponse globale avec un
traitement composé d’isatuximab avec pomalidomide et dexamethasone à faible
dose. Le but de cette étude était de déterminer le bénéfice de survie sans
progression du traitement [isatuximab + pomalidomide et dexamethasone] en
comparaison du traitement [pomalidomide et dexamethasone] chez des patients
atteints de myélome multiple réfractaire et récidivant.
Nous avons réalisé une étude de phase 3 ouverte, randomisée,
multicentrique, dans 102 hôpitaux situés dans 24 pays d’Europe, d’Amérique du
Nord, et d’Asie-Pacifique. Les participants éligibles étaient des patients
adultes atteints de myélome multiple réfractaire et récidivant qui avaient reçu
au moins deux lignes de traitement, incluant lenalidomide et un inhibiteur du
protéasome. Les patients étaient exclus s’ils étaient réfractaires au précédent
traitement avec l’anticorps monoclonal anti-CD38.
Nous avons réparti les
patients au hasard (1:1) pour recevoir [isatuximab 10 mg/kg + pomalidomide 4 mg
+ dexamethasone 40 mg (20 mg pour les patients d’âge ≥ 75 ans)], ou [pomalidomide 4
mg + dexamethasone 40 mg]. La randomisation était réalisée à l’aide d’une
technologie de réponse interactive et stratifiée en fonction du nombre de
lignes de traitements préalablement administrées (2-3 versus > 3) et l’âge (<75 ans versus ≥ 75 ans). (…). Les traitements étaient administrés jusqu’à
progression de la maladie, toxicité inacceptable, ou retrait de consentement. (…).
Le critère principal d’évaluation de l’étude était la survie sans progression,
déterminé par un comité d’évaluation indépendant sur la population en intention
de traiter. L’innocuité était évaluée chez tous les participants qui avaient
reçu au moins une dose de médicament à l’étude. (…).
Entre le 10 janvier 2017 et le 2 février 2018, nous
avons répartis au hasard 307 patients dans les groupes de traitement : 154
dans le groupe recevant isatuximab-pomalidomide-dexamethasone, et 153 dans le
groupe recevant pomalidomide-dexamethasone. Après une période médiane de suivi
de 11.6 mois (Intervalle Interquartile -IQR- 10.1-13.9) dans le groupe
isatuximab-pomalidomide-dexamethasone versus
6.5 mois (4.5-8.3) dans le groupe pomalidomide-dexamethasone ; hazard
ratio 0.596, Intervalle de Confiance -IC- 95% 0.44-0.81 ; p=0.001 – par test log-rang stratifié
-. Les évènements indésirables apparaissant sous traitement le plus fréquents (abstraction
faite du grade ; isatuximab-pomalidomide-dexamethasone versus pomalidomide-desamethasone)
étaient réaction au point de perfusion des traitements (56 [38%] versus 0] , infections du tractus respiratoire
(43 [28%] versus 26 [17%]), et
diarrhée (39 [26%] versus 29 [20%]). Des
évènements indésirables à issue fatale étaient rapportés chez 12 patients (8%)
dans le groupe isatuximab-pomalidomide-dexamethasone et 14 (9%) dans le groupe
pomalidomide-dexamethasone. Les décès imputables à des évènements indésirables en
lien avec le traitement ont été rapportés pour un patient (<1%) dans le groupe
isatuximab-pomalidomide-dexamethasone (septicémie) et deux (1%) dans le groupe
pomalidomide-dexamethasone (pneumonie et infection du tractus urinaire).
L’addition d’isatuximab au pomalidomide-dexamethasone
a amélioré la survie sans progression chez les patients atteints de myélome multiple
récidivant et réfractaire. L’isatuximab représente une nouvelle option de
traitement importante pour la gestion du myélome récidivant et réfractaire,
plus particulièrement chez les patients qui sont devenus réfractaires à la
lenalidomide et aux inhibiteurs des protéases. Prof. Michel Attal, MD, et al,
dans The Lancet, publication en ligne en avant-première, 14 novembre 2019
Financement :
Sanofi
Source :
The Lancet Online / Traduction et adaptation : NZ
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