Corona virus. Copyright: The Lancet collection/PASIEKA |
La mise en quarantaine des cas et la recherche des personnes
ayant été en contact sont utilisées pour le contrôle des épidémies de maladies
infectieuses ; ces méthodes ont été appliquées à la maladie provoquée par
le coronavirus 2019 (COVID-19). La probabilité de succès de cette stratégie
pour le contrôle de la maladie dépend à la fois des caractéristiques du
pathogène et de la réponse. Ici, nous utilisons un modèle mathématique pour
évaluer l’effet de la mise en quarantaine et de la recherche de personnes ayant
été en contact sur le contrôle de la poursuite de la transmission du virus à
partir de cas importés de COVID-19.
Nous avons développé un modèle de transmission
stochastique, paramétré spécifiquement pour l’épidémie du COVID-19. Nous avons
appliqué ce modèle pour quantifier l’efficacité de la recherche de personnes
ayant été en contact et d’isolation de cas ; pour ce qui est du contrôle du
syndrome respiratoire aigu sévère dû au pathogène coronavirus 2 (SARS-CoV-2). Nous
avons pris en considération des scénarios variant en termes de cas initiaux, de
taux de reproduction de base (R0)*, de période écoulée
entre l’apparition des symptômes et la mise en quarantaine, de la probabilité de
rencontre de personnes ayant été en contact, de la proportion de contagion
avant l’apparition des symptômes, de la proportion d’infections sous-cliniques.
Nous tenons pour acquis que la mise en quarantaine prévient toute future contagion
dans ce modèle. Les épidémies étaient considérées comme contrôlées si la
contagion prenait fin dans les 12 semaines ou avant d’atteindre le nombre de 5 000
cas au total. Nous avons mesuré la réussite du contrôle des épidémies à l’aide
de la mise en quarantaine et de la recherche de contact, et avons quantifié le
nombre maximum de cas relevés par semaine pour mesurer la faisabilité de l’effort
de santé publique à réaliser.
Les épidémies simulées commençant avec cinq cas initiaux,
un R0 de 1.5, et 0% de transmission avant l’apparition des symptômes
ont pu être contrôlées même avec une faible probabilité de localisation des contacts ;
cependant, la probabilité de contrôle d’une épidémie diminuait avec le nombre initial
de cas, quand R0 était de 2.5 ou 3.5 et avec un
niveau de contagion plus élevé avant l’apparition des symptômes. Parmi tous les
cas initiaux de nombre de cas, la majorité des scénarios présentant un R0
de 1.5 étaient contrôlables avec moins de 50% des contacts correctement
localisés. Afin de contrôler la majorité des foyers d’épidémie, pour un R0
de 2.5 ou plus, 70% des contacts devaient avoir été localisés, et pour un R0
de 3.5 ou plus, 90% des contacts devaient avoir été localisés. Le temps écoulé
entre l’apparition des symptômes et la mise en quarantaine représentait le
paramètre crucial pour déterminer si un foyer d’épidémie était contrôlable pour
un R0 de 1.5. Pour un R0 de 2.5 ou 3.5, s’il
y avait 40 cas initiaux, la localisation des contacts et leur mise en
quarantaine étaient potentiellement réalisables quand une proportion de contamination
de moins de 1% était survenue avant l’apparition des symptômes.
Dans la plupart des scénarios, une localisation des
personnes ayant été en contact et la mise en quarantaine hautement efficace
sont suffisantes pour contrôler un nouveau foyer de COVID-19 dans les 3 mois.
La probabilité de contrôle diminue avec les périodes de temps longues entre
apparition des symptômes et mise en quarantaine, un nombre plus faible de cas certifiés
par recherche de personnes ayant été en contact, et une contagion augmentée
avant l’apparition des symptômes. Ce modèle peut être modifié pour refléter les
données de contagion mises à jour et les définitions plus spécifiques du
contrôle des foyers d’épidémie pour évaluer la réussite potentielle des efforts
entrepris au niveau local. Joel Hellewell, PhD, et al, dans The Lancet Global
Health, publication en ligne en avant-première, 28 February 2020
Financement : Wellcome Trust, Fonds de
Recherche Global Challenges, et Health Data Research UK.
Source: The Lancet Online / Traduction et
adaptation : NZ
*Le taux de reproduction est le nombre moyen de cas secondaires générés par une
personne durant la période où elle est infectieuse, symptomatique ou non. Lors
de l'introduction d'une infection dans une population entièrement susceptible,
on parle de taux de reproduction de base (Ro).
Source : www.docteur-benchimol.com
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