Structure simplifiée du virus VIH Source iconographique et légendaire: https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Virus_VIH.jpg |
Un patient londonien (participant n°36 de la
cohorte IciStem) a subi une transplantation allogénique de cellules souches n’exprimant
pas CCR5 (CCRΔ32/Δ32) ; la rémission a été rapportée à 18 mois après
interruption du traitement analytique (ATI). Ici, nous présentons les données à
long terme recueillies chez ce patient (jusqu’à 30 mois après ATI), incluant des
échantillons provenant de divers réservoirs de virus VIH-1.
Nous avons utilisé des essais ultrasensibles
de mesure de charge virale dans le plasma, le sperme et le liquide cérébrospinal
(CSF) pour détecter l’ARN du VIH-1. Dans les biopsies de colon et de ganglions
lymphatiques, le nombre de copies d’ARN par cellule et les niveaux d’ADN total de
VIH-1 ont été déterminés lors d’analyses multiples, à l’aide de la PCR digitale
à gouttes (ddPCR) et la PCR quantitative en temps réel. Nous avons aussi
analysé la présence de l’ADN proviral intact en utilisant la ddPCR multiplexe
ciblant le signal d’encapsidation (Ψ) et l’enveloppe (env). Nous avons
réalisé un marquage intracellulaire par cytokine pour mesurer les réponses cellule-T
spécifiques à VIH-1. Nous avons utilisé des tests d’immunofluorescence pour
mesurer la réponse humorale à VIH-1. Nous avons prédit la probabilité de rebond
à l’aide d’un modèle mathématique ainsi qu’une approche inférentielle.
La charge virale plasmatique en VIH-1 est
restée indétectable chez ce patient de Londres jusqu’à 30 mois (dernier test effectué
le 4 mars 2020), utilisant un essai dont la limite de détection est de 1 copie
de génome par mL La numération en CD4 était de 430 cellules par μL (23.5% de l’effectif
total en Cellules T) à 28 mois. Un signal positif de très faible intensité d’ADN
de VIH-1 était détecté dans les cellules CD4 à mémoire à 28 mois. La charge
virale dans le sperme était indétectable, de même que dans le plasma (…) et les
cellules (…) à 21 mois. Le CSF était normal à 25 mois, avec un ARN de VIH-1 en
deçà de la limite de détection. (…). L’ADN de VIH-1 mesuré par ddPCR était
négatif dans le rectum, le caecum et le colon sigmoïde ainsi que l’iléon terminal dans les échantillons de tissus à 22 mois. Le tissu de ganglion
lymphatique axillaire était [séquence terminale longue répétée]-positif (33
copies pour 106 cellules) et env (26.1 copies pour 106
cellules), négatif pour Ψ et l’intégrase, et négatif par la mesure de l’ADN proviral intact,
à 27 mois. Les réponses VIH-1 spécifiques des cellules T CD4 et CD8 sont
restées nulles à 27 mois. Les anticorps anti-Env à faible avidité ont continué de
diminuer. Un modèle mathématique suggère que la probabilité de rémission définitive
(guérison) est de 98% dans un contexte de 80% de chimérisme de la population de
cellules cibles du VIH du donneur et une probabilité supérieure à 99% de
rémission définitive (pour la vie) pour un chimérisme de 90% de la part du
donneur.
Le patient de Londres a bien été en rémission
pour le VIH-1 pour 30 mois, sans aucune détection de virus réplicable dans le
sang, le CSF, le tissu intestinal ou le tissu lympyhoïde. Le chimérisme du
donneur était maintenu à 99% pour ce qui est des cellules T périphériques. Nous
proposons que ces résultats marquent la guérison du VIH-1. Prof Ravinda Kumar
Gupta, PhD, et al, dans The Lancet HIV, publication en ligne en avant-première,
10 mars 2020.
Financement :
Wellcome Trust et amfAR (American Foudation for AIDS Research).
Source: The
Lancet Online / Traduction et adaptation: NZ
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