Le COVID-19 est une épidémie mondiale Source iconographique https://pixabay.com/illustrations/covid-19-word-cloud-virus-epidemic-4979665/ |
Le 31 décembre 2019, la Chine a rendu compte d'un cluster
de cas de pneumonie chez l’homme à Wuhan, Province de Hubei. Le pathogène
responsable est un nouveau coronavirus, le coronavirus 2 du syndrome
respiratoire aigu sévère (SARS-CoV-2). Nous rapportons des caractéristiques
pertinentes des premiers cas d’infection confirmée décelés en Europe, nommée maladie
du coronavirus 2019 (coronavirus disease 2019 (COVID-19), avec le premier
patient diagnostiqué le 24 janvier 2020.
Dans cette série de cas, nous avons suivi cinq
patients admis à l’Hôpital Bichat (Université Claude Bernard, Paris, France) et
à l’hôpital Pellegrin (Université de Bordeaux, France) et diagnostiqués du
COVID-19 à l’aide de la RT-PCR semi-quantitative réalisée sur des prélèvements
nasopharyngés. Nous avons étudié les types cliniques et charges virales à
partir de différents échantillons (nasopharyngés, sanguins, urinaires, et d’excréments),
recueillis une fois par jour pendant trois jours à partir de l’admission à l’hôpital,
puis tous les deux ou trois jours jusqu’à leur sortie de l’hôpital. Tous les
échantillons ont été réfrigérés et acheminés vers les laboratoires du Centre National
de Référence des Virus des Infections Respiratoires (Institut Pasteur, Paris ;
et Hospices Civils de Lyon, Lyon, France), où l’extraction d’ARN, la
réalisation de la RT-PCR en temps réel, l’isolation du virus et les procédures
de titration ont eu lieu.
Le groupe de patients était constitué de trois
hommes (âgés de 31 ans, 48 ans, et 80 ans) et de deux femmes (âgées de 30 ans
et de 46 ans) ; tous les patients étaient d’origine chinoise ; ils
avaient effectué un voyage de la Chine vers la France vers la mi-Janvier 2020.
Trois évolutions cliniques différentes sont décrites : (1) deux femmes
pauci-symptomatiques diagnostiquées dans la journée suivant la détection des
symptômes, présentant des titres élevés de SARS-CoV-2 nasopharyngés dans les 24
heures suivant le début de la maladie (5.2 et 7.4 log10 copies pour
1000 cellules, respectivement) et une présence d’ARN viral dans les fèces ;
(2) une progression de la maladie en deux étapes chez deux jeunes hommes, avec
une aggravation secondaire environ dix jours après le début de la maladie malgré
une baisse rapide de la charge virale dans les échantillons nasopharyngés; et
(3) un homme de 80 ans présentant une évolution rapide vers des défaillances d’organes
multiples et un niveau élevé de charge virale persistant dans le tractus
respiratoire inférieur et supérieur avec une dissémination systémique du virus
assortie d’une détection du virus dans le plasma. Le patient de 80 ans est
décédé au jour 14 de la maladie (14 février 2020) ; tous les autres
patients ont récupéré et sont sortis d’hôpital le 19 février 2020.
Nous avons illustré trois différentes types
cliniques et biologiques d’évolution chez cinq patients infectés par le SARS-CoV-2
à l’aide d’une stratégie de prélèvements virologiques complète. Notre opinion
est que ces résultats contribueront à une meilleure compréhension de l’histoire
naturelle de la maladie et contribuera aux avancées dans l’implémentation de
stratégies efficaces pour le contrôle de l’infection. Prof François-Xavier Lescure,
MD, et al, dans The Lancet Infectious Diseases, publication en ligne en
avant-première, 27 mars 2020
Financement :
REACTing (Research & Action Emerging Infectious Diseases)
Source: The
Lancet Online / Traduction et adaptation: NZ
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