Micrographie à très fort grossissement d'un cholangiocarcinome (partie droite de l'image), adjacent à des cellules hépatiques saines. Coloration à l'hématoxyline et à l'éosine. Source iconographique et légendaire: https://en.wikipedia.org/wiki/Cholangiocarcinoma |
Les altérations du gène du récepteur du facteur de
croissance des fibroblastes (FGFR) 2 sont impliquées dans la pathogénèse
du cholangiocarcinome. Le pemigatinib est un inhibiteur sélectif puissant du
FGFR1, 2, et 3, administrable per os. Cette étude visait à évaluer l’innocuité
et l’activité antitumorale du pemigatinib chez des patients atteints de cholangiocarcinome
préalablement traité, localement avancé ou métastatique, avec ou sans fusions ou
réarrangements de FGFR2.
Dans cette étude multicentrique de phase 2, ouverte,
à simple bras, à cohortes multiples (FIGHT-202), des patients âgés de 18 ans ou
plus, dont la pathologie était en progression à la suite d'un traitement précédent au
moins, présentant un statut de rendement ECOG (Eastern Cooperative Oncology
Group) de 0-2, recrutés dans 146 sites universitaires ou de recherche
communautaire situés aux USA, Europe, Moyen-Orient, et Asie ont répartis en une
à trois cohortes : patients présentant des fusions ou réarrangements de FGFR2,
patients présentant d’autres altérations de FGF/FGFR, ou patients sans
altérations FGF/FGFR. Tous les patients recrutés ont reçu un dose (...) de 13.5 mg de pemigatinib per os une fois par jour (sur un cycle de 21 jours; soit administration du médicament sur deux semaines, puis repos sans traitement d’une
semaine) jusqu’à progression de la maladie, toxicité intolérable, retrait de
consentement, ou décision d’interruption du traitement par le médecin. Le
critère principal était la proportion de patients obtenant une réponse
objective au traitement parmi ceux présentant des fusions ou réarrangements de
FGFR2, dont l’évaluation était réalisée par mesure centralisée chez tous les
patients qui avaient reçu au moins une dose de pemigatinib. Le recrutement de
cet essai est achevé.
Entre le 17 janvier 2017 et le 22 mars 2019, 146
patients ont été recrutés : 107 présentaient des fusions ou réarrangements
de FGFR2, 20 présentaient d’autres altérations de FGF/FGFR, un patient
présentait une altération indéterminée de FGF/FGFR. La période médiane de suivi
était de 17, 8 mois (Intervalle Interquartile [IQR] 11.6-21.3). 38 (35.5% [Intervalle
de Confiance -IC- 95% 26.5-45.4]) patients présentant des fusions ou
réarrangements de FGFR2 ont obtenu une réponse objective (trois réponses
complètes et 35 réponses partielles).
Dans l’ensemble, l’hyperphosphatémie était l’évènement
indésirable le plus communément rencontré, abstraction faite de toute cause de
survenue (88 [60%] patients sur 146).
93 (64%) patients présentaient un
évènement indésirable de grade 3 ou plus (abstraction faite de toute cause de
survenue) ; les plus fréquents étant hypophosphatémie (18 [12%]), arthralgie
(neuf [6%]), stomatite (huit [5%], hyponatrémie (huit [5%], douleur abdominale
(sept [5%]), et fatigue (sept [5%]). 65 (45%) patients ont présenté des
évènements indésirables graves ; les plus fréquents étant douleur abdominale
(sept [5%]), pyrexie (sept [5%]), cholangite (cinq [3%]), et épanchement
pleural (cinq [3%]). 71 (49%) patients sont décédés au cours de l’étude,
principalement du fait d’une progression de leur pathologie (61 [42%]) ;
aucun décès n’a été imputé au traitement.
Ces données indiquent le potentiel thérapeutique du
pemigatinib chez des patients atteints de cholangiocarcinome préalablement traités,
présentant des fusions ou réarrangements de FGFR2. Prof Ghassan K
Abou-Alfa, MD, et al, dans The Lancet Oncology, publication en ligne en
avant-première, 20 mars 2020
Financement : Incyte Corporation
Source : The
Lancet Online / Traduction et adaptation : NZ
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire