Cette micrographie montre un échantillon de cellules caractérisant un lymphome de Hodgkin: éosinophiles, cellules de Reed-Sternberg, plasmocytes, histiocytes Source iconographique et légendaire:https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Hodgkin_lymphoma_cytology_large.jpg |
Les inhibiteurs du point de contrôle immunitaire
ciblant PD-1 ont montré un bénéfice clinique chez les adultes atteints de
cancer, mais les données concernant ces médicaments chez les enfants sont
rares. Nous avons réalisé une étude de phase 1-2 sur le nivolumab, un anticorps
monoclonal bloquant PD-1, afin de déterminer son innocuité, sa
pharmacocinétique, ainsi que son activité antitumorale chez des enfants et des
jeunes adultes atteints de tumeurs solides ou de lymphome récidivants ou
réfractaires ne touchant pas le système nerveux central (SNC).
Nous avons réalisé une étude de phase 1-2 multicentrique
ouverte à simple bras de confirmation et d’expansion de doses dans 23 hôpitaux situés
aux USA. Les patients éligibles pour participation à la partie A de l’essai
(phase de confirmation de dose) étaient âgés de 1-18 ans, présentaient des
tumeurs solides ou pathologie évaluable (…) (selon les Critères d’Evaluation de
la Réponse des Tumeurs Solides [RECIST] version 1.1), abstraction faite de
l’histologie. Les patients éligibles pour la partie B de l’essai (expansion de
dose) étaient âgés de 1-30 ans et atteints d’une pathologie évaluable (selon
les critères RECIST) et étaient répartis selon les cohortes suivantes :
rhabdomyosarcome, sarcome de Ewing, ostéosarcome, neuroblastome, lymphome de Hodgkin,
lymphome non-Hodgkinien, et mélanome. Les patients de la partie A ont reçu le
nivolumab 3 mg/kg par voie intraveineuse sur 60 minutes aux jours 1 et 15 sur
un cycle de 28 jours selon un schéma d’étude évolutif (…) permettant la
détermination de la dose recommandable pour une étude de phase 2. Les patients participant à la partie B ont
reçu la dose recommandable à administrer, déterminée lors de la partie A de
l’essai. Le critère principal était la tolérance, l’exposition systémique, la
dose maximale tolérée, et l’activité antitumorale du nivolumab à la dose
recommandée chez l’adulte à administrer chez les enfants et les jeunes adultes.
(…).
85 patients ont été recrutés entre le 22 février
2015 et le 31 décembre 2018, et 75 patients étaient définis comme évaluables
sur le plan de la toxicité. La durée médiane de suivi était de 30 jours (Intervalle Interquartile -IQR- 27-83).
Dans
la partie A, 13 patients ont été recrutés et 12 étaient évaluables pour la
toxicité. Aucune désescalade de dose n’a été nécessaire ou de toxicités
limitant la dose à administrer n’ont été relevées ; ainsi, la dose de nivolumab
de 3 mg/kg a été confirmée comme la dose à recommander pour cette étude pédiatrique de
phase 2.
72 patients ont été recrutés pour la partie B et 63
étaient évaluables pour la toxicité. Cinq (7%) patients pour la partie B ont présenté des effets toxiques limitant la dose. La toxicité la plus communément rencontrée,
globalement, était anémie (35 [47%] patients sur 75 ; cinq patients en
présentaient des manifestations de grade 3 ou de grade 4); la toxicité non-hématologique la plus communément rencontrée était fatigue (28 [37%] patients ; aucune manifestation n’atteignait le
grade 3 ou le grade 4).
Des réponses cliniques objectives ont été observées chez des
patients atteints de lymphome (trois [30%] patients sur dix atteints du
lymphome de Hodgkin et un [10%] patient sur dix atteints de lymphome non-Hodgkinien ;
tous les patients « répondants » exprimait PD-L1).
Des réponses objectives n’étaient pas observées chez les patients présentant d’autres
types de tumeurs.
Le nivolumab s’est révélé sûr et bien toléré chez
des enfants et des jeunes adultes et a montré une activité clinique dans les
cas de lymphome. Le nivolumab n’ai montré aucune activité comme agent
administré en monothérapie sur les tumeurs solides pédiatriques. Cette
étude définit donc la dose recommandable en phase 2 et établit un profil d’innocuité
favorable pour une administration du nivolumab chez des enfants et les jeunes
adultes, qui peut servir de base pour de potentielles études de combinaison de
traitements contre les cancers pédiatriques. Kara L Davis, DO, et al, dans The
Lancet Oncology, publication en ligne en avant-première, 16 mars 2020
Financement :
Bristol-Myers Squibb, Children’s Oncology Group, National Institute of Health
(USA), Cookies for Kids Cancer Foundation
Source: The Lancet
Online / Traduction et adaptation : NZ
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