Cancer du Poumon Non à Petites Cellules (CBNPC) Source iconographique: https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Non-small_cell_lung_carcinoma_--_intermed_mag.jpg |
Le blocage thérapeutique de l’axe de mort
cellulaire programmée 1 (PD-1) et son ligand (PD-L1) a bouleversé la gestion du
cancer non à petites cellules (CBNPC). Les essais cliniques réalisés sur le
pembrolizumab l’ont été chez des patients présentant un statut de performance
(PS) de 0 ou 1. Cependant, environ 18% des patients atteints de CBNPC présentent
un statut de performance de 2 (PS2); l’activité antitumorale et l’innocuité
du pembrolizumab chez ces patients reste à déterminer. Notre but était de
déterminer l’innocuité et l’efficacité du pembrolizumab chez ces patients.
Nous avons réalisé un essai de phase 2
multicentrique à simple bras, ouvert, dans dix hôpitaux situés au Royaume – Uni
(PePS2), pour lequel des patients atteints de CBNPC, présentant un statut de
rendement PS2 rigoureusement déterminé, ont reçu pembrolizumab 200 mg toutes
les 3 semaines. (…). Nous avons stratifié l’évaluation du traitement selon le Score
d’Expression Tumorale (SET) [Tumour Proportion Score dans le texte] et
la ligne de thérapie. Les autres critères principaux d’évaluation étaient :
(1) le bénéfice clinique durable (BCD), défini comme la survenue d’une réponse
complète, ou partielle, ou stable se poursuivant au moins jusqu’au deuxième examen
de tomodensitométrie programmé à 18 semaines de traitement ; et (2)
toxicité, définie comme la survenue à quelque moment que ce soit - y compris comme
effet retard après la période de traitement -, d’un évènement indésirable et/ou
d’une interruption de prise de traitement qui pourrait en résulter. L’analyse a
inclus tous les patients qui avaient reçu le pembrolizumab.
Entre le 4 janvier 2017 et le 13 février 2018, sur
les 112 patients évalués pour éligibilité, nous en avons recruté 62. 60
patients étaient déclarés évaluables sur le plan des critères principaux. L’âge
médian était de 72 ans (Intervalle Interquartile [IQR] 66-75) ; 33 (55%)
participants étaient de sexe masculin, et 27 (45%) étaient de sexe féminin. L’incidence
observée de BCD était de 38% (Intervalle de Confiance [IC] 95% 21-57) chez les
patients recevant le traitement comme traitement de première ligne (n=24) et
36% (22-52) chez les patients recevant pembrolizumab comme traitement d’intention
ultérieure (n=36) ; le taux BCD était de 22% (11-41) chez les patients présentant
un SET inférieur à 1% (n=27), de 47% (25-70) chez les patients présentant un
SET de 1-49% (n=15), et de 53% (30-75) chez les patients présentant un SET de
50% ou plus (n=15). (…). Des effets toxiques étaient relevés chez 28% (IC 95%
19-41) des patients, 11 (18%) patients sur 60 du fait de l’effet retard des doses
administrées et 6 (10%) patients sur 60 du fait de l’interruption de la prise
de traitement. Aucun évènement indésirable grave de grade 5 lié au traitement n’a
été relevé et aucun décès précoce n’était imputable à une hyperprogression. Les
évènements indésirables de grade 3-4 les plus communément relevés étaient
dyspnée (n=9), hyponatrémie (n=5), et anorexie (n=4). La survenue de dix
évènements indésirables graves ont été comptabilisés considérés comme reliés au
traitement, incluant diarrhée (n=3) et insuffisance rénale aigue, insuffisance
surrénalienne, hyperbilirubinémie, mucosité orale, éruption cutanée, infection
du tractus urinaire et vomissement (n=1 pour chacun).
Les patients atteints de CBNPC de PS2 sont un
groupe de patients pour lesquels il existe un besoin réel à combler. Cet essai
PePS2 montre que le pembrolizumab peut être administré en toute sécurité chez
ces patients, sans augmentation du risque des effets toxiques liés au déficit
immunitaire ou autres toxicités. L’efficacité observée est de niveau au moins
égal à celui chez les patients PS0-1 et les données obtenues permettent aux
cliniciens d’inclure le pembrolizumab comme ligne de traitement prescriptible
chez les patients atteints de CBNPC de PS2. Prof Gary Middleton, MD, et al,
dans The Lancet Respiratory Medicine, publication en ligne en avant-première, 19
mars 2020
Financement : Merck Sharp & Dohme
Source : The
Lancet Online / Traduction et adaptation : NZ
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