Micrographie d'une coloration Giemsa (...) en couche mince présentant des trophozoïtes de Plasmodium vivax et Plasmodium falciparum en anneau. Source iconographique et légendaire: http://www.publicdomainfiles.com/show_file.php?id=13530537617744 |
Les données relatives aux cas de paludisme collectées
passivement sont le fondement sur lequel reposent les prises de décision de
politique de prévention des autorités de santé publique. Cependant, du fait de
l’existence d’une immunité propre à une population donnée, les infections peuvent
ne pas présenter suffisamment de symptômes patents entraînant les personnes à
consulter. La compréhension des proportions relatives d’infections à Plasmodium
spp (toutes espèces et sous-espèces confondues) dont on s’attend à ce qu’elles
soient détectées par les systèmes de santé est cardinale dans un contexte de volonté
d’éradication. Le but de cette étude était de déterminer l’association entre la
proportion des infections détectées et l’intensité de transmission de Plasmodium
facliparum et de Plasmodium vivax dans plusieurs contextes endémiques.
La proportion de personnes impaludées détectée en routine,
P(Detect), était dérivé des données couplées d’enquêtes transversales et de données
d’impaludation recueillies dans les centres de santé. P(detect) était estimé à
l’aide d’un modèle Bayésien dans 431 clusters s’étendant des Amériques à l’Asie
et à l’Afrique. L’association entre P(Detect) et prévalence du paludisme était
évaluée au fil du temps à l’aide de modèles de régression log-linéaires. Les
changements de P(Detect) au fil du temps étaient évalués à l’aide de données en
13 repères temporels sur 2 ans, en Gambie.
La valeur médiane estimée de P(Detect) sur l’ensemble
des clusters était de 12.5% (Intervalle Interquartile [IQR] 5.3-25.0) pour P
falciparum et de 10.1% pour P vivax ; cette valeur montrait une
décroissance quand la valeur estimée log-PCR de prévalence communautaire était
en croissance (rapport de cotes ajustés [RC] pour P falciparum 0.63, Intervalle
de Confiance [IC] 0.57-0.69 ; RC ajusté pour P vivax 0.52, 0.47-0.57). Les
facteurs associés à une augmentation de P(Detect) incluaient une perception plus
faible des dimensions de population, une saison à propagation élevée de la
maladie, et une récente augmentation (au cours de l’année précédente) en termes
d’intensité de propagation de la maladie.
La nombre - en proportion des personnes examinées - de de toutes les infections détectées
dans les systèmes de santé augmente une fois que l’intensité de propagation est
suffisamment faible.
La meilleure explication pour P falciparum est la suivante :
une exposition réduite à l’infection
mène à des niveaux plus bas de protection immunitaire dans la population,
augmentant ce faisant le risque de voir des personnes infectées présenter une
pathologie patente et ; de ce fait, aller effectivement consulter.
Cette explication pourrait également être vraie pour P vivax, mais une compréhension
meilleure de la biologie de sa propagation est nécessaire pour pouvoir expliquer
la tendance observée.
Dans un contexte de faible transmission et de
pré-élimination, l’accroissement de l’accès aux soins et l’amélioration des
comportements de volonté de consulter de la part des personnes infectées conduiront
à une proportion augmentée d’infections détectées dans les communautés de
populations et pourrait contribuer à stopper plus rapidement la contagion. Gilian
Stresman, PhD, et al, dans The Lancet Infectious Diseases, publication en ligne
en avant-première, 8 avril 2020
Financement : Wellcome Trust
Source : The
Lancet Online / Traduction et adaptation : NZ
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