Micrographie à fort grossissement d'une métastase cérébrale. On distingue le tissu sain sur la gauche; et le tissu tumoral sur la droite. La démarcation nette entre le tissu sain et le tissu tumoral est typique des métastases cérébrales. Source iconographique, légendaire et rédactionnelle: https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Brain_metastasis_-_high_mag.jpg |
Nous avons réalisé un essai sur le pembrolizumab chez
des patients atteints de cancer bronchique non à petites cellules (CBNPC) ou d’un
mélanome avec métastases non traitées pour déterminer l’activité du blocage de
PD-1 dans le Système Nerveux Central (SNC). (…). Nous rapportons ici un rapport
(…) mis à jour d’une nouvelle cohorte CBNPC.
C’était un essai de phase 2 réalisé chez des
patients hospitalisés au Centre de Traitement du Cancer de Yale (CT, USA). Les
patients éligibles avaient au moins 18 ans, étaient atteints d’un CBNPC de stade
IV avec au moins une métastase cérébrale de 5 mm à 20 mm, non précédemment
traitée(s) ou en progression après radiothérapie, exempts de symptômes
neurologiques, ne nécessitaient pas de traitement aux corticostéroïdes ;
et présentaient un statut de rendement ECOG (Eastern Cooperative Oncology Group
Performance) inférieur à deux.
Les critères de Réponse Modifiée selon les Critères
d’Évaluation
des Tumeurs Solides (mRECIST) ont été appliqués pour évaluer la pathologie au
niveau du SNC (…). Les patients ont été traités au pembrolizumab à raison de 10
mg/kg toutes les deux semaines. Les patients étaient répartis en deux cohortes :
la cohorte n°1 était constituée de patients chez qui l’expression de PD-L1 était
d’au moins 1% et la cohorte 2 était constituée de patients chez qui l’expression
de PD-L1 était inférieure à 1% ou non évaluable. Le critère principal d’évaluation
de l’étude était la proportion de patients obtenant une réponse au niveau des métastases
cérébrales (réponse partielle ou réponse complète, selon mRECIST). Tous les
patients traités étaient analysés pour réponse au traitement. (…).
Entre le 31 mai 2014 et le 21 mai 2018, 42 patients
ont été traités. La période médiane de suivi était de 8.3 mois (Intervalle
Interquartile [IQR] 4.5-26.2).
-11 (29.7% [Intervalle de Confiance -IC- 95%
15.9-47.0]) patients sur 37 de la cohorte 1 ont présenté une réponse au
traitement de leur métastase cérébrale.
Aucune réponse au traitement n’a été
relevée dans la cohorte 2.
-Les évènements indésirables de grade 3-4 liés au
traitement incluaient deux patients atteints de pneumonie ; et un patient
atteint pour chacun des symptômes constitutionnels suivants : colite,
insuffisance surrénalienne, hyperglycémie, hypokaliémie. Des évènements
indésirables graves sont survenus chez six (14%) patients sur 42 et comprenaient
pneumonie (n=2), insuffisance rénale aigüe, colite, hypokaliémie, et
insuffisance surrénalienne (n=1 pour chacun des évènements). Aucun décès n’a été
relevé.
Le pembrolizumab présente une activité dans les
métastases cérébrales originaire d’un CBNPC primaire ; l’expression de
PD-L1 de ces métastases doit être d’au moins 1% ; en outre, l’administration
de pembrolizumab est sûr chez les patients n’ayant pas reçu de traitement
préalable contre leurs métastases cérébrales. De futures investigations chez
les patients atteints d’une pathologie cérébrale avec pour origine un CBNPC est
justifiée. Sarah B Goldberg, MD, et al, dans The Lancet Oncology, publication
en ligne en avant-première, 3 avril 2020
Financement : Merck et Centre d’Étude
du Cancer de Yale
Source : The
Lancet Online / Traduction et adaptation : NZ
P.S. Note de l'éditeur du présent post:
Je vous recommande la lecture de:
pour mieux appréhender le principe servant de force motrice au travail de Sarah B Goldberg, MD, et al, présenté ci-dessus.
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