COVID-19: masques de protection, thermomètre à prise de température corporelle, et traitement de base contre les symptômes Source: https://pixnio.com/fr/media/coronavirus-covid-19-durgence-masque-visage-protection |
Des questions ont été soulevées, concernant la
possibilité que les inhibiteurs du système rénine-angiotensine-aldostérone
(RAAS) pourrait prédisposer les personnes à un COVID-19 sévère ; cependant,
des évidences épidémiologiques pouvant le confirmer manquent toujours à l’heure
actuelle. Nous faisons état d’une étude cas-témoin réalisée sur population
réalisée à Madrid, en Espagne, depuis l'apparition de l’épidémie de COVID-19.
Dans cette étude cas témoin réalisée sur
population, nous avons sélectionné et recruté des patients de manière
séquentielle des patients d’âge ≥ 18 ans porteurs d’un diagnostic
confirmé de COVID-19 requérant une admission à l’hôpital, dans sept hôpitaux
situés à Madrid, admis entre le 1er mars et le 24
mars 2020. Comme groupe de contrôle, nous avons échantillonné au hasard dix
patients par cas, individuellement appariés par âge, genre (homme ou femme) et
région (c’est-à-dire Madrid), et par date d’admission à l’hôpital (mois et
jour [...]), à partir de la base de données BIFAP (base de données de soins de santé
primaires, mise à jour de 2018). Nous en avons extrait de l’information sur les
comorbidités et prescriptions de traitements jusqu’au moins un mois avant la date de
référence d’enregistrements électroniques de données cliniques des cas et des
témoins. Le critère relevé était l’admission à l’hôpital des patients atteints
de COVID-19. Afin de minimiser les facteurs confusionnels par indication, l’analyse
principale était focalisée sur l’évaluation de l’association entre les patients
COVID-19 requérant une hospitalisation et l’utilisation d’inhibiteurs RAAS, en
comparaison de l’utilisation d’autres médicaments antihypertenseurs. Nous avons
calculé des odds rations (ORs) et les intervalles de confiance à 95% (IC 95%),
ajustés pour l’âge, le sexe, et les comorbidités cardiovasculaires et facteurs
de risque à l’aide de modèles de régression logistique conditionnelle. (…).
Nous avons recueilli des données de 1 139 cas
et de 11 390 témoins. Parmi les cas, 444 (39.0%) étaient des femmes et l’âge
moyen était de 69.1 ans (Déviation Standard [DS] 15.4); et, malgré l’appariement
pour le genre et l’âge, une proportion significativement plus élevée de cas
présentaient une maladie cardiovasculaire pré-existante (OR 1.98, IC 95%
1.62-2.41) et de facteurs de risque (1.46, 1.23-1.73) par rapport aux témoins. En
comparaison avec la prise d’autres médicaments antihypertenseurs, les sujets
traités à l’aide d’inhibiteurs RAAS avaient un OR ajusté pour le COVID-19 requérant
une admission à l’hôpital de 0.94 (IC 95% 0.77-1.15). Aucune augmentation de
risque n’était observée ; ni avec des inhibiteurs de l’enzyme de
conversion (OR ajusté 0.80, 0.64-1.00), ni avec des bloqueurs du récepteur à
angiotensine (1.10, 0.88-1.37). Ni le sexe, ni l’âge, ni un contexte de risques
cardiovasculaires n’ont modifié l’OR ajusté entre la prise d’inhibiteurs RAAS
et une maladie COVID-19 requérant l’admission à l’hôpital, alors qu’un risque
diminué de COVID-19 requérant l’admission à l’hôpital était relevé chez les
patients diabétiques et ceux sous traitement par inhibiteurs RAAS (OR ajusté
0.53, IC 95% 0.34-0.80). Les ORs ajustés étaient similaires entre les divers
degrés de gravité de COVID-19.
Les inhibiteurs RAAS n’augmentent pas le risque de
COVID-19 requérant une admission à l’hôpital, cas à issue fatale et cas
admissibles en unité de soins intensifs inclus. La prise d’inhibiteurs RAAS n’a
pas à être interrompue pour empêcher la survenue d’un cas de COVID-19 grave. Prof Francisco J de Abajo, PhD, et al, dans
The Lancet, publication en ligne en avant-première, 14 mai 2020
Financement : Instituto de Salud Carlos III.
Source : The
Lancet Online / Traduction et adaptation : NZ
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