"Entre 2 et 4 millions de personnes en France ont une maladie rénale chronique et la grande majorité l'ignore (...)" Professeur Pierre Ronco, in "Le Figaro", 02/01/2011 Source: http://sante.lefigaro.fr/actualite/2011/01/02/10638-mieux-etre-lecoute-ses-reins |
Le diabète est considéré comme facteur de risque équivalent à la maladie cardiaque coronarienne; c'est à dire que les personnes diabétiques ont un risque d'accident coronarien similaire à celui encouru par les personnes ayant déjà été sujets à un infarctus du myocarde. Nous avons étudié si la maladie rénale chronique devait être considérée comme facteur de risque de maladie cardiaque coronarienne équivalent.
Nous avons étudié une cohorte de population, basée en Alberta, Canada, à propos de laquelle on disposait de données de mesures de taux de filtration glomérulaire (eGFR) et de protéinurie. Nous avons utilisé des algorithmes validés pour classer les participants avec à la base un historique d'infarctus du myocarde ou de diabète; sur la base de données d'admission dans les hôpitaux et de données médicales réquisitionnées. Nous avons également pu définir avec certitude quels patients avaient été admis à l'hôpital pour un infarctus du myocarde pendant la période de suivi (résultat principal). Pour l'analyse initiale, nous avons défini la ligne de base à partir du niveau d'eGFR (de 15,0 à 59,9 mL/min pour 1,73 m2) permettant de qualifier un état pathologique donné de maladie rénale chronique (maladie de stade 3 ou de stade 4). A l'aide de la régression de Poisson, nous avons calculé les taux non-ajustés et les taux relatifs du risque d'infarctus du myocarde pendant la période de suivi sur cinq groupes à risque pour ce qui est des personnes avec infarctus du myocarde préalable à la présente étude, à savoir avec ou sans diabète ou maladie rénale chronique et; pour les personnes sans infarctus du myocarde préalable, sur 4 groupes mutuellement exclusifs définis par la présence ou l'absence de diabète et de maladie rénale chronique.
Pendant la période de suivi d'une durée médiane de 48 mois (écart interquartile: 25-65), 11340 des 1268029 participants (1%) ont été admis à l'hôpital pour un infarctus du myocarde. Le taux non-ajusté d'infarctus du myocarde était le plus élevé chez les personnes ayant déjà présenté un infarctus du myocarde au préalable (18,5 pour 1000 personnes-années; IC 95%:17,4-19,8). Chez les personnes sans infarctus du myocarde préalable, le taux d'infarctus du myocarde était plus bas chez les personnes diabétiques (sans maladie rénale chronique) que chez les personnes atteintes de maladie rénale chronique (sans diabète; 5,4 pour 1000 personnes-années; 5,2-5,7; versus 6,9 pour 1000 personnes-années; 6,6-7,2; p<0,0001). Le taux d'incidence d'infarctus du myocarde chez les personnes diabétiques était significativement plus bas que chez les personnes atteintes de maladie rénale chronique définie par un eGFR plus bas que 45 mL/min pour 1,73 m2 et une protéinurie très élevée (6,6 pour 1000 personnes-années versus 12,4 pour 1000 personnes-années; 9,7-15,9).
Nos résultats suggèrent que la maladie rénale chronique pourrait être ajoutée à la liste des critères définissant les personnes à haut risque d'accident coronarien dans le futur. Dr Marcello Tonelli et al, in The Lancet, Early Online Publication, 19 June 2012, in press
Source: www.thelancet.com / Traduction et adaptation: NZ
Nous avons étudié une cohorte de population, basée en Alberta, Canada, à propos de laquelle on disposait de données de mesures de taux de filtration glomérulaire (eGFR) et de protéinurie. Nous avons utilisé des algorithmes validés pour classer les participants avec à la base un historique d'infarctus du myocarde ou de diabète; sur la base de données d'admission dans les hôpitaux et de données médicales réquisitionnées. Nous avons également pu définir avec certitude quels patients avaient été admis à l'hôpital pour un infarctus du myocarde pendant la période de suivi (résultat principal). Pour l'analyse initiale, nous avons défini la ligne de base à partir du niveau d'eGFR (de 15,0 à 59,9 mL/min pour 1,73 m2) permettant de qualifier un état pathologique donné de maladie rénale chronique (maladie de stade 3 ou de stade 4). A l'aide de la régression de Poisson, nous avons calculé les taux non-ajustés et les taux relatifs du risque d'infarctus du myocarde pendant la période de suivi sur cinq groupes à risque pour ce qui est des personnes avec infarctus du myocarde préalable à la présente étude, à savoir avec ou sans diabète ou maladie rénale chronique et; pour les personnes sans infarctus du myocarde préalable, sur 4 groupes mutuellement exclusifs définis par la présence ou l'absence de diabète et de maladie rénale chronique.
Pendant la période de suivi d'une durée médiane de 48 mois (écart interquartile: 25-65), 11340 des 1268029 participants (1%) ont été admis à l'hôpital pour un infarctus du myocarde. Le taux non-ajusté d'infarctus du myocarde était le plus élevé chez les personnes ayant déjà présenté un infarctus du myocarde au préalable (18,5 pour 1000 personnes-années; IC 95%:17,4-19,8). Chez les personnes sans infarctus du myocarde préalable, le taux d'infarctus du myocarde était plus bas chez les personnes diabétiques (sans maladie rénale chronique) que chez les personnes atteintes de maladie rénale chronique (sans diabète; 5,4 pour 1000 personnes-années; 5,2-5,7; versus 6,9 pour 1000 personnes-années; 6,6-7,2; p<0,0001). Le taux d'incidence d'infarctus du myocarde chez les personnes diabétiques était significativement plus bas que chez les personnes atteintes de maladie rénale chronique définie par un eGFR plus bas que 45 mL/min pour 1,73 m2 et une protéinurie très élevée (6,6 pour 1000 personnes-années versus 12,4 pour 1000 personnes-années; 9,7-15,9).
Nos résultats suggèrent que la maladie rénale chronique pourrait être ajoutée à la liste des critères définissant les personnes à haut risque d'accident coronarien dans le futur. Dr Marcello Tonelli et al, in The Lancet, Early Online Publication, 19 June 2012, in press
Source: www.thelancet.com / Traduction et adaptation: NZ
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