Exemple d'un lien entre discrimination et dépression. L'essai s'appuie sur des facteurs sociaux pour expliquer les troubles dépressifs et anxieux chez les femmes. Source iconographique et légendaire: http://www.mollat.com/ |
La dépression est le troisième contributeur mondial au fardeau de la
maladie. Nous avons étudié la nature et la sévérité de la discrimination
anticipée et de la discrimination vécue chez des adultes atteints de trouble
dépressif majeur, dans le monde entier. De plus, nous avons entrepris des investigations
pour définir si la discrimination vécue est reliée à l’historique clinique, de
prestations de soins médicaux, de divulgation du diagnostic ; et la discrimination
anticipée était associée à la divulgation ou à un précédent vécu de
discrimination.
Dans une étude transversale, des personnes atteintes d’un trouble dépressif
majeur ont été interrogées dans 39 sites (35 pays) dans le monde, à l’aide d’un
questionnaire permettant la mesure de la discrimination et de la stigmatisation
(version 12 ; DISC-12). D’autres critères d’inclusion comprenaient l’aptitude
à comprendre et s’exprimer en langue locale et l’âge - 18 ans révolus -. Les
pointages effectués à l’aide du questionnaire DISC-12 ont rapporté des états de
discrimination vécue et de discrimination anticipée. L’analyse des données a
été réalisée par régression multiple pondérée.
1082 personnes atteintes de dépression ont été soumises au questionnaire
DISC-12. 855 personnes (79%) sur les 1082 ont rapporté une discrimination vécue
au moins une fois pour un aspect de leur vie quotidienne. 405 (37%)
participants s’étaient d’eux-mêmes retenus de débuter une relation personnelle
proche, 271 (25%) de postuler pour un emploi, et 218 (20%) de postuler pour
poursuivre des études ou une formation. Nous avons noté que des niveaux plus
élevés de discrimination vécue étaient associés à un historique de plusieurs
épisodes dépressifs au cours de la vie passée (coefficient de régression
binomiale négative 0,20 [Intervalle de Confiance – IC – 95% 0,09-0,32], p=0,001) ; à au moins un séjour en
hôpital psychiatrique (0,29 [0,15-0,42], p=0,001) ;
à une situation sociale précaire (veuvage, séparation, divorce (0,10
[0,01-0,19] ; p=0,032) ;
un état de salarié impayé (0,34 [0,09-0,60] ; p=0,007) ; en recherche d’emploi 0,26 [0,09-0,43] ; p=0,002); en chômage (0,22 [0,03-0,41],
p=0,022). Un vécu de discrimination
était également associé à une volonté diminuée de divulgation d’un diagnostic
de dépression (score de discrimination moyen 4,18 [Déviation Standard – DS 3,68]
pour dissimuler un état dépressif versus
2,25 [2,65] pour divulguer une dépression ; p<0,0001). La discrimination anticipée n’était pas
nécessairement associée à une discrimination vécue, du fait que 147 (47%) des
316 participants déclarant une discrimination anticipée dans leur recherche d’emploi
ou dans la sauvegarde de leur emploi et 160 (45%) des 353 dans leur relations
intimes n’avaient pas un historique de discrimination vécue.
La discrimination en lien avec la dépression agit en barrière à toute
participation sociale et toute velléité de réussite d’intégration. La
non-divulgation de la dépression agit en tant que telle comme frein dans la
recherche d’aide et de traitements efficaces. Ce résultat suggère que de
nouvelles et soutenues approches sont nécessaires afin de prévenir la stigmatisation des
personnes atteintes de dépression et réduire les effets de la stigmatisation
lorsqu’elle est patente. Dr Antonio Lasalvia MD et al, in The Lancet,
Early Online Publication, 18 October 2012, in press
Financement: Commission Européenne, Direction
Générale de la Santé et des Consommateurs, Agence Exécutive au Programme de Santé
Publique
Source: The
Lancet Online / Traduction et adaptation : NZ
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