Le bevacizumab additionné d’une chimiothérapie à base de fluoropyrimidine
est le traitement standard de première intention et de seconde intention (chez
des patients n’ayant pas reçu de bevacizumab au préalable) du cancer colorectal
métastatique. Nous avons étudié l’utilisation continue du bevacizumab
additionné d’une chimiothérapie standard de seconde intention chez des patients
atteints d’un cancer colorectal métastatique progressant, après traitement de
première intention à base de bevacizumab.
Dans cette étude ouverte de phase 3, effectuée dans 220 centres situés en Autriche,
Belgique, République Tchèque, Danemark, Estonie, Finlande, France, Allemagne,
Pays Bas, Norvège, Portugal, Arabie Saoudite, Espagne, Suisse, Suède, et
Suisse, des patients (d’âge ≥ 18 ans) atteints de cancer colorectal
métastatique non résecable, confirmé par histologie, ayant progressé jusqu’à 3
mois après interruption d’un traitement de première intention à base de
bevacizumab + chimiothérapie ; ont été répartis au hasard en deux groupes (1:1)
pour recevoir une chimiothérapie de seconde intention avec ou sans bevacizumab
2,5 mg/kg par semaine (soit 5 mg/kg toutes les 2 semaines ou 7,5 mg/kg toutes
les 3 semaines par voie intraveineuse). Le choix entre une chimiothérapie à
base d’oxaliplatine ou d’irinotecan dépendait du régime de traitement suivi en
première intention (changement de chimiothérapie). La randomisation a été
effectuée par combinaison d’un dispositif par blocs permutés et d’un algorithme
de minimisation selon Pocock et Simon. Le paramètre principal mesuré était la
survie globale, analysée sur population en intention de traiter.
Entre le 1er février 2006 et le 9 juin 2010, 409 (50%) patients
ont été soumis à un protocole bevacizumab + chimiothérapie et 411 (50%) à une
chimiothérapie seule. Le suivi médian était de 11,1 mois (écart interquartile –
IQR – 6,4-15,6) dans le groupe bevacizumab + chimiothérapie et de 9,6 mois (5,4-13,9)
dans le groupe chimiothérapie seule. La survie médiane était de 11,2 mois
(Intervalle de Confiance – IC – 95% 10,4-12,2) pour le groupe bevacizumab +
chimiothérapie et de 9,8 mois dans le groupe chimiothérapie seule (hazard ratio
0,81 ; IC 95% 0,69-0,94 ; test log-rangs non stratifié p=0,0062). Des saignements ou
hémorragies de grade 3-5 (huit [2%] versus
un [<1%]), des perforations intestinales (sept [2%] versus 3 [<1%]), et des tromboembolismes veineux (19 [5%] versus 12 [3%]) étaient des évènements
indésirables plus fréquemment observés dans le groupe bevacizumab +
chimiothérapie que dans le groupe chimiothérapie seule. Les évènements
indésirables de grade 3-5 les plus fréquemment rapportés étaient les
neutropénies (65[16%] dans le groupe bevacizumab + chimiothérapie versus 52 [13%] dans le groupe
chimiothérapie seule), des diarrhées (40 [10%] versus 34 [8%], respectivement), et asthénie (23 [6%] versus 17 [4%], respectivement). Les
morts liées au traitement ont été rapportées pour quatre patients dans le
groupe bevacizumab + chimiothérapie et pour trois patients du groupe
chimiothérapie seule.
Le maintien d’une inhibition VGEF à l’aide du bevacizumab + chimiothérapie
standard de seconde intention – au-delà de la progression de la maladie – apporte
un bénéfice clinique aux patients atteints d’un cancer colorectal métastatique.
Cette approche est également objet d’investigations pour d’autres types de
tumeurs, notamment le cancer du sein métastatique et le cancer du poumon non à
petites cellules. Jaafar Bennouna MD et al, in The Lancet Oncology,
Early Online Publication, 16 November 2012
Financement: F. Hoffmann-La
Roche
Source: The
Lancet Online / Traduction et
adaptation: NZ
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