Le rituximab + chimiothérapie, le plus souvent CHOP (cyclophosphamide,
doxorubicine, vincristine, et
prednisone), sont le traitement standard de première ligne chez les patients
atteints de lymphome indolent avancé, et chez les patients âgés atteints de
lymphome du manteau. La bendamustine + rituximab sont efficaces dans les cas de maladie
récidivante ou maladie réfractaire. Nous avons comparé bendamustine + rituximab avec CHOP + rituximab (R-CHOP) comme traitement
de première ligne chez des patients atteints de lymphome indolent et de
lymphome du manteau.
Nous avons entrepris un essai de non – infériorité prospectif,
multicentrique, randomisé et ouvert dans 81 centres en Allemagne ; entre
le 1er septembre 2003 et le 31 août 2008. Des patients âgés de 18
ans et plus, montrant un indice de performance ≤2 - selon l’échelle de l’OMS*-
étaient éligibles à condition qu’un lymphome indolent ou un lymphome du manteau
de stades III ou IV leur soit nouvellement diagnostiqué. Les patients ont été
stratifiés selon le sous-typage histologique du lymphome et répartis de manière
aléatoire selon un tableau de randomisation préspécifié, pour recevoir soit la
bendamustine par voie intraveineuse (90 mg/m2 les jours 1 et 2 de
chaque cycle de 4 semaines) ou le cocktail CHOP (cycles toutes les 3 semaines
de cyclophosphamide 750 mg/m2, doxorubicine 50 mg/m2, et
vincristine 1-4 mg/m2 au jour 1, et prednisone 100mg/jour pendant 5
jours) sur six (6) cycles au maximum. Les patients de chaque groupe recevaient
375 mg/m2 de rituximab au jour 1 de chaque cycle. Les patients ainsi
que les médecins traitants avaient accès au tableau de randomisation et à l’allocation
spécifique des traitements. Le paramètre principal de mesure était la survie
sans progression de la maladie, avec une marge de non – infériorité de 10%. L’analyse
des résultats a été réalisée per protocole. (…).
274 patients ont été assignés au traitement bendamustine + rituximab (261
évalués) et 275 au traitement R-CHOP (253 évalués). Au temps de suivi médian de
45 mois (Intervalle Interquartile – IQR – 25-57), la période médiane de survie
sans progression de la maladie était significativement plus longue dans le
groupe bendamustine + rituximab que dans le groupe R-CHOP (69, 5 mois [26,1 à
non encore achevée] versus 31,2 mois
[15,2-65,7] ; hazard ratio 0,58 ; Intervalle de Confiance – IC – 95%
0,44-0,74 ; p<0,0001).
Le
cocktail bendamustine + rituximab était mieux toléré que le cocktail R-CHOP,
avec des taux plus bas d’alopécie (0 patients versus 245 [100%] des 245 patients recevant un nombre de cycles ≥3 ;
p<0,0001), de toxicité
hématologique (77 [30%] versus 173
[68%] ; p<0,0001), d’infections
(96 [37%] versus 127 [50%] ; p=0,0025), de neuropahie périphérique
(18 [7%] versus 73 [29%] ; p<0,0001) et de stomatite (16 [6%] versus 47 [19%] ; p<0,0001). Les réactions cutanées
érythémateuses étaient plus communes chez les patients du groupe bendamustine +
rituximab que chez les patients du groupe R-CHOP (42 [16%] versus 23 [9%] ;
p=0,024).
Chez les patients atteints d’un lymphome indolent non préalablement traité,
le cocktail bendamustine + rituximab peut être considéré comme l’approche de
traitement de première ligne préférée par rapport au cocktail R-CHOP, du fait d’une
période de survie sans progression de la maladie augmentée et d’un nombre d’effets
toxiques moindre. Prof Dr Mathias J Rummel MD et al, in The Lancet,
Early Online Publication 20 February 2013
*OMS = Organisation Mondiale de la Santé
Financement: Roche Pharma AG, Ribosepharm/Mundipharma GmbH
Source: The
Lancet Online / Traduction et
adaptation: NZ
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