Un ensemble concluant de données relatives à l’incidence du lymphoedème
relié au cancer du sein et les facteurs de risques liés s’est substantiellement
enrichi, à la fois en qualité et en quantité, au cours de la dernière
décennie. Nous avons étudié l’incidence du lymphoedème unilatéral du bras
après un cancer du sein et exploré les données disponibles concernant les
facteurs de risque du lymphoedème.
Nous avons recherché dans les bases de données Academic Search Elite,
Cumulative Index to Nursing and Allied Health, Cochrane Central Register of
Controlled Trials (clinical trials) et Medline ; des articles de recherche
sur l’incidence, la prévalence ou les facteurs de risque de lymphoedème du bras
après un cancer du sein, publiés entre le 1er janvier 2000 et le 30
juin 2012. Nous en avons extrait des données d’incidence et calculé les intervalles
de confiance exacts à 95% (IC 95%) de la proportion d’une loi Binomiale. Nous
avons utilisé un modèle à effet aléatoire pour calculer une estimation globale
sur les données mises en commun de l’incidence
du lymphoedème, avec des analyses de sous-groupes pour l’étude de l’effet
combiné des différentes études, des pays d’origine des sujets, des méthodes de
diagnostic, du temps écoulé depuis le diagnostic, et l’étendue de la chirurgie
axillaire. Nous avons étudié les facteurs de risque et les avons classés en
quatre niveaux d’incidence, dépendant de la cohérence des conclusions, et de la
qualité et la quantité d’études ayant contribué aux conclusions.
72 études ont satisfait aux critères d’inclusion pour étude de l’incidence du
lymphoedème, donnant une estimation – après mise en commun des données – de 16,6%
(IC 95% 13,6 – 20,2). Notre estimation s’élevait à 21,4% (14,9-29,8) lorsque les
estimations étaient réalisées sur données extraites d’études de cohorte (30
études) uniquement. L’incidence du lymphoedème a semblé augmenter jusqu’à deux
ans après le diagnostic ou la chirurgie du cancer du sein (24 études où le
temps écoulé depuis le diagnostic ou la chirurgie se situait de 12 mois à 24
mois ; 18%, 14,2-24,7) ; était la plus élevée quand évaluée par
plus d’une méthode de diagnostic (neuf études ; 28,2%, 11,8-53,5) ;
et était environ quatre fois plus élevée chez les femmes ayant également subi un
curage axillaire (18 études ; 19,9%, 13,5-28,2) que chez celles ayant subi
une biopsie des ganglions sentinelles (18 études ; 5,6%, 6,1-7,9). 29
études ont satisfait aux critères d’inclusion pour l’étude des facteurs de
risque. Les facteurs de risque avec niveau élevé d’incidence étaient chirurgie
lourde (c'est-à-dire curage axillaire du ganglion lymphatique, un nombre élevé
de noyaux lymphatiques soumis à curage, mastectomie) et être en surpoids ou
obèse.
Nos résultats suggèrent que plus d’une femme sur cinq survivant à un cancer
du sein développera un lymphoedème du bras. Une réelle d’amélioration de la
compréhension de la contribution respective des différents facteurs de risque, ainsi que des
stratégies de prévention et de gestion est nécessaire, afin de réduire le fardeau de santé
publique que représente ce trouble incapacitant et pénible. Dr Tracey
DiScipio PhD et al, in The Lancet Oncology, Early Online Publication, 27 March 2013
Financement: The National Breast
Cancer Foundation, Australia
Source: The Lancet Online /
Traduction et adaptation: NZ
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