Au Royaume – Uni, la chimiothérapie est le traitement standard pour le
cancer du pancréas non métastatique, localement avancé et inopérable. La radio-chimiothérapie
est une option acceptable, pour lesquels gemcitabine, fluorouracile, ou
capecitabine peuvent être utilisés comme produits concomitants de
chimiothérapie. Notre but était d’étudier l’activité, la sécurité et la
faisabilité de traitements à base de gemcitabine et à base de capecitabine
après chimiothérapie d’induction chez
des patients atteints de cancer du pancréas localement avancé.
Dans cette étude de phase 2 à 2 bras, ouverte, randomisée, des patients âgés de 18 ans et plus, atteints
d’un cancer du pancréas localement avancé histologiquement prouvé (tumeur de
diamètre ≤7 cm), ont été recrutés dans 28 centres entre le 24 décembre 2009 et le 25 octobre 2011. Après 12 semaines d’induction, les chimiothérapies à base
de gemcitabine et de capecitabine (trois cycles de gemcitabine [1000 mg/m2
aux jours 1, 8, 15 sur un cycle de 28 jours] et de capecitabine [830 mg/m2
aux jours 1-21 sur un cycle de 28 jours]), les patients dont la pathologie
était stable ou répondante aux traitements*, avec une tumeur de
diamètre ≤ 6 cm et avec un indice de performance de 0-1 selon l’échelle de l’OMS,
ont été répartis de manière aléatoire pour être soumis à un cycle
complémentaire de chimiothérapie gemcitabine ou capecitabine; suivi par l’administration
soit de gemcitabine (300 mg/m2 une fois par semaine) ou de
capecitabine (830 mg/m2 deux fois dans la journée, du Lundi au
Vendredi) combinée à de la radiothérapie (50,4 Gy en 28 fractions). La
randomisation (1:1) était réalisée à l’aide d’un système informatique et
stratifiée par minimisation. Le critère principal d’évaluation était la survie
à 9 mois sans progression de la maladie, analysée par intention de traiter
incluant uniquement les patients validés par tomographie. (…).
114 patients ont été enregistrés et 74 ont été répartis au hasard : 38
ont été assignés au groupe gemcitabine et 36 au groupe capecitabine. Après 9 mois, 22 des 35 patients évaluables
(62,9% ; Intervalle de Confiance [IC] 80% 50,6-73,9) du groupe capecitabine
et 18 des 35 patients évaluables (51,4% ; 39,4-63,4) du groupe gemcitabine
n’ont pas montré de progression. La médiane de survie globale était de 15,2
mois (IC 95% 13,9-19,2) dans le groupe capecitabine et de 13,4 mois (IC 95%
11,0-15,7) dans le groupe gemcitabine (Hazard Ratio [HR] ajusté 0,39 ; IC
95% 0,18-0,81 ; p=0,012). La
survie globale à 12 mois était de 79,2% (IC 95% 61,1-89,5) dans le groupe capecitabine et
de 64,2% (46,4-77,5) dans le groupe gemcitabine. La survie sans progression de la maladie était de 12,0 mois (IC 95% 10,2-14,6) dans le groupe capecitabine et de 10,4 mois (IC 95% 8,9-12,5) dans le groupe gemcitabine (HR ajusté 0,60 ;
IC 95% 0,32-1,12 ; p=0,11).
Huit patients du groupe capecitabine ont montré une réponse objective à 26
semaines, de même que sept patients du groupe gemcitabine.
Des patients plus
nombreux dans le groupe gemcitabine que dans le groupe capecitabine ont montré
des effets toxiques hématologiques de grade 3-4 (sept [18%] versus aucun ; p=0,008) et des effets toxiques non-hématologiques (dix [26%] versus quatre [12%] ; p=0,12) pendant le traitement de radio-chimiothérapie ;
les évènements indésirables les plus fréquents étant leucopénie, neutropénie et
fatigue. Deux patients du groupe capecitabine ont montré une progression au
cours du quatrième cycle de chimiothérapie d’induction. Des 34 patients du
groupe capecitabine soumis au traitement de chimio-radiothérapie, 25 (74%) ont
suivi le protocole de radiothérapie en intégralité, en comparaison des 26 (68%)
des 38 patients du groupe gemcitabine. Les scores de qualité de vie n’ont pas
montré de différence entre les deux groupes de traitements.
Nos résultats suggèrent que le régime de traitement à base de capecitabine
pourrait être préférable au régime de traitement à base de gemcitabine dans le
contexte d’une radio-chimiothérapie de consolidation après une session de
chimiothérapie d’induction pour le cancer du pancréas localement avancé. Cependant,
ces constatations doivent être interprétées avec précaution ; du fait que
la différence intergroupe mesurée pour ce qui est du critère principal mesuré
était non – significative et aussi du fait du nombre réduit de patients ayant participé
à l’essai. Dr Somnat Mukherjee FRCP et al, in The Lancet Oncology, Early
Online Publication, 6 March 2013
*: interprétation du traducteur
Financement: Cancer Research UK (Royaume – Uni)
Source: The
Lancet Online / Traduction et
adaptation: NZ
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