In Médecine des Maladies Métaboliques Volume 6, Issue 2, March 2012, Pages 143 -150 Source iconographique: http://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S1957255712703760 |
L’immunité innée contribue à la pathogénèse des maladies auto-immunes comme
le diabète de type 1 ; mais jusqu’à présent, aucun essai randomisé
contrôlé sur l’étude du blocage du médiateur immun clé de l’interleukine 1 n’avait
été effectué. Notre but était d’étudier si le canakinumab, un anticorps
monoclonal anti-interleukine 1; ou l’anakinra, un antagoniste du récepteur à
interleukine 1 humaine, améliorerait la fonction de la cellule β dans les cas
de diabète de type 1 récemment déclaré.
Nous avons effectué deux essais randomisés, contrôlés par placebo, dans
deux groupes de patients atteints de diabète de type 1 récemment déclaré, et montrant une
concentration d’au moins 0.2 nM en peptide C au cours d’un test de
tolérance effectué lors d’un repas varié. Les patients de l’essai canakimumab
était âgés de 6 à 45 ans, et ceux de l’essai anakinra étaient âgés de 18 à 35
ans. Les patients de l’essai canakimumab ont été recrutés dans 12 sites situés aux USA et au Canada et ceux de l’essai
anakinra ont été recrutés dans 14 sites situés en Europe. Les participants ont
été répartis au hasard par séquence de randomisation par blocs générée par
ordinateur pour être soumis à traitement par injection sous cutanée de soit [2mg/kg (maximum 300 mg) de
canakimumab ou placebo] pendant 12 mois, soit [100 mg anakinra ou placebo] tous les jours pendant 9 mois.
Ni les participants, ni les membres des équipes soignantes n’avaient accès aux
tableaux de randomisation. Le paramètre principal de mesure était la surface de
base sous la courbe de réponse du peptide C, obtenue 2 heures après un test de
tolérance effectué lors d’un repas varié ; effectué à 12 mois de traitement
(essai canakimumab) ou à 9 mois de traitement (essai anakinra). Les analyses
ont été effectuées en intention de traiter. (…).
Les patients ont été recrutés entre le 12 novembre 2010, et le 11 avril
2011 pour l’essai canakimumab ; et entre le 26 janvier 2009 et le 25
mai 2011 pour l’essai anakinra. 69 patients ont été répartis de manière
aléatoire à pour recevoir le canakimumab (n=47) ou le placebo (n=22) pendant 12
mois ; et 69 patients pour recevoir l’anakinra (n=35) ou le placebo (n=34)
pendant 9 mois. Aucune analyse intermédiaire n’a été effectuée. 45 sujets
recevant le canakimumab et 21 sujets recevant le placebo lors de l’essai
canakimumab ; 25 sujets recevant l’anakinra et 26 sujets recevant
le placebo lors de l’essai anakinra ont été inclus dans les analyses
principales. La différence d’aire sous la courbe du peptide C entre les groupes
canakimumab et placebo à 12 mois était de 0.01 nmol/L (Intervalle de Confiance –
IC – 95% de -0,11 à 0,14 ; p=0,86), et celle entre les groupes anakinra et
placebo à 9 mois était de 0,02 nmol/L (de -0,09 à 0,15 ; p=0,71). Le
nombre d’évènements indésirables était semblables entre les groupes de l’essai
canakimumab. Dans l’essai anakinra, les patients du groupe recevant l’anakinra
ont montré des évènements indésirables de grade significativement plus élevé
que dans le groupe recevant le placebo (p=0,018) ; la cause principale
étant un plus grand nombre de réactions au niveau du site d’injections chez les
sujets recevant l’anakinra.
A la fois le canakimumab et l’anakira se sont montrés sûrs ; mais non
efficaces comme médicament immuno-modulateurs pour le traitement du diabète de
type 1 d’apparition récente. Le blocage de l’interleukine 1 pourrait se révéler
plus efficace en combinaison avec d’autres traitements ciblant l’immunité
adaptative dans les troubles auto-immuns organes spécifiques. Prof Antoinette Moran MD et al, in The
Lancet, Early Online Publication, 5 April 2013
Financement: National Institute
of Health, Juvenile Diabetes Research Foundation
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