Cancer de l'anus. Comparatif sur une même coupe des isodoses en radiothérapie externe tridimensionnelle (RTC) et radiothérapie conformationnelle avec modulation d'intensité (RCMI). A: RTCph RTC: coupe transversale; B: RCMI: canal anal coupe transversale; C: RTC: coupe frontale; D: RTC: coupe sagittale; E: RCMI: canal anal coupe frontale; F: RCMI: canal anal coupe sagittale. In Cancer Radiothérapie Volume 15, Issue 6-7, Pages 549 - 554 Source iconographique et légendaire: http://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S1278321811003854 |
La radio-chimiothérapie est devenue le traitement standard du cancer anal,
après l’essai ACT I. Cependant, seulement 2/3 des patients sont parvenus à un
contrôle local, avec une survie à 5 ans de 50% ; donc, de meilleurs
traitements s’avèrent nécessaires. Nous avons mené des investigations afin de
définir si le changement de la mitomycine par la cisplatine dans les
traitements de radio-chimiothérapie améliorerait la réponse, et si la
chimiothérapie de maintien à la suite de la radio-chimiothérapie améliorerait
la survie.
Dans cet essai factoriel 2x2, nous avons recruté des patients atteints d’un
cancer épidermoïde de l’anus histologiquement confirmé, non métastasé, dans 59
centres situés au Royaume – Uni. Les patients ont été répartis au hasard dans l’un
des quatre groupes constitués, pour recevoir soit la mitomycine (12 mg/m2
au jour 1) ou la cisplatine (60 mg/m2 aux jours 1 et 29), avec le
fluorouracile (1 000 mg/m2 par jour des jours 1 à 4 et 29 à 32)
et la radiothérapie (50,4 Gy en 28 fractions quotidiennes) ; avec ou sans cures
de chimiothérapie – au nombre de deux – ( fluorouracile et cisplatine au cours
des semaines 11 et 14). Le tableau de distribution aléatoire des traitements
était généré par ordinateur, et les patients convoqués et informés par téléphone.
La randomisation a été effectuée par minimisation et stratifiée en fonction du
site de la tumeur, des stades de développement T (tumeur) et N (ganglion), du
sexe, de l’âge, et de la fonction rénale. A la fois les patients et les investigateurs
avaient accès au tableau de randomisation. Les critères principaux de mesure
étaient la réponse complète à 6 semaines, les effets toxiques aigus (au cours
de la radio-chimiothérapie), et la survie sans progression (maintien). Les
analyses principales ont été effectuées sur population en intention de traiter.
(…).
Nous avons recruté 940 patients : 472 patients ont été placés sous
mitomycine, 246 d’entre eux faisant partie du groupe ne recevant pas de
chimiothérapie de maintien, les 226 autres patients recevant la chimiothérapie
de maintien ; 468 patients ont été placés sous cisplatine, 246 d’entre eux
faisant partie du groupe ne recevant pas de chimiothérapie de maintien, les 222
autres recevant la chimiothérapie de maintien. La durée médiane de suivi était
de 5,1 ans (Intervalle Interquartile - IIQ - 3,9-6,9). 391 des 432 (90,5%) des
patients du groupe mitomycine versus
386 (89,6%) des patients du groupe cisplatine ont montré une réponse complète à
26 semaines (différence -0,9% ; Intervalle de Confiance – IC – 95% de -4,9
à 3,1 ; p=0,64). Les effets toxiques se sont révélés globalement
similaires dans chaque groupe (334/472 [71%] pour le groupe recevant la mitomycine
versus 337/468 [72%] pour le groupe
recevant la cisplatine). Les effets toxiques de grades 3-4 les plus communément
relevés étaient cutanés (228/472 [48%] versus
222/468 [47%]), douleur (122/472 [26%] versus
135/468 [29%]), hématologiques (124/472 [26%] versus 73/468 [16%]), et gastro-intestinaux (75/472 [16%] versus 85/468 [18%]). La survie sans
progression à 3 ans était de 74% (IC 95% 69-77 ; chimiothérapie de
maintien) versus 73% (IC 95% 68-77 ;
sans chimiothérapie de maintien ; hazard ratio (HR) 0,95, IC 95% 0,75-1,21 ;
p=0,70).
Les résultats de notre essai – le plus important portant sur le cancer de l’anus
à ce jour – montre que le fluorouracile et la mitomycine avec une radiothérapie
dosée à 50,4 Gy en 28 fractions quotidiennes devraient rester le traitement
standard en pratique au Royaume – Uni. Prof Roger D James FRCP et al, in
The Lancet Oncology, Early Online Publication, 9 April 2013
Financement: Cancer Research UK
Source: The Lancet Online /
Traduction et adaptation: NZ
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