Classification ASIA (American Spinal Injury Association) qui permet de définir les différents niveaux neurologiques. In Journal de Radiologie Volume 91, Issue 12, Part 2, December 2010, Pages 1406 - 1418 Source iconographique et légendaire: http://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0221036310702201 |
Chez des patients atteints de traumatisme chronique de la moëlle épinière,
l’imagerie de la moëlle épinière et du cerveau au-dessus de la lésion, fournit
des évidences de dégénérescence nerveuse ; cependant, les modèles spatio-temporels
d’évolution des lésions et leur relation aux données cliniques demeurent
incertains. De nouvelles interventions sous forme d’études cliniques des
lésions traumatiques de la moëlle épinière sont apparues, mais les techniques
de neuroimagerie permettant d’identifier d’éventuelles réponses aux traitements
ne sont pas validées à ce jour. Notre
but était d’évaluer la dégénérescence neuronale par IRM au dessus du niveau de
la lésion après traumatisme aigu de la moëlle épinière.
Dans notre étude prospective, nous avons recruté des patients atteints de
lésions traumatiques aigues de la moëlle épinière, ainsi que des sujets contrôles
sains. Nous avons évalué les patients sur le plan clinique et par IRM à la
ligne de base, 2 mois, 6 mois, et 12 mois ; ainsi que les sujets contrôles
par IRM selon les mêmes intervalles. Nous avons étudié l’atrophie de la
substance blanche dans les tractus cérébrospinaux crâniens, et la substance
grise au niveau des cortex sensorimoteurs par analyse de tenseurs des données
pondérées en T1. À l’aide de mesures des coupes transversales de la moëlle
épinière, nous avons évalué l’atrophie au niveau cérébral C2/C3. Nous avons utilisé
les schémas de transfert de magnétisation sensible à la myéline (MT) et de taux
de relaxation longitudinale (R1) pour l’étude des changements microstructuraux
associés à la myéline. Toutes les analyses d’imagerie cérébrale ont été
effectuées par cartographie des paramètres statistiques corrigées des
variations familiales.
Entre le 17 septembre 2010 et le 31 décembre 2012, nous avons recruté 13
patients et 18 contrôles. A 12 mois de la ligne de base, les patients ont récupéré en moyenne 5,27
points par mois sur le graphique mensuel à échelle logarithmique (Intervalle de
Confiance – IC – 95% 1,91-8,63) selon les scores de motricité standards
internationaux de classification des traumatismes de la moëlle épinière
(ISNCSCI) (p=0,002) et en moyenne
10,93 points par mois (6,20 – 15,66) pour ce qui est du score d’indépendance de
la zone spinale (SCIM) (p<0,0001).
En comparaison des sujets de contrôle, les patients ont montré une baisse
rapide de calibre de la moëlle épinière en termes de mesure de coupe
transversale ( - 0,46 mm par mois en comparaison de la stabilité observée chez
les sujets de contrôle ; p<0,0001).
Les patients ont montré de plus fortes baisses de volume de substance blanche
au niveau de la capsule interne du tractus cérébrospinal crânien (score Z droit
5,21 ; p=0,0081 ; score Z
gauche 4,12 ; p=0,0004) et du
pédoncule cérébral droit (score Z 3,89 ; p=0,0302) et de la substance grise dans le cortex moteur primaire gauche
(score Z 4,23 ; p<0,041).
Les changements en volume étaient associés en parallèle à de significatives
diminutions des paramètres MT et R1 au niveau des mêmes zones, et au-delà. Les
améliorations observées en termes de score SCIM à 12 mois étaient associés à
une réduction de la perte de calibre de coupe transversale de moëlle épinière
sur 12 mois (corrélation de Pearson 0,77 ; p=0,004) et une réduction de la perte en volume de substance
blanche au niveau de la capsule interne droite du tractus cérébrospinal (score
Z 4,05 ; p=0,0316). Les
améliorations notées des scores moteurs ISNCSCI étaient associés à de moindres
changements en termes de volume du tractus cérébrospinal au niveau de la
capsule interne latérale droite (score Z 4,01 ; p<0,0001).
Les phénomènes d’atrophie et les changements microstructuraux survenant de
manière étendue, en amont des axones corticospinaux et du cortex sensorimoteur
surviennent au cours des premiers mois après traumatisme de la moëlle épinière,
accompagnés de changements dégénératifs rapides reliés à une récupération plus
faible. Les protocoles d’examens IRM d’évaluations volumétrique structurelle et
microstructurelle éloignés du site de lésion de la moëlle épinière pourraient
servir de biomarqueurs en neuroimagerie dans les cas de traumatismes aigus de
la moëlle épinière. Dr Patrick Freund PhD et al, in The Lancet
Neurology, Early Online Publication, 2 July 2013
Financement: SRH Holding, Fonds
National Suisse pour la Recherche Scientifique, Clinical Research Priority
Program “NeuroRehab” University of Zurich, Wellcome Trust
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire