Détection d'anomalies chromosomiques tumorales Source iconographique et légendaire: http://www.inserm.fr/thematiques/cancer/dossiers/cancer-du-sein |
La
pénétrance des mutations BRCA1/BRCA2 pour ce qui est de la prévalence du cancer
du sein et/ou des ovaires, est particulièrement élevée chez les personnes qui
en sont porteuses. La dérégulation des hormones sexuelles ainsi que la
sensibilité altérée des organes cibles aux hormones, peut expliquer cette
pénétrance organe – spécifique. Nous avons cherché à identifier les différences
concernant la régulation hormonale entre les femmes porteuses des mutations
BRCA1/2 (femmes BRCA1/2 positives) et les femmes BRCA1/2 négatives.
Nous avons étudié l’épaisseur de l’endomètre
pour chaque jour du cycle menstruel (comme index de régulation hormonale) sur
393 clichés scanner provenant de 228 femmes intégrées dans l’étude « Étude
de Dépistage du Cancer Ovarien Familial au Royaume Uni » - « UK
Familial Ovarian Cancer Screening Study » (UK FOCSS) dans le texte – identifiées comme
porteuses de l’une des mutations et 1573 clichés scanner provenant de 754
femmes identifiées comme négatives pour ce qui est des mutations citées plus
haut. Afin de quantifier les différences en épaisseur de l’endomètre, nous nous
sommes focalisés sur les jours 10-14 et 21-26 ; et avons calculé l’aire sous
la courbe. Nous avons ensuite comparé les titres sériques d’oestradiol et de progestérone
mesurés au cours de ces jours spécifiquement, dans les mêmes groupes. Les
titres sériques en oestradiol et progestérone lutéaux et folliculaires ont été
groupés en quartiles, et les odds ratios (odd ratio : quotient entre la probabilité d’un événement et la probabilité de non-survenue de cet événement)* ont été
calculés à l’aide d’un programme de régression logistique.
L’épaisseur
de l’endomètre pendant la phase folliculaire chez les porteuses de mutations,
après ajustement pour l’âge et pour le jour spécifique du cycle menstruel, était plus
élevé (odds ratio [OR] 1,11 ; IC 95% 1,03 – 1,20 ; p=0,0063) et l’épaisseur de l’endomètre
pendant la phase lutéale plus faible (0,90 ; 0,83 – 0,98 ; p=0,027) chez les femmes porteuses des
mutations que chez les femmes négatives pour ces mutations. Les titres médians en
progestérone étaient de 121% plus élevés (p=0,00037)
chez les femmes porteuses de mutations en comparaison des femmes non – porteuses ;
les titres médians en oestradiol étaient de 33% plus élevés (p=0,007) – c.à.d
que les femmes porteuses de mutations montraient des concentrations en
progestérone sérique qui se situaient dans le premier quartile des concentrations
mesurées dans groupe de contrôle (OR 8,0 ; IC 95% 2,1 – 52,57 ; p=0,008).
Les
femmes porteuses de mutations BRCA1/BRCA2 sont exposées à des titres plus
élevés d’oestradiol et de progestérone – identifiés comme facteurs de risque
pour le cancer du sein. Des titres plus élevés en oestradiol sont cohérents
avec l’hypothèse d’un rôle dans la carcinogénèse de l’ovaire chez ces femmes.
Nos résultats n’étaient pas corrélés avec la prise éventuelle de pilule
contraceptive. Prof Martin Widschwendter
MD et al, dans The Lancet Oncology, publication en ligne en avant – première,
17 octobre 2013
*note du traducteur (Source: http://www.medicalforum.ch/pdf/pdf_f/2010/2010-37/2010-37-129.PDF)
Financement : Eve Appeal, Union Européenne, Fonds de Recherche
sur le Cancer du Royaume Uni, Institut National de la Santé des États – Unis d’Amérique.
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