Principales étapes d'isolement d'îlots pancréatiques humains. Pour utilisation en thérapie du diabète de type 1. In Médecine Nucléaire Volume 34, Issue 10, October 2010, Pages 589 - 596 Source iconographique et légendaire: http://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0928125810002172 |
L’équilibre inadéquat entre cellules T effectrices et cellules T
régulatrices (Treg / Teff) joue un rôle central dans le
développement des maladies auto-immunes, diabète de type 1 inclus. Nous avons montré précédemment que l’interleukine
2 (IL2) administrée à faible dose avait pour propriété d’induire l’expansion et
l’activation des cellules Treg, de même qu’une amélioration clinique
chez les patients atteints de vascularite induite par le virus à hépatite C. Notre but était d’établir quelles seraient les faibles doses d’IL2 administrables
en toute sécurité, permettant d’induire les cellules Treg chez les
patients atteints de diabète de type 1, considérant que : (1) le diabète
de type 1 pourrait être lié à une altération des voies d’activation IL2/IL2R ;
(2) l’activation des cellules Teff pathogéniques pourraient
exacerber la maladie ; et (3) la sécurité d’administration d’IL2 à faible
dose reste inconnue dans les cas de diabète de type 1.
Cette étude était un essai monocentrique de phase 1 / 2. 24 patients
adultes (18 – 55 ans) atteints d’un diabète de type 1 insulino — dépendant patent
et porteurs d’au moins d’un autoanticorps lié au diabète ont été recrutés et répartis
de manière aléatoire (ratio 1 :1 :1 :1 ; liste de randomisation
générée par ordinateur en blocs de 4) pour recevoir le placebo ou IL2 à raison
de 0,33 MIU / jour, ou 1 MIU / jour ou 3 MIU / jour sur une
session de 5 jours ; les patients ont été suivis sur une durée de 60 jours. Ni les
investigateurs ni les participants n’avaient accès au tableau de randomisation.
Le critère principal mesuré était le changement en [Treg] , mesuré
par cytométrie, et exprimé en pourcentage de cellules T CD4+, du jour 1 au jour
60. (…).
Six patients ont été assignés à chaque groupe entre le 1er juin
2011 et le 3 février 2012. IL2 a été bien toléré à toutes les doses administrées, sans événements indésirables
graves. Cependant , une association dose – réponse a été notée concernant les
événements indésirables non graves, pendant la phase de traitement (jours 1-6) ;
un patient dans le groupe placebo, trois patients dans le groupe 0,33 MIU, cinq
patients dans le groupe 1 MIU, et six patients dans le groupe 3 MIU ont montré
des événements indésirables non graves. Les événements indésirables les plus
communs dans la phase de traitement étaient des réactions à l’injection (aucun
patient placebo versus trois patients
avec 0,33 MIU et 1 MIU versus deux patients avec 3 MIU), des syndromes de type
grippal (aucun patient placebo versus un patient avec 0,33 MIU et 1 MIU versus
quatre patients avec 3 MIU). Après la phase de traitement, les événements
indésirables n’ont pas montré de différence entre les groupes. IL2 n’a pas
induit de changements délétaires pour ce qui est des paramètres liés au
métabolisme du glucose. IL2 a provoqué une augmentation dose dépendante dans la
proportion de cellules Treg, significative à toutes les doses en
comparaison du placebo (augmentation moyenne chez les placebo 0,5% [Déviation
Standard (SD) 0,4] ; 0,33 MIU 2,8% [1,2] ; p=0,0039 ; 1 MIU 3,9% [1,8] ; p=0,0039 ; 3 MIU 4,8% [1,9] ; p=0,0039).
Nous avons défini une dose d’IL2 à la fois bien tolérée et efficace sur le
plan immunitaire à appliquer en thérapie et prévention du diabète de type 1,
qui pourrait être pertinente pour utilisation dans le traitement d’autres
troubles pour lesquels une augmentation des cellules Treg serait
souhaitable. Prof Agnès Hartemann et al,
dans The Lancet Diabetes & Endocrinology, publication en ligne en avant –
première, 8 octobre 2013
Financement : Assistance Publique-Hôpitaux de
Paris, INSERM, et Université Pierre et Marie Curie
Source : The
Lancet Online / Traduction et
adaptation : NZ
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