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mardi 22 octobre 2013

Pneumonie d’hypersensibilité chronique chez des patients avec diagnostic de fibrose pulmonaire idiopathique : étude cas-cohorte prospective

Tomodensitométrie à haute résolution (HR) en inspiration. Coupes millimétriques. Opacités en verre dépoli entrecoupées d'hyperclartés lobulaires donnant un aspect en mosaïque. Forme aigüe de pneumonie d'hypersensibilité liée à la sciure de bois contaminée par des moisissures. Dans La Presse Médicale Volume 38, Issue 11, November 2009, Pages 1647 - 1653
Source iconographique et légendaire:  http://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0755498209001158
Les caractéristiques cliniques de la fibrose pulmonaire idiopathique (FPI) et la pneumonie d’hypersensibilité chronique peuvent se révéler identiques ; ainsi, le besoin d’éliminer des facteurs environnementaux connus pour provoquer une fibrose pulmonaire chez des patients chez lesquels on suspecte une PFI au cours de l’évaluation diagnostique est évidente. Notre but était de poursuivre des recherches de causes occultes, et supposées liées à l’environnement propre aux patients avec diagnostic de FPI, à l’aide de tests autres que ceux utilisés conventionnellement.

Dans cette étude cas-cohorte, 60 patients consécutifs avec diagnostic de PFI selon les critères 2000 de l'American Thoracic Society (ATS) et de la European Respiratory Society (ERS) ont été suivis de façon prospective tous les quatre mois pendant 6 ans, entre le 1er janvier 2004 et le 31 décembre 2009. À chaque visite, un questionnaire (…) était soumis à ces 60 patients afin d’identifier les expositions occultes à des antigènes connus pour provoquer une pneumonie d’hypersensibilité chronique. Les patients ont subi des tests de détermination d’IgG spécifiques, un lavage bronchoalvéolaire, des tests de provocation bronchique avec les antigènes suspectés, et de nouvelles études de histopathologiques sur échantillons préalablement prélevés et sur biopsies chirurgicales et explants pulmonaires prélevés par la suite. Les spécimens suspects obtenus ont été mis en culture en laboratoire de microbiologie. Ces données cliniques et les discussions entre pneumologues et radiologues familiers avec les PFI ont été utilisées pour confirmer les diagnostics, en accord avec directives 2011 de l’ATS, de l’ERS, de la Japanese Respiratory Society, et et celles de la Latin American Thoracic Association ; 46 des 60 patients se sont vus diagnostiquer une PFI en fonction des directives 2011, et nos analyses dans cette étude se sont focalisées sur ces 46 patients.

20 des 46 (43% ; Intervalle de Confiance [IC] 29 – 58) patients atteints de PFI selon des directives 2011 se sont vus par la suite poser un diagnostic de pneumonie d’hypersensibilité pulmonaire : neuf patients ont subi un test de provocation bronchique (dont huit étaient aussi positifs aux IgG et six montraient une biopsie pulmonaire avec un tableau clinique en cohérence avec une pneumonie d’hypersensibilité chronique) ; sept patients étaient positifs aux IgG et faisaient montre d’une histopathologie sur biopsie pulmonaire cohérente avec une pneumonie d’hypersensibilité pulmonaire ; un patient était positif aux IgG et comptabilisait plus de 20% de lymphocytes dans le fluide de lavage bronchoalvéolaire ; et trois patients ont montré une biopsie pulmonaire positive pour un diagnostic de pneumonie d’hypersensibilité suraigüe (et positive aux IgG). Dans l’ensemble, 29 des 46 patients avec diagnostic de PFI, satisfaisant aux critères de 2011 possédaient du tissu pulmonaire disponible pour histopathologie (biopsie chirurgicale pulmonaire chez 28 patients et explants pulmonaire chez deux patients, l’un d’eux subissant également une biopsie chirurgicale) pendant la période d’étude, et 16 des 20 patients atteints de pneumonie d’hypersensibilité chronique montraient des caractéristiques histopathologiques sur biopsie chirurgicale pulmonaire cohérentes avec ce diagnostic. 26 des 46 patients sont restés avec un diagnostic posé de PFI.

Presque la moitié des patients avec diagnostic de PFI selon les critères 2011 se sont vus poser par la suite un diagnostic de pneumonie d’hypersensibilité chronique ; la plupart des cas ont été attribués à une exposition à des antigènes aviaires occultes communément présents dans les plumes constituant le garnissage des édredons de literie. Ces données obtenues sont le résultat d’observations sur un centre avec expertise reconnue dans le domaine de la pneumonie d’hypersensibilité chronique ; toutefois, de futures études, à mener dans d’autres centres sont recommandées. Prof Ferran Morell MD et al, dans The Lancet Respiratory Medicine, publication en ligne en avant – première, 21 octobre 2013

Financement : Fondo de Investigaciones Sanitarias; Fundació Privada Cellex; SEPAR 2010.  


Source : The Lancet Online / Traduction et adaptation : NZ      

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