Enfants atteints de poliomyélite (1959). Source iconographique: http://www.vjf.cnrs.fr/histrecmed/publications-electroniques/1959%20polio/1959%20polio.html |
Martin Eichner et Stefan Brockmann nous ont prévenu : « la
vaccination des seuls réfugiés syriens – comme cela a été recommandé par l’ECDC-
doit être jugée comme insuffisante ;
la mise en place de mesures plus complètes devraient être prises en
considération ».
En réponse à la récente augmentation de la circulation du virus de type
sauvage de la poliomyélite (WPV) sur le territoire israélien et le nombre de
cas de poliomyélite relevé en Syrie, le Centre Européen pour le Contrôle et la
Prévention des Maladies a publié deux études de risque, pour ce qui est du
territoire de l’Union Européenne. Dans ces études, nous déclarons que les pays
Européens sont à haut risque de
contamination par le virus WPV ; et qu’il existe des zones à couverture
vaccinale réduite et risque augmenté de transmission locale du virus WPV.
Plus important encore: outre la vaccination des réfugiés syriens, l’ECDC
a invité les Etats membres de l’Union Européenne à évaluer avec précision leur
état de couverture vaccinale contre la poliomyélite (nous estimons que 12
millions d’habitants de l’Union Européenne, âgés de moins de 30 ans, ne sont
pas vaccinés), à détecter les zones à risque ; engager des actions
complémentaires, spécialement au sein des groupes à risques vivant dans des
conditions sanitaires déficientes ; il est particulièrement recommandé aux
voyageurs dans les zones à risque de circulation du virus WPV de s’assurer de
la validité de leur vaccination contre la poliomyélite. Il faut par ailleurs redoubler de vigilance - en vertu des directives établies par la Commission Régionale de Certification de l’Éradication
de la Poliomyélite, renforcer la surveillance environnementale et
entérovirale existantes afin de compléter celle de la paralysie flasque
aigüe (avec les systèmes de surveillance actuellement en place en Union
Européenne, dont la fiabilité laisse à désirer, il est probable que la circulation
du virus WPV n’est pas détectée avec la rapidité voulue), et enfin évaluer la capacité
des laboratoires d’analyse, et mettre à jour la planification des campagnes
contre la poliomyélite.
Nous n'avons aucun conflit d'intérêt à déclarer.
Lucia Pastore Celentano et al, dans The Lancet,
publication en ligne en avant – première, 14 novembre 2013
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