Virus de l'hépatite C (HCV). Analyse en microscopie électronique du processus autophagique dans les cellules humaines hépatiques. Source iconographique et légendaire: http://www.inserm.fr/tout-en-images/virus-de-l-hepatite-c |
Le traitement à base d’interféron ne convient pas à la grande majorité des
patients atteints d’une infection au virus de l’hépatite C (HCV) du fait des
contre-indications comme les maladies psychiatriques, et un nombre élevé d’événements
indésirables associés. Nous avons étudié l’efficacité et la sécurité d’un
traitement ne comprenant pas l’interféron – une association fixe du sofosbuvir
(400 mg), un inhibiteur de la nucléotide polymérase et du ledipasvir (90 mg),
un inhibiteur HCV NS5A ; avec ou sans ribavirin – chez des patients
atteints d’une infection à virus de l’hépatite C qui n’avaient reçu aucun traitement préalable, ou
qui avaient été précédemment reçu un traitement à base d’inhibiteur des
protéases.
Pour cette étude ouverte, nous avons recruté 100 patients adultes (>18
ans) atteints d’une infection HCV dans un centre situé aux États-Unis, entre le
2 novembre 2012 et le 21 décembre 2012. Dans la cohorte A, nous avons réparti de
manière aléatoire à l’aide d’une séquence générée par ordinateur, 60 patients
non précédemment traités (1 :1 :1 ; stratifiés selon le génotype
HCV [1a versus 1b]), non cirrhotiques,
pour recevoir [sofosbuvir + ledipasvir] sur une durée de 8 semaines (groupe 1), [sofosbuvir + ledipasvir] et ribavirin sur une durée de 8 semaines (groupe 2), ou [sofosbuvir + ledipasvir] sur une durée de 12 semaines (groupe 3). Dans la
cohorte B, nous avons réparti de manière aléatoire 40 patients ayant
précédemment montré un échec thérapeutique de nature virologique après avoir reçu
un traitement à base d’inhibiteur des protéases (1 :1 ; stratifiés
selon le génotype et la présence ou absence de cirrhose) pour recevoir [sofosbuvir + ledipasvir] sur une durée de 12 semaines (groupe 4) ou [sofosbuvir +
ledipasvir] et ribavirin sur une durée de 12 semaines (groupe 5). 22 (55%) des
40 patients de la cohorte B montraient une cirrhose compensée. Le critère
principal d’efficacité était l’observation d’une réponse virologique soutenue
12 semaines après le traitement (SVR 12), analysée sur population en intention
de traiter. (…).
Dans la cohorte A, SVR12 était obtenu par 19 (95%) des 20 patients
(Intervalle de Confiance [IC] 95% 75-100) dans le groupe 1, par 21 (100%) des
21 patients (84-100) dans le groupe 2, et par 18 (95%) des 19 patients (74-100)
du groupe 3. Dans la cohorte B, SVR12 était atteint par 18 (95%) des 19
patients (74-100) du groupe 4 et par les 21 (100%) des 21 patients (84-100) du
groupe 5. Deux patients ont montré une rechute virale ; un patient a été
perdu au suivi après avoir obtenu une réponse virologique soutenue 8 semaines
après le traitement. Les événements indésirables les plus communément relevés
étaient nausée, anémie, infection du tractus respiratoire supérieur, céphalée. Un
patient du groupe 5 a montré un événement indésirable grave d’anémie,
probablement lié à la ribavirin.
Ces résultats suggèrent que la combinaison [sofosbuvir-ledipasvir] en
association fixe seule ou avec ribavirin, a montré son potentiel de guérison
chez la plupart des patients atteints de
HCV de génotype-1, indépendamment de l’historique de traitement ou de la présence
simultanée d'une cirrhose compensée. De futures études cliniques sont nécessaires,
afin de définir la durée optimale de traitement et d’étudier plus avant la
contribution de la ribavirin. Prof Eric Lawitz MD et al, dans The Lancet,
publication en ligne en avant – première, 5 novembre 2013
Financement : Gilead
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