Dans une étude publiée en ligne le 5 juillet 2013 par le journal médical The Lancet, une équipe de l'Institut Pasteur suggère que le coronavirus MERS-CoV ne peut, sous sa forme actuelle, permettre le développement d'une épidémie globale. Source iconographique et légendaire: http://www.pasteur.fr/ip/easysite/pasteur/en/press/our-press-releases |
Le coronavirus du syndrome respiratoire aigu sévère du Moyen-Orient (MERS-CoV)
est la cause d’infections respiratoires du tractus respiratoire inférieur chez
les humains. De précédentes études suggèrent que les chameaux représentent sont
des réservoirs à virus. Nous avons testé la présence du MERS-CoV chez des
chameaux élevés dans une ferme au Qatar, liée à deux cas d’infection détectés
chez l’homme en octobre 2013.
Nous avons effectué des prélèvements nasaux, rectaux et sanguins chez tous
les chameaux de cette ferme du Qatar. Nous avons soumis ces prélèvements à la
RT-PCR, avec amplification du gène cible E (upE), du gène N de la
nucléocapside, et du cadre de lecture ouvert 1a. Des échantillons ont été révélés
positifs par PCR pour différents MERS-CoV spécifiques et ont permis d’identifier
des séquences utilisées par la suite dans des analyses phylogénétiques
comportant séquences provenant de cas humains liés et autres cas humains
autres. Nous avons également testé la présence d’IgG dans des échantillons sériques
de chameaux par immunofluorescence, par approche microarray, et par méthode in
vitro de neutralisation virale.
Nous avons obtenu des échantillons provenant de 14 chameaux, le 17 octobre
2013. Nous avons détecté le MERS-CoV dans des prélèvements nasaux chez
trois chameaux par trois opérations d’identification RT-PCR et de séquençage indépendants.
La séquence nucléotidique d’un cadre de lecture ouvert de fragment 1a (940
nucléotides) ainsi qu’un fragment concaténaire de 4,2 kb étaient très similaires
à un MERS-CoV provenant de deux cas humains survenus sur la même ferme et un
isolat de MERS-CoV provenant de Hafr-Al-Batin. Huit prélèvements nasaux
additionnels de chameaux se sont révélés positifs par au moins une amplification
RT-PCR, mais n’ont pu être confirmé par séquençage. Tous les chameaux ont
montré des pics de liaison {[MERS-CoV]-[anticorps anti-MERS-CoV]}, en bonne corrélation
avec le titre d’anticorps neutralisants du MERS-CoV présent.
Notre étude fournit la confirmation virologique de la présence de MERS-CoV
chez les chameaux, et suggère une contamination récente affectant à la fois les
humains et les chameaux. Nous ne pouvons toutefois pas conclure si les
personnes sur la ferme ont été contaminés par les chameaux ou vice versa ;
ou s’il faut incriminer une troisième source de contamination. Bart L Haagmans
et al, dans The Lancet Infectious Diseases, publication en ligne en avant –
première, 17 décembre 2013
Financements : Projets EMPERIE (contrat numéro 223498), ANTIGONE
(contrat numéro 278976) de l’Union Européenne ; consortium VIRGO
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